La Ballade de Pern Tome 2 La Quête du dragon

Synopsis

L’Étoile Rouge plane sur le ciel de Pern, les Fils mortels pleuvent périodiquement et les Chevaliers-Dragons affrontent le péril malgré les intrigues des Seigneurs et la malveillance des Anciens. Les chartes ne disent pas tout et les combattants opèrent à la limite de leurs forces. Pour relancer la guerre, il faudrait des armes nouvelles : les lézards de feu ? Les larves ? La machine inconnue qui permettrait d’envahir l’Étoile Rouge ?

F’nor cherche inlassablement. Il trouvera l’amour de la jolie Brekke, un amour qui n’a d’égal que celui qu’elle porte à Wirenth, sa reine-dragon ; un amour plus fort que la mort, la nuit de la folie et le vide interplanétaire. Un tel sentiment peut-il sauver ceux qui l’éprouvent ? Peut-il aider leur cause dans la situation critique où elle est tombée ?

Avis lecture

Je poursuis ma découverte de Pern…

… avec ce deuxième tome selon l’ordre d’écriture, qui se trouve donc dans l’intégrale 3. Et c’est comme si je n’avais jamais quitté cet univers incroyable !

Certes, c’est de la fantasy avec des dragons – quoi de plus classique, me direz-vous ? – pourtant je n’ai pas eu d’impression de déjà-vu. Au-delà de l’attachement dragon/dragonnier qui demeure classique, l’originalité du worldbuilding ne fait aucun doute. Dans quelle autre histoire se bat-on contre des Fils qui tombent du ciel et anéantissent toute forme de vie animale ou végétale sur leur passage ? Cette lutte acharnée contre un ennemi peu commun fait tout le sel de La Grande Guerre des Fils (nom initial donné à cette partie du récit).

Si je ne m’abuse, cette guerre n’est pas encore terminée ; trois autres romans lui seront encore consacrés et j’espère qu’ils sauront se renouveler suffisamment. Concernant La Quête du dragon, je dois avouer que je l’ai trouvé un peu en dessous du volet précédent. Rien de bien grave, mais je vais quand même vous en expliquer les raisons.

Une flopée de personnages sortis de nulle part

Enfin, de nulle part… Si vous avez lu Le Vol du dragon, vous savez exactement d’où ils proviennent et j’avais d’ailleurs trouvé l’idée excellente. Le hic ? Entre T’bor, T’ron et T’kul, j’ai fini par m’y perdre. Certes, l’auteure propose un récapitulatif des personnages au début du roman et je m’y suis référée à de nombreuses reprises, mais… Eh bien, au bout d’un moment, j’en ai eu assez de ces allers-retours à répétition !

C’est dommage, car ces nombreux protagonistes sont au centre d’enjeux captivants. Même si ces derniers n’ont rien à voir avec la guerre des Fils et n’impactent donc pas l’histoire générale, j’aurais apprécié en comprendre toutes les subtilités. Peine perdue, mon cerveau n’a pas suivi !

Des antagonistes malheureusement clichés

Si j’aime toujours autant les héros d’Anne McCaffrey, les antagonistes m’ont en revanche moins convaincue dans cet opus. Caricaturaux, ils sont soit égoïstes, soit idiots, soit cruels. Ou les trois à la fois !

Inévitablement, de tels traits de caractères enlèvent de la nuance à ce récit qui en contient pourtant beaucoup au niveau de ses interactions sociales. En effet, tous les Weyrs ne s’entendent pas ! De même, les désaccords se multiplient entre ces derniers, les Ateliers et les Seigneurs.

Un joli méli-mélo que j’aurais pris plus de plaisir à découvrir si le nombre de personnages n’était pas aussi important, mais je me répète, alors…

Et si on évoquait les points positifs ?

À lire ma chronique, on pourrait penser que j’ai passé un mauvais moment de lecture. Or, il n’en est rien ! Saisissant sans problème le propos général de l’histoire, j’ai choisi de me laisser emporter par l’action, plutôt que par les tensions politiques. Plutôt rare dans mon cas, toutefois j’ai, une nouvelle fois, savouré les aventures vécues aux côtés des dragons et de leurs dragonniers.

D’ailleurs, en parlant de dragonniers… La Quête du dragon met en scène un nouveau duo de héros et j’ai craint, dans la première partie du moins, qu’il ne soit qu’une pâle copie du couple précédent. Erreur, car l’auteure a conféré à chacun de ses personnages une véritable personnalité, même si F’nor, dans le fond, ressemble beaucoup à son demi-frère F’lar.

Bref, malgré quelques similitudes dans la construction de l’intrigue, j’ai apprécié ce tome 2 et ses nombreuses péripéties !

Quelques années après le tome précédent, nous retrouvons les Chevaliers Dragons au début d’un « passage » de plusieurs années, quand les Fils descendent sur la planète Pern et brûlent tout ce qui est sur leur chemin. Seuls les dragons peuvent les combattre.

Ce tome expose plus en profondeur l’évolution de la société pernaise, et les conflits entre les Anciens (qui se sont « transférés » de 400 ans plus tôt, et ont conservé leur culture et leur tradition) et les Contemporains. L’auteure sait jouer de la nuance, avec les plus jeunes des Anciens prêts à écouter les Contemporains.

Pendant que des Fils continuent leurs attaques, les Anciens s’accrochent à des privilèges, refusant d’accepter les changements de la société pendant ces 400 ans, alors que la population a prospéré dans une période de paix, réduisant à néant le prestige des chevaliers dragons. Les Contemporains jouissent de dragons plus forts et vigoureux, mais surtout ont-ils un état d’esprit plus inventif (du moins, certains d’entre eux), alors que les Anciens connaissent les techniques du combat contre les Fils. On est ici dans le conflit classique entre les traditions et le progrès, même si on se rend compte que toutes les traditions ne sont pas à rejeter. Mais les plus obtus des Anciens s’attirent l’inimitié de la population, en considérant que tout leur est dû.

En parallèle, l’auteure se plaît à développer une nombreuse galerie de personnages qui enrichissent le récit. La plupart ont une caractérisation assez marquée : on a les bons et les méchants, les intelligents et les stupides. C’est l’un des défauts de ce début de saga, avec, comme noté lors du précédent tome, une narration un peu trop rapide et explicative. L’auteure a quantité de choses à raconter, et j’ai parfois trouvé qu’elle aurait dû prendre un peu plus son temps. Je verrai bien si ce point se gommera avec le temps et la maturité.

Roman très dense, tant les évènements et retournements de situation sont nombreux, il laisse entrevoir de profonds changements à venir dans la société pernaise, avec le développement d’un esprit scientifique. L’impression générale reste d’un tome de transition, mais il n’oublie pas les émotions lors de quelques scènes clef, parfois tragiques, qui appuient le romanesque. On s’attache à certains personnages et on a envie de connaître leur destin.

Je suis curieuse de découvrir la suite.