Le tableau du peintre juif
  • Date de parution 07/09/2023
  • Nombre de pages 336
  • Poids de l’article 182 gr
  • ISBN-13 9782264082282
  • Editeur 10 X 18
  • Format 182 x 112 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs Espagne

Le tableau du peintre juif

3.79 / 5 (420 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Une enquête croisée entre passé et présent sur les traces d'un peintre juif pour révéler de sombres secrets de l'Histoire...L'oncle et la tante de Stéphane vident leur appartement et lui proposent de venir recupérer quelques souvenirs : - Tu pourrais prendre le tableau du peintre juif. - Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Quel peintre juif ? - Celui que tes grands-parents ont caché dans leur grenier pendant la guerre. C'est ainsi que Stéphane découvre un pan de l'histoire familiale complètement ignoré. Eli Trudel, célèbre peintre, aurait été hébergé pendant l'Occupation par ses grands-parents, le tableau est la preuve de sa reconnaissance et Stéphane en hérite aujourd'hui. La vente de cette œuvre de maître pourrait être un nouveau départ pour son couple mais Stéphane n'a plus qu'une obsession : offrir à ses grands-parents la reconnaissance qu'ils méritent... Cependant quand le tableau est présenté aux experts à Jérusalem, Stéphane est placé en garde à vue, traité en criminel : l'œuvre aurait été volée à son auteur. Quel secret recèle cette toile ? Que s'est-il vraiment passé dans les Cévennes, en hiver 1943, pendant la fuite éperdue d'Eli Trudel et de sa femme ? Dans cette enquête croisée entre passé et présent, Benoît Séverac nous maintient en haleine et nous entraîne aux côtés de Stéphane sur les traces du peintre juif et de sombres secrets de l'Histoire.

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  • Date de parution 07/09/2023
  • Nombre de pages 336
  • Poids de l’article 182 gr
  • ISBN-13 9782264082282
  • Editeur 10 X 18
  • Format 182 x 112 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Stéphane Fauré est dans une mauvaise passe. La dernière entreprise qu’il avait montée a une fois de plus périclité. Un échec qui le met au chômage et dans une situation financière critique, ce qui alimente les griefs de son épouse Irène, avec laquelle les relations sont de plus en plus tendues.  

L’installation prochaine en maison de retraite de son oncle et de sa tante, en amenant ces derniers à se débarrasser de certaines de leurs affaires, le met en possession d’un tableau présent dans la famille depuis 1943. Il s’agit d’un don fait à ses grands-parents par un peintre juif qu’ils ont hébergé et caché lors de sa fuite vers l’Espagne. Il savait son grand-père résistant, mais le témoignage de cet épisode qu’il ignorait -son aïeul était un cévenol rude et taiseux- l’incite soudainement à lui rendre hommage en officialisant cet acte de bravoure. Il lance une requête en vue de l’obtention du statut de Juste parmi les Nations. 

C’est une nouvelle occasion de conflit avec Irène qui, vu leur situation, trouverait plus pertinent de vendre le tableau, la notoriété acquise par son auteur Eli Trudel lui conférant une certaine valeur.

A l’encontre de son épouse, imbu de la certitude de la réussite de sa démarche, Stéphane se rend en Israël, où il n’est pas accueilli comme il l’avait imaginé. L’acte héroïque de son grand-père est contesté : Eli Trudel et son épouse auraient été déportés suite à une dénonciation et ce, avant la date à laquelle ils sont censés avoir été cachés dans les Cévennes. Pour l’organisation en charge de l’attribution du titre de Juste parmi les Nations, cela ne fait aucun doute, le tableau a été volé…

Pour Stéphane, c’est la douche froide. Refusant la version israélienne sur les événements de l’hiver 43, il décide de mener l’enquête. Il s’agit de sauver l’honneur de ses grands-parents, qui vient par sa faute d’être mis à mal. Mais cette quête ne serait-elle pas surtout égoïste ? Pour cet homme qui subit, après une succession d’échecs, son propre renoncement, ne s’agit-il pas aussi -ou surtout ?- de redorer sa propre image aux yeux des autres mais surtout de lui-même, et d’assouvir son besoin de reconnaissance, même posthume, vis-à-vis de de ce grand-père tant admiré, mais qui a très peu manifesté son affection pour ce petit-fils qu’il trouvait trop superficiel, trop volubile et trop bruyant ?

L’intrigue alterne entre les démarches entreprises par le narrateur, des Cévennes à Madrid, pour rétablir la vérité, et des épisodes qui nous ramènent en 1943 aux côtés du couple Trudel, les accompagnant dans le long périple censé les éloigner de la menace nazie, et nous éclairant peu à peu sur l’origine des versions contradictoires quant au sort du peintre juif et de son épouse.

Je me suis lancée dans cette lecture pleine de l'optimiste enthousiasme conféré par mes précédentes expériences avec l’auteur et l’excellent accueil reçu par ce titre. Assez vite, j’ai renâclé. L’entrée dans l’intrigue a été compliquée par la narration à la première personne, qui nous fait entendre la voix de Stéphane. Cette voix m’a agacée. Le narrateur s’exprime avec un mélange d’arrogance et de naïveté qui évoque un gamin gâté ne supportant pas la frustration. J’ai tenté d’y voir un moyen pour l’auteur de rendre son personnage crédible, en le dotant d’une singularité certes peu attachante, mais ainsi d’autant plus marquante pour le lecteur. Mais c’est fait d’une manière souvent maladroite voire caricaturale, avec des redondances et des lourdeurs liées aux descriptions superflues du détail de faits et gestes banals. Tout cela pare le récit d’une artificialité que n’est pas parvenu à me faire digérer une dernière partie plus subtile, et un dénouement inattendu.


Secrets d'Histoire

Le pitch

« L’oncle et la tante de Stéphane vident leur appartement et lui proposent de venir récupérer quelques souvenirs :

« – Tu pourrais prendre le tableau du peintre juif. »

« – Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Quel peintre juif ? »

« – Celui que tes grands-parents ont caché́ dans leur grenier pendant la guerre. »

D’après une histoire de famille, l’auteur a imaginé cette histoire romanesque, ancrée dans le tumulte de la Seconde guerre mondiale. « Je me suis mis à imaginer une fiction dans laquelle le tableau vaut 100 000 euros et va changer l’histoire d’un gars de 52 ans qui est au tournant de sa vie. »

Pourquoi je vous le conseille ?

Car c’est un road movie émotionnel et sensible ; un roman initiatique autant qu’un passionnant document sur la Seconde guerre mondiale, les filières de la Résistance constituées à la frontière espagnole, le rôle de la milice, la spoliation des biens des juifs persécutés… Pour son approche naturaliste des comportements humains qui apporte un supplément d’émotion au récit. Parce que l’auteur s’est inspiré de sa propre histoire pour tricoter une fiction archi-documentée et écrire le roman familial de nos années noires. Pour l’attachement qui nous lie à ce tableau énigmatique qui devient fardeau menaçant avant de s’avérer planche de salut pour notre narrateur, homme ordinaire aux prises avec les secrets de l’Histoire.

DOULOUREUX MAIS NÉCESSAIRE. Que s’est-il vraiment passé dans les Cévennes, en 1943, pendant la fuite d’Eli Trudel et de sa femme ? Cette question va devenir existentielle pour notre narrateur au bout du scotch, Stéphane. Sa vie part en sucette. II ne parle plus avec sa femme. Il est au chômage. Il a perdu le peu d’estime de soi qui lui restait. II hérite alors d’un tableau dont il sait juste qu’il a été peint par Eli Trudel, peintre juif caché par ses grands-parents durant la guerre. Stéphane devient animé par une idée fixe : faire reconnaître ses aïeux comme Justes par Yad Vashem, le centre international de la Shoah, à Jérusalem. En remontant le fil de son histoire familiale, Stéphane découvrira des pans plus ou moins glorieux de notre Histoire. Des fripouilles ayant succombé à la tentation du pillage et de la délation, dépossédant des familles traquées par les nazis de leurs entreprises et de leurs biens. Des héros ordinaires, passeurs ou simples particuliers, ayant risqué leurs vies pour en sauver beaucoup d’autres. Le Tableau aborde en filigrane le thème des filières de résistants opérant dans la région du Sud-ouest pour faire passer en Espagne ceux qui fuyaient le régime de l’occupant nazi. Un détour qui nous rappelle la mascarade d’une neutralité franquiste face au Reich et à la France du maréchal Pétain. Une douloureuse leçon d’histoire.

POUR STÉPHANE, UN HÉROS ORDINAIRE ET ÉMOUVANT. Intrigues au caractère social affirmé, personnages au profil résolument ordinaire : telles sont les caractéristiques des romans du Toulousain d’adoption Benoît Séverac. Le Tableau Du Peintre Juif n’y échappe pas. Où Stéphane Milhas, homme ordinaire, un peu geignard, est confronté aux méandres tortueux de la Seconde guerre. S’extirpant de la banalité de son quotidien, riche de sa seule obstination, il parvient par son enquête à dépasser sa condition de cinquantenaire en pleine crise existentielle, victime de son époque, du destin, de l’accumulation de mauvais choix. Une enquête sur ses origines qui devient obsessionnelle. Un hommage nécessaire au courage de ses aïeux en tant que preuve de sa propre dignité, reçue en héritage. Témoignage de cet acte de bravoure, il y a ce tableau accroché durant des décennies dans une modeste chambre à coucher avant de revenir à Stéphane. Un tableau qui au-delà de sa valeur marchande représente pour notre antihéros, parfois perdu, parfois désemparé, une véritable quête identitaire, indispensable à sa renaissance. Ce roman initiatique mené comme un road-movie nous fait avancer, voyager, d’un point A puis B puis C…. dans un cheminement intérieur émouvant, à rebondissements, et qui permet à notre antihéros de grandir. Ce n’est pas donné à tout le monde. Et c’est excessivement réconfortant.

UN ROMAN NATURALISTE ET ÉMOUVANT. « Je n’ai jamais eu de difficultés à utiliser le réel dans mes fictions. Ceci, d’ailleurs, leur confère un caractère très réaliste, d’autant que les thèmes que j’aborde et les péripéties que je fais vivre à mes personnages, ainsi que les décors dans lesquels je les fais évoluer, sont très documentés. » Benoît Séverac dans son interview sur Bepolar assume sa part documentaire. Une attention au réalisme indissociables de sa fiction. Au fil de l’aventure menée par Stéphane, le roman se révèle un passionnant document sur ce que furent les passeurs et les milices mais aussi sur le circuit des biens juifs spoliés et sur les gardiens de la mémoire que sont archivistes, historiens, journalistes, sans lesquels tout travail de réhabilitation serait impossible. Aussi l’auteur a-t-il voyagé et investigué avant de prendre la plume : au musée de la Résistance et de la Déportation de Toulouse, aux archives militaires d’Avila en Espagne, aux Archives générales de l’administration à Alcala de Henares près de Madrid, au mémorial de la Shoah à Jérusalem… Un roman linéaire par essence puisqu’il suit un voyage dans le temps et l’espace que l’auteur a lui-même effectué. Avec cette plume souvent bouleversante qui apporte une belle touche de sensibilité à cette enquête qui met en perspective les sombres secrets de notre Histoire.


Rentrée toulousaine avec Le tableau du peintre juif de Benoît Séverac.

Stéphane et son épouse Irène sont dans la dèche. La petite entreprise de Stéphane a fait faillite, il est au chômage à 50 ans passés, et ils ont du mal à s’en sortir. Quand l’oncle et la tante de Stéphane, qui s’apprêtent à partir en maison de retraite, l’appellent pour lui donner un tableau, il semble que leur vie va changer.

Il apprend à l’occasion que ses grands-parents, qu’il savait résistants, avaient caché un peintre juif assez connu, qui leur avait offert une de ses toiles avant de passer en Espagne. Une toile évaluée à près de 100 00 euros. L’occasion de redémarrer pour Irène, mais l’occasion de faire reconnaître ses grands-parents comme des justes pour Stéphane.

Alors que le couple se sépare, Stéphane va en Israël, où il a la surprise d’être arrêté, le tableau est sur une liste de tableaux volés. Alors qu’il n’a plus rien à perdre, il remonte le passé pour comprendre ce qu’il en est.

Je suis souvent embêté au moment de parler des romans de Benoit Séverac. Et c’est encore le cas. Il aborde des thématiques intéressantes. Il trouve un bon angle d’attaque. Donc on apprend pas mal de choses. Sur les réseaux de résistants dans le sud de la France, sur le passage en Espagne, sur le détail de l’attitude des autorités espagnoles durant la seconde guerre mondiale. Et même, accessoirement sur le travail de mémoire qui se fait dans ce pays.

Mais j’ai du mal à m’enthousiasmer parce que je n’accroche pas à son écriture. Je la trouve trop sage, trop explicative. Je trouve qu’il explicite trop les pensées, les raisons d’agir de ses personnages. Il manque pour moi de l’émotion, de la rage, de la folie, quelque chose qui démarque ses romans d’un documentaire romancé.

Je ne me suis pas ennuyé, mais je n’ai pas été emballé. Dommage.

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