
Et les vivants autour
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l’avis des lecteurs
Barbara Abel est pour moi le maître incontesté du thriller domestique. La particularité de ses écrits est comme elle le dit souvent elle-même, parler de gens ordinaires qui pourraient être vos voisins, vous-même, à qui on peut s'identifier, et pour qui tout à coup tout bascule et rend leur histoire extraordinaire.
Elle nous propose ici un thriller psychologique maîtrisé du début à la fin.
Le sujet est difficile, inspiré d'un fait divers; cela fait quatre ans que Jeanne Mercier est dans le coma et que la vie de sa famille est en suspens. Quatre ans que le corps de Jeanne âgée aujourd'hui de 29 ans, ne donne aucun signe de vie. Le professeur Goossens voudrait les rencontrer de toute urgence, il a quelque chose d'important à leur dire ! Quelque chose qui va avoir l'effet d'une bombe !
Des décisions devront être prises au plus vite ! L'impensable qui va les plonger dans un horrible dilemne.
Non, je ne vous en dirai pas plus.
Ce que je peux vous dire c'est qu'une famille en apparence soudée va se déchirer. Les personnalités, leurs sentiments, leurs convictions vont être mis à rude épreuve.
Mais que faire ? Mais qui était vraiment Jeanne ? Qui sont-ils ?
Micheline, la maman, épouse soumise, mère BCBG la cinquantaine au chignon en principe parfait, femme au foyer qui rend visite à sa fille Jeanne chaque jour. C'est devenu sa principale raison de vivre. Elle l'habille, la coiffe, lui fait la lecture, lui parle en espèrant un hypothétique réveil.
Gilbert, le mari, homme d'affaires très occupé. Il est froid, intransigeant, dur. Il passe une à deux fois par semaine. Il a les idées très arrêtées et est sans coeur en affaires.
Charlotte, la soeur, en ménage avec Guillaume, se débat pour faire vivre le restaurant en difficulté, passe de temps à autre. Elle se remet en question, a des regrets et des remords.
Jérôme le mari est comédien, il essaie de percer et c'est compliqué. Il passe entre les répétitions.
Très vite, on va découvrir que cette famille est dysfonctionnelle. Quand on gratte un peu, on voit les convictions de chacun, leurs regrets, leurs secrets, leur culpabilité.
C'est un page turner efficace. L'écriture est fluide, dynamique. Barbara Abel a le sens de l'empathie comme personne. C'est parfois, souvent même, machiavélique, palpitant. Et bien entendu tout ne se passe pas toujours comme on l'a imaginé, elle nous retourne jusqu'au bout dans les sentiments et attitudes des personnages. Elle passe au scalpel les émotions et ressentis des protagonistes.
Elle nous parle également du monde du théâtre, et on pourrait facilement imaginer ce huis clos familial adapté sur les planches. Le thème central est l'acharnement thérapeutique, les questions sur la fin de vie.
Du grand, du très grand Barbara Abel. ♥
Ma note : coup de ♥
Jeanne est dans le coma depuis quatre ans, à la suite d’un accident de voiture. Elle est le centre des préoccupations de sa famille : son père Gilbert, un homme d’affaires riche qui ne vit que pour travailler, sa mère Micheline, une femme soumise à son tyran de mari, qui accepte tout, sa soeur Charlotte qui a renoncé à une potentielle carrière d’actrice pour épauler son mari dont le restaurant n’arrive pas à démarrer et enfin son mari Jérôme, comédien rongé par la culpabilité depuis quatre ans. Chacun gravite autour d’elle, les jeunes s’éloignent, le père n’est que rarement présent alors que la mère consacre tout son temps à Jeanne. Elle lui parle, lui fait la lecture car elle croit au miracle d’un prochain réveil contrairement aux autres. Le médecin convoque la famille pour une communication importante. Ils pensent qu’il veut débrancher Jeanne et les débats vont bon train, seule la mère s’y oppose encore, le père a fini par baisser les bras. Ils se rendent à ce rendez-vous s’attendant au pire, mais pas du tout à ce qu’ils vont entendre. Dès ce moment les conflits vont exploser comme jamais dans cette famille dysfonctionnelle, les secrets se révéler tandis que les masques tombent.
J’ai beaucoup aimé le début de ce thriller psychologique, il relate d’une manière très plausible l’évolution d’une famille confrontée à ce drame, Jeanne est au centre de tout et son absence transforme peu à peu les liens, finalement seule là mère y croit encore. Au fil du temps, les autres ont pris de la distance et ont besoin de tourner la page, surtout sa soeur et son mari. L’annonce du médecin accélère le processus de décomposition familiale. Toutefois l’évolution de la mère quitte le domaine du possible et la fin perd toute crédibilité, l’auteure veut en faire trop.
Gilbert et Micheline forment un couple bourgeois peu sympathique, le mari est obsédé par le rentabilité de son entreprise qu’il gère sans coeur, n’hésitant pas à licencier une employée pour quelques retards malgré sa situation difficile. Mais elle viendra le hanter à la place de sa conscience et finira par se venger de l’humiliation subie. Micheline est complètement soumise à son mari, ne le contrarie jamais mais elle ne peut accepter sa décision pour leur fille. Et le masque tombe, n’arrivant pas à le confronter, elle choisit les grands moyens. Charlotte a aussi une relation amour / haine avec sa mère. elle a toujours souffert de la préférence affichée de Micheline pour Jeanne et recherché désespérément son amour. Lorsque sa mère lui révèlera enfin la vérité, elle lui vouera une haine à la mesure de son amour trahi. Des soupçons de pédophilie planent également sur Gilbert, de quoi garantir une ambiance familiale explosive.
Le thème de la fin de vie et du maintien des personnes dans le coma est évidemment présent tout au long du livre. Les arguments sont bien posés. Outre son amour maternel, Micheline oppose l’idée que la vie est sacrée, sa foi est présentée de manière caricaturale et peu convaincante. On la voit à l’église répéter de manière mécanique des « ave Maria », mais il n’y a aucune relation vivante avec Dieu, le but étant sans doute de la faire paraître bigote et dénuée de réflexion. Dans l’ensemble c’est un personnage plutôt caricatural dont la vengeance n’a rien de plausible.
C’est dommage que le roman soit parti sur la piste de la vengeance, surtout de manière si peu crédible. L’exploration de cette famille dysfonctionnelle donne déjà un roman bien noir et intéressant. Ce livre me laisse une impression mitigée, j’ai beaucoup aimé la début, mais je trouve que la fin gâche la fête.
Un grand merci à Netgalley et aux éditions Belfond pour cette découverte.
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