L'énigme de la Stuga

Lykke est couverte de traces de coups, après un examen médical, elle est transférée en prison, elle a tué une personne dont l’identité sera ne révélée qu’à la fin. Elle a vécu un drame huit ans auparavant et refuse de parler à un autre policier que Manfred, qui a enquêté à ce moment-là. Il est en vacances et sa supérieure le prie de rentrer pour rencontrer la prévenue. Peu à peu, Lykke raconte la tragédie qui a bouleversé sa famille. Son mari est un auteur très connu, elle est éditrice, ils ont des jumeaux. Huit ans plus tôt, ils ont célébré la fête de l’écrevisse avec leurs amis, les jumeaux avaient dix-sept ans, leur meilleure amie Bonnie participait aussi à la fête où l’alcool a coulé à flot. Le lendemain matin, Bonnie est retrouvé morte dans la stuga (sorte de cabane de jardin habitable) fermée de l’intérieur, tout accuse les garçons qui nient farouchement. Dès ce moment la méfiance règne, les frères se déchirent, le village rejette la famille, déjà considérée comme des bobos peu adaptés à la vie campagnarde.

Ce roman choral suit deux temporalités, le présent et l’époque du premier drame, avec deux narrateurs, Lykke et Manfred qui partagent à tour de rôle leur vécu. Ils sont incarnés brillamment par Lola Naymark et François Hatt, dont les timbres de voix correspondent parfaitement aux héros incarnés. Ce n’est pas le premier roman de l’auteure que je lis en audio et c’est chaque fois un immense plaisir de retrouver ces personnages. Manfred est récurrent. Chaque livre met en vedette l’un des membres de l’équipe policière.

Camilla Grebe est une de mes auteures préférées. Dans ses romans, comme dans tout bon polar nordique qui se respecte, l’action n’est pas trépidante, mais les personnages et leur vie quotidienne sont très développés et détaillés. Ici nous sommes plongés dans le milieu de l’édition avec un auteur à succès, vedette médiatique qui se montrera sans scrupule pour rester tout en haut de l’affiche. Il semble ignorer Metoo et se comporte mal avec les femmes, ce que Lykke préfère ignorer. Le rythme lent ne m’a pas dérangée du tout, il s’agit d’un mystère en chambre close, le suspense est très bien distillé, avec une fin inattendue. Lykke découvrira le fin mot par hasard et il est tout à fait plausible que la police scientifique soit passée à côté.

Le coeur du roman raconte les répercussions du meurtre de Bonnie sur la famille Anderson et c’est très vraisemblable. Les parents ne peuvent croire à la culpabilité de leurs enfants, mais le doute s’immisce quand même, Lykke se demande comment gérer le fait que l’un de ses enfants est sans doute un assassin. Elle sait nous faire partager ses tourments et le lent délitement de sa famille. Le couple se désunit, les frères deviennent des ennemis et le village les rejette. Gabriel n’est plus l’auteur à succès qu’il a été. Lykke et son mari s’interrogent sur leur responsabilité dans le meurtre. Comment aimer et gérer un enfant qui a tué sa meilleure amie ? De plus personne ne sait lequel des deux a commis l’irréparable.

Manfred et ses collègues, mais surtout Manfred enquêtent plutôt à charge contre les jumeaux, encore mineurs, avec deux mois de détention provisoire à la clé. Cette attitude peut paraître dure, mais ils sont presque majeurs et ne sont pas accusé d’un vol à l’étalage !

J’ai adoré ce roman plein d’humanité, j’ai été très touchée par les personnages principaux de cette histoire, par leurs forces et leurs failles. Je trouve que cet aspect est l’un des points forts des polars nordiques. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour leur confiance.

Ce roman, c’est comme une série Netflix : un vrai bonbon qui se dévore à une vitesse folle. Grâce à une plume addictive et à une double-temporalité qui donne le rythme, j’ai adoré me plonger dans cette ambiance suédoise aux côtés de cette famille modèle, appartenant au monde de l’édition. L’autrice distille des anecdotes à ce sujet tout au long du récit et donne cette impression d’être “dans les coulisses”. On y retrouve également les thèmes de la maternité et des liens familiaux, ce qui n’est pas sans faire penser à Johana Gustawsson, tant ils sont traités avec intensité. Enfin le décor avait tout pour me plaire : une maison magnifique, du faste, etc.
Une recette diablement efficace.

Vous l’aurez compris, coup de cœur pour ce polar nordique et pour la plume de Camilla Grebe, qui m’a beaucoup fait penser à Lisa Jewell dans le style et l’intrigue ! 🩵

Lykke est couverte de traces de coups, après un examen médical, elle est transférée en prison, elle a tué une personne dont l’identité sera ne révélée qu’à la fin. Elle a vécu un drame huit ans auparavant et refuse de parler à un autre policier que Manfred, qui a enquêté à ce moment-là. Il est en vacances et sa supérieure le prie de rentrer pour rencontrer la prévenue. Peu à peu, Lykke raconte la tragédie qui a bouleversé sa famille. Son mari est un auteur très connu, elle est éditrice, ils ont des jumeaux. Huit ans plus tôt, ils ont célébré la fête de l’écrevisse avec leurs amis, les jumeaux avaient dix-sept ans, leur meilleure amie Bonnie participait aussi à la fête où l’alcool a coulé à flot. Le lendemain matin, Bonnie est retrouvé morte dans la stuga (sorte de cabane de jardin habitable) fermée de l’intérieur, tout accuse les garçons qui nient farouchement. Dès ce moment la méfiance règne, les frères se déchirent, le village rejette la famille, déjà considérée comme des bobos peu adaptés à la vie campagnarde.

Ce roman choral suit deux temporalités, le présent et l’époque du premier drame, avec deux narrateurs, Lykke et Manfred qui partagent à tour de rôle leur vécu. Ils sont incarnés brillamment par Lola Naymark et François Hatt, dont les timbres de voix correspondent parfaitement aux héros incarnés. Ce n’est pas le premier roman de l’auteure que je lis en audio et c’est chaque fois un immense plaisir de retrouver ces personnages. Manfred est récurrent. Chaque livre met en vedette l’un des membres de l’équipe policière.

Camilla Grebe est une de mes auteures préférées. Dans ses romans, comme dans tout bon polar nordique qui se respecte, l’action n’est pas trépidante, mais les personnages et leur vie quotidienne sont très développés et détaillés. Ici nous sommes plongés dans le milieu de l’édition avec un auteur à succès, vedette médiatique qui se montrera sans scrupule pour rester tout en haut de l’affiche. Il semble ignorer Metoo et se comporte mal avec les femmes, ce que Lykke préfère ignorer. Le rythme lent ne m’a pas dérangée du tout, il s’agit d’un mystère en chambre close, le suspense est très bien distillé, avec une fin inattendue. Lykke découvrira le fin mot par hasard et il est tout à fait plausible que la police scientifique soit passée à côté.

Le coeur du roman raconte les répercussions du meurtre de Bonnie sur la famille Anderson et c’est très vraisemblable. Les parents ne peuvent croire à la culpabilité de leurs enfants, mais le doute s’immisce quand même, Lykke se demande comment gérer le fait que l’un de ses enfants est sans doute un assassin. Elle sait nous faire partager ses tourments et le lent délitement de sa famille. Le couple se désunit, les frères deviennent des ennemis et le village les rejette. Gabriel n’est plus l’auteur à succès qu’il a été. Lykke et son mari s’interrogent sur leur responsabilité dans le meurtre. Comment aimer et gérer un enfant qui a tué sa meilleure amie ? De plus personne ne sait lequel des deux a commis l’irréparable.

Manfred et ses collègues, mais surtout Manfred enquêtent plutôt à charge contre les jumeaux, encore mineurs, avec deux mois de détention provisoire à la clé. Cette attitude peut paraître dure, mais ils sont presque majeurs et ne sont pas accusé d’un vol à l’étalage !

J’ai adoré ce roman plein d’humanité, j’ai été très touchée par les personnages principaux de cette histoire, par leurs forces et leurs failles. Je trouve que cet aspect est l’un des points forts des polars nordiques. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour leur confiance.