Farallon Islands
  • Date de parution 05/06/2019
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 270 gr
  • ISBN-13 9782330120436
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 177 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Huis-clos États-Unis Thriller Anglo-Saxon Romans étrangers

Farallon Islands

4.22 / 5 (324 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Miranda débarque sur les îles Farallon, archipel sauvage au large de San Francisco livré aux caprices des vents et des migrations saisonnières. Sur cette petite planète minérale et inhabitée, elle rejoint une communauté de biologistes en observation, pour une année de résidence de photographe. Sa spécialité : les paysages extrêmes. La voilà servie. Et si personne ici ne l'attend ni ne l'accueille, il faut bien pactiser avec les rares humains déjà sur place, dans la promiscuité imposée de la seule maison de l'île : six obsessionnels taiseux et appliqués, chacun entièrement tendu vers l'objet de ses recherches. Dans ce décor inamical et souverain se joue alors un huis clos à ciel ouvert où la menace est partout, où l'homme et l'environnement se disputent le titre de pire danger. Avec une puissance d'évocation renversante et un sens profond de l'exploration des âmes, Abby Geni plonge le lecteur en immersion totale parmi les requins, les baleines, les phoques, les oiseaux et... les scientifiques, dans un vertigineux suspense, entre thriller psychologique et expérience de survie.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 05/06/2019
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 270 gr
  • ISBN-13 9782330120436
  • Editeur ACTES SUD
  • Format 177 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

« Miranda débarque sur les îles Farallon, archipel sauvage au large de San Francisco livré aux caprices des vents et des migrations saisonnières. Sur cette petite planète minérale et inhabitée, elle rejoint une communauté récalcitrante de biologistes en observation, pour une année de résidence de photographe. Sa spécialité : les paysages extrêmes. La voilà servie.

Dans ce décor hyperactif, inamical et souverain, où Miranda n’est jamais qu’une perturbation supplémentaire, se joue alors un huis clos à ciel ouvert où la menace est partout, où l’homme et l’environnement se disputent le titre de pire danger.

Et si personne ici ne l’attend ni ne l’accueille, il faut bien pactiser avec les rares humains déjà sur place, dans la promiscuité imposée de la seule maison de l’île ; six obsessionnels taiseux et appliqués (plus un poulpe domestique), chacun entièrement tendu vers l’objet de ses recherches. »

Challenge à relever avec ce « Farallon Islands » : écrire une petite chronique d’un roman dont on se rend compte très rapidement qu’on s’est complètement fourvoyé en le lisant et que certainement, si on lit les recensions présentes sur le web, on n’a pas vu du tout ce qu’il fallait voir parce qu’on n’était pas la cible. Loin de vouloir qualifier ce roman de bouquin pour gonzesses, quoique, je dois quand même prévenir celles et ceux qui apprécient à peu près les mêmes bouquins que moi qu’ils pourraient être aussi assez dubitatifs une fois la lecture terminée.

Avant tout, « Farallon islands » donne la part belle à de nombreux chapitres de nature writing parlant de la faune maritime vivant sur et aux abords de ces cailloux hostiles plantés dans le Pacifique à une quarantaine de kilomètres de San Francisco. Que ce soient les requins blancs, les éléphants de mer, les phoques, les baleines à bosse, les macareux, les goélands… tous sont évoqués dans de nombreux passages, chapitres, nous familiarisant avec ces espèces qui passionnent une Abby Geni qui a déjà écrit un recueil de nouvelles inédit en France « the last animal » qui leur était consacré.

Ensuite, le roman s’intéresse beaucoup aux rapports entre les humains présents dans ce « laboratoire » précaire, isolé, où sont entassés six biologistes uniquement concentrés sur leur objet d’étude, créant un huis –clos, par instants dérangeant et à d’autres un peu banal. Progressivement, on en apprend un peu sur leurs habitudes et leur psychologie tout en s’apercevant qu’ils sont très loin des contingences ordinaires et banales de l’humain lambda. Ici, la vie est réglée par le rythme des saisons apportant les objets d’études sur les îles : la saison des requins, la saison des baleines, la saison des phoques et la saison des oiseaux.

Mais, inévitablement, le ver est dans le fruit, le loup est bien dans la bergerie et deux drames, dans la première partie, donneront une dimension criminelle au roman. Mais jamais, on ne tremble réellement, jamais on ne se crispe puisque cette intrigue criminelle, est très délayée dans le roman qui évoque de nombreux thèmes que l’auteur donne souvent l’impression de simplement survoler. On n’est pas dans un thriller et on le comprend dès le prologue qui raconte la fin de l’histoire, le départ de l’île de Miranda, saine et sauve, au bout d’un an passé sur Farallon avec, apparemment, toute sa tête. Le suspense est donc très secondaire surtout quand, rapidement, les évènements deviennent favorables à une Miranda, légitimement terrorisée dans la première partie du roman. Par ailleurs, les différents personnages étant uniquement passionnés par leurs études, ne sont pas vraiment éclairés par un auteur qui se centre beaucoup sur une Miranda pour qui, je le reconnais, je n’ai pas ressenti beaucoup d’empathie malgré le drame vécu.

Parallèlement, le roman évoque beaucoup les rapports entre Miranda et sa mère décédée prématurément. L’histoire est d’ailleurs racontée par les lettres écrites à sa mère morte et fait prendre conscience du poids de l’absence. Alors, tout ceci nous fait un premier roman plutôt bien écrit qui ravira certainement les amateurs de nature writing. Pour les autres qui aiment les histoires proposant un cadre où la nature reprend ses droits en accablant l’homme à la merci des éléments et de la faune tout en proposant une intrigue particulièrement flippante propice à la réflexion, une fois de plus, je ne peux que conseiller cette tuerie qu’est « Aucun homme ni dieu » de William Giraldi.

Décevant.

L'archipel des Farallon, situé à une cinquantaine de kilomètres au large de la Californie, est composé d'îlots rocheux dont un seul -l'île du Sud-Est- est habité, par une équipe de biologistes vivant, pour certains depuis plusieurs années, déconnectés de la société...


C'est sur ce caillou hors du monde que débarque, avec l'intention d'y rester un an, Miranda, photographe animalière-nature, qui après avoir parcouru le monde à saisir dans l’œil de ses objectifs paysages et faune de toutes les latitudes, s'est trouvée irrémédiablement et inexplicablement attirée par ces îles, découvertes à l'occasion d'un reportage télévisé. 


L'accueil y est froid, comme si ses "hôtes" s'étaient à peine aperçus de son arrivée, et l'environnement hostile, peuplé de hordes d'oiseaux et de milliers de souris provoquant un bruit et un grouillement incessants, souvent obscurci par un brouillard se déroulant à perte de vue... Les hivers sont rudes, les orages évoquent le jugement dernier, le sol, que les myriades de rongeurs ont rendu meuble, est instable et susceptible d'occasionner une entorse, voire pire, au moindre pas. La configuration de l'île, aux côtes escarpées, déchiquetées, empêche même tout accostage..


Le refuge où vivent les six scientifiques, dont une stagiaire, est dépourvu de tout confort. Les conditions de vie sont spartiates, la promiscuité annihile toute intimité, et la règle consistant à ne parler ni de soi ni de son passé réduit les quelques échanges à des considérations scientifiques, au fil des migrations animalières qui ponctuent les saisons. Car ainsi se décompose le temps, sur les Farallon : après celui des requins, vient celui des baleines, puis celui des phoques, et enfin celui des oiseaux... rythmant l'organisation des scientifiques, nourrissant les obsessions, hantant les rêves.


Contrairement aux prévisions tacites des autres habitants de l'île, Miranda tient, et reste. Se prenant même pour cette terre coupée du monde d'une obscure passion, elle imagine fusionner avec les Farallon, les personnifie, se persuade qu'elle bénéficie de leur protection... Elle noue des rapports amicaux, bien que sans réelle profondeur, avec Mick, dont la gentillesse tranche avec l'indifférence, voire la froideur agressive des autres membres de l'équipe, et Charlene, la stagiaire, ouverte et facile à vivre.


Des événements inquiétants viennent bientôt assombrir cette atmosphère déjà délétère... apparitions du spectre d'une femme vêtue de blanc, accidents, agression... sous la chape de silence imposée par les occupants de l'île, les secrets des uns et les démons des autres instillent leur insidieux poison dans les relations qui lient, parfois à leur corps défendant, les personnages.


Qu'est venue chercher Miranda sur ce rocher isolé et dangereux, au milieu de biologistes grincheux ? Le récit est constitué des lettres qu'elle écrit quotidiennement à sa mère, morte alors qu'elle avait quatorze ans. On comprend peu à peu que toute son existence s'est focalisée sur la défunte, qu'elle en a fui les vivants, sa terreur de s'attacher à quiconque sur du long terme la poussant à un déracinement et un dénuement permanents. Elle échoue sur les Farallon comme si s'y trouvait l'issue de sa course -plutôt de sa fuite- à travers le monde, motivée par l'inconsciente hantise de la possibilité de la perte. Elle est attirée par les îles sans savoir ce qu'elle y cherche, mais elle y trouve le motif d'un terme à son errance, comme si elles représentaient la fin du chemin entamé à la mort de sa mère, d'un long et innommé processus de deuil.


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