Linspecteur McCoy Tome 1 Janvier noir
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
« Janvier noir » s’étale du premier au vingt Janvier 1973, principalement à Glasgow, en compagnie d’un duo de flics assez improbable. Il y a l’ancien : l’inspecteur McCoy, et son adjoint, un petit nouveau qu’on lui a mis sur le dos : Wattie. Au début du roman, McCoy est « convoqué » par un ancien truand qui, de sa prison, lui annonce qu’une demoiselle appelée Lorna va mourir. McCoy ne sait que penser ni que faire de cette information. Malgré ses maigres indices, il la recherche mais il ne peut pas empêcher l’assassinat de cette jeune femme ni le suicide de celui qui lui a tiré dessus. Quels étaient les liens entre ces deux-là ? Est-ce que sous des dehors d’une vie assez « classique », ils ne cachaient pas une part d’ombre ? C’est ce que McCoy veut découvrir, comprendre, cerner mais ce ne sera pas simple. Ses recherches dans une ville sombre, glacée pendant les journées et les nuits hivernales, vont l’emmener sur des chemins de traverse, là où il n’est pas bon de se promener seul, surtout si on est policier…
Mais McCoy, qui traîne derrière lui de nombreuses casseroles et un passé douloureux, ne s’en laisse pas compter, il ne lâche rien, quitte à désobéir à ses supérieurs, quitte à flirter avec le danger, quitte à lâcher son collègue pour agir en électron libre. J’ai vraiment apprécié cet homme, torturé, exigeant avec lui et avec les autres, capable de tout pour arriver à ses fins. Il n’a pas peur de se mesurer aux riches familles de la ville, qui agissent en toute impunité. Il ne veut pas que certains aient des passe-droits et le fait savoir même s’il se met en danger pour cela. Son jeune collaborateur a de temps à autre des difficultés, voire des réticences pour travailler avec une personne atypique comme McCoy mais je suis certaine qu’au fond, il l’aime bien. Leur binôme se complète.
Prostitution voulue ou imposée, religion, magouilles de mafiosi, faveurs pour les riches de la cité, injustices pour les autres….de nombreux thèmes sont présents dans ce récit. Le lieu, lui-même, a de l’importance, tant Glasgow prend une place de plus en plus importante avec ses rues sombres, ses secrets plus ou moins gardés, ses dérives …. Se déplacer aux côtés des enquêteurs permet au lecteur de s’imprégner de l’atmosphère particulière de cette cité, de cerner les relations entre les uns et les autres.
J’ai tout de suite accroché avec le style et l’écriture de l’auteur. Captivée dès les premières lignes, j’ai pénétré dans cet univers parfois noir et j’y suis restée malgré quelques passages très sombres. L’intrigue, réaliste, est parfaitement menée, les événements s’enchaînent et les recherches des policiers permettent de comprendre, petit à petit, tous les tenants et les aboutissants. Certains esprits chagrins ne manqueront pas de signaler qu’un flic qui boit, qui a un passé lourd, qui flirte avec la ligne jaune, ce n’est pas une nouveauté. A la limite, je dirais presque peu importe la vie de cet homme. Ce qui fait le point fort de cet opus est, à mon humble avis, ailleurs. Il est dans le ressenti du lecteur car Alan Parks a une qualité toute particulière : il nous offre la possibilité de rentrer dans un monde qu’on ne connaît pas, non pas en spectateur, mais bien de l’intérieur. C’est sans doute dû à la force de son texte qui décrit un climat in et off : entre les individus mais également dans chacun des lieux évoqués : que ce soit les chambres lugubres, les pubs aux odeurs de tabac et de bière, les différents quartiers et même le commissariat….on a l’impression d’y être.
Je ne connaissais pas cet auteur et j’avais bien tort. Je vais m’empresser de rattraper mon retard en lisant « L’enfant de Février ».
NB : Alan Parks est né en Écosse et a fait des études de philosophie à l’université de Glasgow. Après avoir travaillé dans l’univers de la musique, il se tourne vers l’écriture. Janvier noir est son premier roman. Il a prévu un cycle de douze romans qui retraceront l’histoire criminelle de Glasgow.
Un nouvel écossais chez Rivages, avec un avis du maître Rankin disant qu’il fait penser à McIlvanney (père) et Ted Lewis. Ça pourrait être écrasant. Et pourtant Alan Parks supporte la comparaison avec son Janvier Noir.
Début janvier 1973. Dans la gare routière de Glasgow un gamin abat une jeune femme avant de retourner son arme contre lui et de se suicider. McCoy et son jeune adjoint Wattie étaient sur place, la veille un prisonnier avait appelé McCoy pour lui prédire qu’une dénommé Lorna allait être abattue prochainement.
De bouge en bordel McCoy, qui ne peut croire à un meurtre passionnel, commence à remuer la fange. Et les remous vont vite remonter, très haut, vers la famille Dunlop, une des familles les plus riche et ancienne de la ville. Une famille intouchable.
Pour une fois, les références annoncées en quatrième me semblent fort pertinentes.
Oui il y a du McIlvanney chez Alan Parks. Pour une première raison évidente : le roman se passe à Glasgow. Mais pas seulement. Car on retrouve aussi la description d’un milieu populaire, ouvrier, en perte totale de repères, avec des usines qui ferment, un esprit collectif qui disparaît peu à peu avec la disparition progressive des grosses usines du secteur primaire, et là dessus, l’arrivée massive de la drogue qui va enfermer chacun dans son individualisme.
Et oui il y a du Ted Lewis. Avec une police totalement corrompue, par les élites économiques et la pègre ; avec une description du milieu de la prostitution, organisée ou occasionnelle ; et la peinture de l’impunité totale d’une classe dominante insupportable de morgue et de suffisance qui ne sait plus quoi inventer pour ne pas s’ennuyer et peut se permettre d’avilir et de torturer ceux (et surtout celles), qui n’ont que leur corps comme moyen de revenu.
Ajoutez à cela une critique sans pitié de l’église, des personnages magnifiques, un héros dans la plus pure tradition du flic borderline, un flic en permanence au bord du gouffre qui se heurte à l’impossibilité qu’il y a à toucher certaines personnes, et doit dans le même temps survivre à ses traumatismes et aux boulets que le passé a attaché à ses pieds.
C’est terriblement humain, désespérément noir, la misère et le contraste avec l’insolente et insupportable richesse sont balancées à la figure du lecteur comme un énorme baquet de neige sale fondue, directement en provenance des rues gelées de Glasgow en janvier. C’est bon parce que ça fait mal. A lire, et à suivre.
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