
L'invention de la neige
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Sur deux histoires parallèles tendues s’arc-boutent des destinés, des torsions existentielles, des monceaux d’illusions perdues, des malheurs rugueux fouettant les virgules, mes points virgules, en somme les ponctuations de chemins chaotiques.
“Dans toute la chaîne de vos ancêtres, ces gens auxquels vous tenez tant, vous tous, regardez : il y aura au moins un mensonge. Minimum. C’est de l’esbroufe, ces vies qu’on nous présente. Rien n’est rangé, rien n’est en place, rien ne tient. C’est comme la neige, c’est joli, c’est blanc, mais ça ne vient jamais quand on l’espère, ça fond à la moindre occasion et après, il n’y a plus rien, rien que la terre, rien que la boue. »
« C’est l’hiver et un froid inhabituel sévit dans le Sud de la France. Laure vient de perdre son grand-père. Ferrans son compagnon lui propose un séjour à la montagne. Il pense que quelques jours à la neige et au grand air lui feront du bien. Sur la route, Ferrans manque de renverser un coureur imprudent.
Quand Laure, Ferrans et ses deux fillettes arrivent à l’Auberge du Bonheur, il n’y a pas de neige. Cependant Ferrans s’obstine à rester sur place. Laure insomniaque pleure le vieil homme qui vient de mourir et se souvient des récits qu’il faisait de son passé de réfugié espagnol.
Une auberge froide et venteuse, une jeune femme obèse, un lézard domestiqué, un médecin et un moniteur de ski au chômage technique, l’imprévu retournera comme un gant cette famille recomposée en apparence bien sous tout rapport. »
Le deuil éteint une jeune femme viscéralement lié à son aieul comme le mousqueton à son piton.
Les souvenirs de la guerre d’Espagne émaillés d’un amour passionnel, introverti trace un itinéraire cabossé et sans point défini vers une lumière rédemptrice et reconstructrice.
Dans les décors désolés et désolants des Cévennes montagnardes on se force à espérer un rétablissement “moral” après la disparition de l’être cher, du phare de sa vie. Le contexte, voire la parabole des landes escarpées saisissantes de froid mais paradoxalement vierge des flocons neigeux renverront les êtres à leurs vérités captées par le reflet du miroir de l’âme.
Par une narration originale decline par la mère de la protagoniste centrale, l’on perçoit une aridité moralisatrice mais, aussi, le désir impétueux de raccrocher, d’unir les sentiments inavoués, d’abolir les pudeurs anestrales…
A travers des passages d’écritures et de situations fortes, empreints d’émotions sourdes, boules compactes et tendues de sentiments exacerbés, ce cri nous bouscule, nous projette dans les tréfonds de souvenirs connus de chacun. Régulièrement on est saisi par la fébrilité, on sent poindre la larme au coin de l’oeil, on sent l’oppression à la base du cou, on lâche nos contrôles émotionnels et les digues se craquellent…
Anne Bourrel aura réussi le pari du roman noir cendré, on ressent la suie en bouche, la difficulté à déglutir, le nœud abdominal… Mais l’on sait que l’on a lu une oeuvre forte, sincère et profonde dans le tableau des sentiments originels.
Je continue les rattrapages en attendant la folie de la rentrée : L’invention de la neige d’Anne Bourrel.
Laure vient de perdre son grand-père. Et Laure va très mal, elle pleure sans arrêt et ne se remet pas de la perte de celui qui l’a élevée, la personne dont elle se sentait la plus proche. Son compagnon Ferrans ne comprend pas l’ampleur de son chagrin, commence à s’impatienter et pense qu’un week-end à la neige, dans les Cévennes, pourra le remettre d’aplomb.
Les voilà à l’auberge du bonheur, la mal nommée, dans un village anesthésié par une vague de froid polaire et, paradoxalement, par l’absence totale de neige. Dans l’auberge tristounette, Ferrans, ses deux filles et Laure tournent en rond, les tensions montent, le malaise s’installe jusqu’à …
Anne Bourrel aime les endroits isolés et les températures extrêmes. Après la canicule d’une station-service de l’Aude en plein été, le froid polaire de l’auberge d’un village déserté lors d’un hiver sans neige dans les Cévennes.
Elle aime aussi décrire, avec beaucoup de finesse et de justesse des êtres en fuite, au bord de la rupture. Elle aime prendre son temps, installer une tension d’autant plus subtile et dérangeante qu’on n’arrive pas à bien mettre le doigt sur ce qui cloche vraiment. Elle aime les secrets enfouis, et elle aime retourner son lecteur comme une chaussette par un final qui le laisse sans voix.
Du moins c’est ce qu’on peut déduire de ce second roman, qui offre autant de ressemblances (dans la structure et certains décors) que de différences (dans les personnages et les thématiques) avec le précédent.
L’invention de la neige, qui mêle habilement présent et passé et tisse son histoire avec la patience de l’araignée certaine d’attraper cette pauvre mouche de lecteur dans sa toile, apporte la confirmation du talent d’Anne Bourrel. Que nous réserve-t-elle pour la suite ?
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