Les enquêtes d'Erlendur Sveinsson Tome 14 Etranges rivages
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Cela fait deux romans d’Arnaldur Indridason qu’on sait qu’Erlendur est en vacances. Il faut savoir que les vacances façon Erlendur c’est pas vraiment sea, sex and sun … Non, le revoilà sur son lieu de villégiature préféré, les fjords de l’est. On l’y trouve dans Etranges rivages.
Erlendur est donc en vacances dans l’Est, dans sa région d’origine, là où gamin il a perdu son petit frère dans une tempête. Comme chaque fois qu’il revient, il campe dans leur ancienne maison, en train de tomber en ruine. Ses discussions avec un paysan voisin lui rappellent une disparition dont il avait entendu parler dans son enfance, celle d’une jeune femme qui n’avait jamais atteint la maison de ses parents qu’elle allait rejoindre à travers la lande. Par curiosité, par désœuvrement, pour régler ses comptes avec son passé … Il décide de s’intéresser à cette disparition qui lui semble étrange.
Il est fort cet Indridason. Il est très fort même. Parce qu’arriver à nous passionner pour ce personnage de plus en plus dépressif, de plus en plus isolé, de moins en moins rock & roll, il faut le faire ! Comme le dit un des vieux qu’il interroge et qu’il finit par faire craquer :
« Vous êtes l’homme le plus buté que j’aie rencontré dans ma longue existence. »
Têtu, buté … et humain. Malgré sa misanthropie, malgré sa vie de solitaire, au fond, Erlendur aime les gens, et encore plus, aime la vérité. Et cela se sent. S’il y a un domaine dans lequel Indridason excelle, outre la subtilité de ses intrigues, c’est dans le rendu des émotions et des sensations. Ses enquêtes ne sont jamais aussi fortes que lorsqu’il se penche sur l’intime. On a froid avec Arnaldur, on revit avec lui les journées entourant la disparition de son frère, on partage sa peine, sa culpabilité. On compatit avec lui, on sent cette vie rude d’une Islande en voie de disparition, bien différente de celle des requins de la finance. Une Islande qui vit au rythme de la nature, parfois somptueuse, parfois meurtrière. Une nature que les habitants avaient appris à aimer, mais aussi à respecter et à craindre.
Encore un très bon cru islandais, avec le plaisir de retrouver Erlendur. Reste que j’aimerais bien maintenant voir comment Indridason traite la situation de crise, pour avoir une autre regard, après celui très pertinent d’Arni Thorarinsson.
Nous retrouvons ce cher commissaire Erlendur Sweinsson, absent des deux derniers épisodes de la série. Il n’est pas revenu dans la capitale, mais se trouve toujours en vacances prolongées dans la région des fjords de l’est de l’Islande. C’est la région où il a vécu enfant. Les fidèles lecteurs de la série savent que son petit frère a disparu à cette époque, qu’Erlendur est hanté par cette tragédie et rongé par la culpabilité.
Selon son habitude, il passe ses vacances dans une ruine qui fut autrefois la ferme familiale, c’est le début de l’automne, la première neige fait son apparition, il fait très froid, il y a du brouillard, de la pluie, Erlendur campe de façon précaire dans une maison ouverte à tous les vents et au toit défoncé. Le ton est donné, le livre est sombre et la nature âpre, dangereuse, les hommes sont rudes et silencieux. Le climat est à l’image de l’âme tourmentée du héros. Il n’a pas renoncé à retrouver des traces de son frère disparu plus de trente ans auparavant. Erlendur avait dix ans et Bergur huit, ils accompagnaient leur père sur la lande à la recherche de moutons égarés, ils ont été surpris par une terrible tempête, Erlendur a perdu la main de son frère. Lui a pu être sauvé ainsi que leur père, mais le petit a disparu sans laisser de trace.
En se promenant sur la lande, le commissaire rencontre Boas, un chasseur de renards. Ils parlent d’une autre disparition dont ses parents discutaient souvent, celle de Matthildur, une jeune femme disparue une nuit de 1942, en pleine une tempête. Des soldats anglais se sont aussi perdus sur la lande durant la même nuit. Au matin on les a tous retrouvés, soit morts, soit vivants, mais nulle trace du corps de la jeune femme qu’ils auraient dû croiser sur le chemin. Les disparitions étant son fond de commerce, Erlendur ne peut laisser celle-ci dans l’ombre. Il se met à enquêter, il interroge les survivants et se lance dans la résolution de cette vieille énigme villageoise, non pour punir d’éventuels coupables – il y a prescription depuis belle lurette – mais pour permettre aux personnes concernées de faire leur deuil. Ces investigations l’aideront dans son propre processus de deuil.
L’aspect polar n’est pas très développé : son enquête n’est pas officielle, elle n’a pas pour but d’attraper un coupable et on comprend assez vite le fin mot de l’histoire de Matthildur. Mais ce n’est pas gênant car l’essentiel de ce livre n’est pas là. C’est avant tout un roman d’ambiance (noire et glacée) et surtout un livre d’introspection. On plonge dans l’esprit tourmenté du commissaire qui nous parle de la tempête qui l’a traumatisé, de sa famille ravagée par la perte de Bergur et de l’impossibilité de faire le deuil en l’absence du corps de la victime.
Au fil de son enquête, Erlendur retrouve ses souvenirs, il observe aussi la nature et la société qui change puisqu’un barrage va être construit et que la vie telle que l’ont connue les héros du roman va disparaître. Il médite aussi sur ses enquêtes, ses collèges etc. On est plongé dans son esprit et l’on ne peut qu’être touché par cet homme déchiré qui finira par retrouver la paix. La fin est d’ailleurs très prenante et bouleversante.
Le livre nous donne tant de clés pour comprendre le personnage qu’on a l’impression d’arriver au bout d’un chemin avec lui. Et le gros, très gros bémol de ce magnifique roman intimiste, c’est qu’on a l’impression de lire le testament du commissaire en progressant avec lui dans son enquête. J’ai vraiment eu le sentiment que cet opus met un point final à la série. Il semble d’ailleurs que pour le moment Indridason n’a pas écrit de suite à ce livre paru en 2010 en Islande. Le lecteur peut toutefois espérer que les deux volumes non encore traduits en français le seront bientôt. Je crains qu’on ne doive considérer Etranges rivages comme le magnifique chant du cygne du commissaire Erlendur.
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