La carte postale
  • Date de parution 24/08/2022
  • Nombre de pages 576
  • Poids de l’article 295 gr
  • ISBN-13 9782253937708
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 112 mm
  • Edition Livre de poche
Biographies, Mémoires

La carte postale

4.39 / 5 (5200 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de vœux. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. Il y avait l’opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi.J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.A. B.Un récit intime et profond. Clémentine Goldszal, Elle.Un livre d’histoire, riche en questionnements, qui se lit comme un grand roman. Astrid de Larminat, Le Figaro littéraire.Prix Renaudot des lycéens.Grand prix des blogueurs littéraires.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 24/08/2022
  • Nombre de pages 576
  • Poids de l’article 295 gr
  • ISBN-13 9782253937708
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 112 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture

C’était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de voeux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi.

Mon avis

C’est le sixième roman d’Anne Berest et il concerne sa famille. Entre récit historique, recherche à suspense, il nous offre un panel d’émotions et une belle quête identitaire. Une réussite !

Cette carte postale qui donne le titre au livre a été reçue en 2003. Elle a été l’occasion de découvrir en profondeur l’histoire de sa famille pour l’auteur, de creuser ce que sa mère n’avait que survolé dans les discussions, d’aller plus loin dans la compréhension des racines liées au judaïsme.

Le texte est riche. Anne Berest a fait de nombreuses recherches, elle s’est fait aider, elle est allée loin. Elle redonne vie aux quatre prénoms de la carte et pas seulement, elle laisse une trace pour les générations futures sur ce qu’a subi sa famille. C’est écrit avec intelligence, doigté, délicatesse. C’est magnifique et bouleversant.

J’ai été étonnée que lorsqu’Anne et sa Maman arrivent dans des lieux où ont vécu ceux qu’elles recherchent, on sent que les personnes sont mal à l’aise. Sans doute parce qu’elles ont dépouillé de leurs biens ceux qui ont été arrêtés car juifs. Il n’y a pas de réparation, ou très peu. C’est tout juste si on ne les renvoie pas en disant qu’elles dérangent…. Ah que le passé est lourd parfois !

Le procédé d’écriture est intéressant. L’auteur a réussi à présenter sous une forme romanesque le destin de plusieurs personnes, des proches dont elle ignorait la vie. Au fil de son enquête, elle a pu retracer l’essentiel de ce qu’ils ont vécu, les douleurs, les joies, les peines, les obstacles lorsqu’on est juif. Cela lui a sans doute permis de s’approprier ses ancêtres, sa judaïté, et d’éclairer cette part d’ombre qu’elle sentait sans avoir les éléments de connaissance suffisants pour comprendre. Et ainsi de cerner ce qui a pu influencer le présent et ce qu’elle vit (et est) maintenant.

Une lecture coup de cœur !

J’ai beaucoup aimé ce livre qui sait nous toucher en plein coeur. Je ne savais pas qu’il y a deux soeurs Berest écrivains, j’ai beaucoup apprécié Artifices et je croyais qu’il s’agissait de la même auteure, mais non il y a Claire et Anne, toutes deux très talentueuses.

Ce roman se déroule en plusieurs parties. Tout d’abord en 2003, Lélia, la mère d’Anne, reçoit une carte postale anonyme de l’opéra Garnier, achetée plus de dix ans auparavant, sur laquelle figurent les quatre prénoms de ses grands parents, Emma et Ephraïm, de son oncle Jacques et de sa tante Noémie, tous morts en déportation en 1942. Lors d’un déjeuner du dimanche, Lélia parle de cette carte avec ses filles et son mari, mais personne n’a la moindre idée de qui a bien pu l’envoyer. Elle disparait dans un tiroir, alors que Lélia commence discrètement à enquêter sur sa famille.

Dix ans plus tard, Anne est enceinte et s’intéresse à ses ascendants, en vue d’une transmission à son futur bébé. Sa mère lui raconte l’histoire de ses grands parents, nés en Russie à la fin du dix-neuvième siècle. En 1919, le père d’Ephraïm réunit tous ses enfants pour les inciter à émigrer pour fuir les persécutions. Il leur déconseille de se rendre en Europe, mais plutôt en Palestine avec lui ou aux USA, mais les jeunes préfèrent l’Europe, et ne peuvent croire leur père quand il leur dit qu’un jour tous les Européens voudront les voir disparaître. Emma est enceinte et ils attendent la naissance de Miriam pour fuir la Russie dans une charrette. Ils s’installent successivement en Lituanie, en Pologne et en Palestine, le plus souvent chassés par de nouvelles persécutions. Mais le rêve d’Ephraïm c’est Paris, il est ingénieur et a inventé une machine à pain qu’il veut faire breveter en France où la petite famille arrive en 1929. Il inscrit ses filles, Miriam et Noémie dans le meilleur collège où elles deviennent des élèves brillantes. Le rêve absolu du père est d’être naturalisé, il en fait la demande et ne voit pas l’étau se resserrer sur les juifs, il espère faciliter sa naturalisation en acceptant tout ce que l’administration lui demande, mais toute la famille sauf Miriam sera assassinée à Auschwitz en 1942 alors que Miriam et son mari Vicente deviennent résistants.

Six ans plus tard, la fille d’Anne est victime de la remarque banale d’un petit camarade qui lui a dit que dans sa famille on n’aime pas trop les juifs. Anne rencontre le directeur mais surtout décide de découvrir l’identité de la personne qui a envoyé la fameuse carte il y a près de vingt ans. Elle enquête avec sa mère après qu’un détective lui ait suggéré quelques pistes. Ce voyage les entraîne sur les traces des grands parents et aussi de Miriam qui a refait sa vie après la guerre et n’a jamais rien voulu dire à sa fille.

Ce livre est très bien écrit, sans pathos mais avec beaucoup d’émotion. Avant cette carte Lélia et ses filles ne savaient pas grand chose de leurs ascendants vu que Miriam refusait de parler. Lélia fait partie de cette génération confrontée aux silences et aux non-dits. Anne s’interroge sur ce que signifie être juive alors que ce n’est ni sa religion ni sa culture et qu’elle ne pratique aucun de ces rites. Après le diner de Pessa’h chez Béatrice, une amie de son petit ami où elle s’est sentie complètement hors du coup, elle se pose la question et en conclut que son identité consiste à avoir hérité de la peur et de l’angoisse de ses ancêtres, peur de la police, de la foule, de l’administration etc. Anne et sa mère retrouvent des objets volés à leur famille, mais l’important est de dire comment ça s’est passé, on ne sait pas si elles ont pu obtenir leur restitution.

La question de l’identité juive et de la mémoire est au centre de roman. On est évidemment plus sage quand on sait comment ça a fini, mais je suis quand même étonnée de l’aveuglement d’Ephraïm qui semble se jeter de lui-même dans la gueule du loup, obsédé par sa naturalisation, il demande à ses enfants de ne pas se rebeller au lieu de les pousser à fuir comme l’a fait son propre père vingt ans plus tôt. Lorsque sa cousine Anna, en 1940 lui propose de fuir avec elle en Amérique, il refuse, blessé qu’il ne s’agisse pas d’un voyage romantique avec son amour de jeunesse, mais d’une proposition raisonnable pour mettre sa famille à l’abri, il n’y a aucune raison de ne pas faire confiance aux autorités françaises pour lui. Cet aveuglement m’a toujours étonnée, pourtant les mesures de Vichy était clairement antisémite depuis le début du régime. Le peu de solidarité entre les juifs m’a aussi surprise, les Français assimilés depuis quelques générations accusent les juifs étrangers d’être la cause de leurs malheurs et se montrent peu solidaires. Anne dit être le rêve incarné de arrière grand-père, elle ressemble à une Française ordinaire et rien ne trahit son origine.

Un autre point m’a beaucoup touchée, Anne et Claire ont pour deuxième prénom Myriam et Noémie et elles se demandent en quoi elles sont Miriam la survivante et Noémie la victime, en quoi ces prénoms ont influencé leur destin. Elle échangent des lettres à ce sujet, qui sont restituées dans le livre. Je me demande comment des parents peuvent faire porter un héritage aussi lourd à leurs enfants, ayant moi-même pour premier prénom celui de ma cousine qui s’est noyée quelques mois avant ma naissance, je n’utilise d’ailleurs que le deuxième.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce magnifique roman, mais je vous laisse le plaisir de la découverte. Dans la version audio, il y a à la fin, un entretien où Anne explique en quoi ce roman est un roman vrai, tout est vrai, mais certains faits sont changés comme par exemple le nom du village où la famille Rabinovitch s’est réfugiée, pour éviter que des lecteurs trop curieux aillent fouiller ce passé, ou la durée de l’enquête qui dure trois mois dans le livre mais quatre ans dans la réalité, etc.

Ce livre est un gros coup de coeur pour lequel je remercie Netgalley, les éditions Grasset et Audiolib. Il a reçu plusieurs prix littéraires et ce n’est que justice, il les mérite amplement.

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