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Car je suis légion
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Ce roman de Xavier Mauméjean est paru chez Mnémos dans la collection Icares en juin 2005. Il a été réédité par Pocket en 2007, puis à nouveau par Mnémos en mai 2018 avec une très belle couverture reprenant la peinture de John Martin, The Fall of Babylon. Le livre m’a fait de l’œil aux Imaginales. J’avais envie de découvrir cet auteur après l’avoir entendu en conférence, et Lhotseshar ayant déjà dévoré deux romans de l’auteur et le voulait aussi !
Et si Babylone m’était contée
Car je suis légion se déroule en 565 avant Jésus-Christ dans la mythique cité de Babylone. Les dieux avaient une grande importance à cette période et ils régnaient sur la société, influençant le comportement humain, aussi bien que les métiers ou la justice. Les principaux dieux étaient: Marduk et Inanna, les enfants de Tiamat, divinité qui représente le chaos. Dans la civilisation babylonienne du livre, l’ordre des accusateurs est chargé d’interpréter et d’appliquer le code de Hammurabi, code gravé dans la pierre depuis plus de mille ans. Les accusateurs sont régis par des principes très stricts et sont chargés de faire appliquer la loi. Parmi eux se trouve Sarban, un fils de paysan, remarqué enfant par Zod, le chef de l’ordre.
La reconstitution historique et mythologique est vraiment remarquable. Le roman est richement documenté, on apprend ainsi beaucoup d’éléments sur les Dieux, leurs prêtres et prêtresses, sur la manière de fonctionner de la société. Le décor du roman est riche et original. Cette société Babylonienne n’est pas courante en fantasy et offre un cadre très exotique. Xavier Mauméjean prend son temps pour nous présenter la cité de cette époque, régie par un ordre strict où les mythes avaient rôle de lois. C’est vraiment intéressant mais peut-être un peu long, cela nuit un peu au rythme du début du roman et on a l’impression que le récit peine à vraiment démarrer .
Le récit se situe dans un contexte mythologique exceptionnel: la disparition du temps. Les Dieux Marduk et Inanna sont épuisés, ils ont besoin d’un temps indéterminé pour se reposer. Mais cela laisse libre cours à Tiamat qui menace de reprendre le pouvoir. Les prêtres se voient donc obligés de déclarer la disparition du temps, c’est à dire une période où la loi est suspendue, dans laquelle il n’y a plus de passé, d’avenir, et la ville est livrée au chaos, à la violence de tous. Les accusateurs ne peuvent plus intervenir et les crimes seront impunis pendant cette période.
Un mélange de péplum et de policier
Durant ces moments troubles, Sarban va être témoin du meurtre d’un marchand par des hommes masqués. Mais ce crime semble avoir été prémédité avant la disparition du temps et serait alors du ressort des accusateurs. Sarban décide alors d’enquêter dans un contexte très difficile, et une ville en proie au désordre et aux meurtres. La partie enquête est habillement menée et offre un cheminement qui captive vite l’attention du lecteur. Le récit prend alors des allures de thriller et on tourne les pages pour connaitre le fin mot de l’histoire. La très belle écriture de Xavier Mauméjean nous emporte vite dans cette enquête des temps passés.
Là où le bât blesse, c’est au niveau des personnages auxquels j’ai eu du mal à m’attacher , à l’exception de Matali la femme de Sarban. C’est un personnage fort, bien construit et très intéressant à suivre. On ne peut pas en dire autant de Sarban qui est trop défini par son rôle d’accusateur, il manque de finesse. Il en est de même pour Haraïm, autre accusateur qui déteste Sarban pour ses origines. Cela donne des personnages un peu trop manichéen, trop régis par leurs fonctions et manquant de subtilités. C’est dommage car le reste du roman est vraiment captivant et original.
Car je suis légion offre ainsi une lecture érudite dans laquelle Xavier Mauméjean explore une période historique et une ville de manière peu habituelle. Il nous offre une fusion des genres, entre histoire, policier et imaginaire au temps de Babylone. L’univers est dépeint avec beaucoup de crédibilité. Il est dommage qu’un certain manichéisme porte les personnages car le roman est vraiment immersif et dépaysant.
Grâce au grand concours de l'été organisé par les éditions Mnemos, le roman Car Je Suis Légion de Xavier Mauméjean est arrivé entre mes mains. Une chance pour Fantasy à la carte de découvrir et/ou de faire découvrir une plume qui était encore inconnue pour moi jusque là. Avant toute chose je souhaite donc remercier la maison d'édition pour ce généreux concours.
Pour son roman, Xavier Mauméjean a choisi pour décor la mythique Babylone inscrivant ainsi d'office son récit dans une grande fresque historique.
Dans Car Je Suis Légion (éditions Mnemos), on suit les péripéties de l'accusateur Sarban, un fils de paysan devenu magistrat qui exerce dans la cité de Babylone. Au commencement de l'histoire, la ville s'apprête à connaître une période de grands troubles. En effet, les oracles l'ont prédit. Le dieu Marduk s'est endormi pour une durée indéterminée laissant la place à Tiamat, déesse du chaos. Une annonce qui va rendre fou les habitants qui sont pris de frénésie meurtrière n'hésitant pas à s'en prendre aux uns et aux autres sans raison particulière. Face à cette montée de violence, les accusateurs sont réquisitionnés pour protéger les lieux de pouvoir et n'interviennent plus dans les conflits populaires. Tout comme ses confrères, Sarban suit les ordres jusqu'à ce qu'il assiste en direct au meurtre prémédité d'un homme commis par un groupe d'individus masqués. La préméditation sort ici du cadre de la violence ambiante tolérée. Or, en tant qu'accusateur, il ne peut fermer les yeux et obtient de ses supérieurs l'autorisation de mener l'enquête afin de punir les responsables. Une investigation qui va l'amener sur les chemins dangereux de la vérité. Mais saura-t-il y faire face pour autant?
La qualité de ce récit réside déjà dans son héros qui prend une grande place dans l'histoire. Sarban y apparaît comme un champion de la vérité. Impartial, droit, intègre, il incarne véritablement sa fonction. Il est prêt à aller au bout même si cela doit le mettre en danger et le compromettre, même s'il risque sa place. Or, l'enchaînement des événements dont il perd vite le contrôle vont le conduire à user lui-même de violence pour arriver à ses fins. Ce qui vient entacher sa belle image du juste. Il devient à son tour un héros torturé, aveuglé par son propre désir de vengeance. Il perd son côté lissé, et nous dévoile sa part d'ombre. Ce qui le rend encore plus attachant à nos yeux. Après tout, il n'est qu'un homme comme les autres. Xavier Mauméjean a tout misé sur son personnage qui devient le seul vrai maître de ce huit-clos.
Il est à noter que dans son roman, l'auteur fait une belle place aux dieux qui occupent ici un rang de personnages comme souvent c'est le cas dans les univers fantasy. Il est vrai que les divinités y ont régulièrement un rôle important à jouer. Xavier Mauméjean ne pouvait pas passer à côté de cela d'autant que dans la cosmogonie babylonienne, les dieux sont primordiaux à l'image de Marduk qui tranche la mère des dieux Tiamat, également déesse du chaos et des mers afin de faire de sa tête et de son torse, les cieux et de ses jambes, la terre. Et de ses larmes naîtront le Tigre et l'Euphrate, le fameux Entre deux-fleuves cité dans le récit qui désigne les provinces autour de Babylone entourés de ces fameux cours d'eau. L'auteur s'inspire donc de cette mythologie forte pour intégrer ces dieux à sa prose avec par exemple Tiamat qui se réincarne afin de faire régner le chaos sur la cité.
Pour nourrir son univers, Xavier Mauméjean fait revivre l'orgueilleuse Babylone. Il nous fait parcourir ses rues animées, nous promène dans les fameux mais introuvables jardins suspendus et nous fait même gravir l'Etemenanki, plus connu sous le nom de Tour de Babel. Autant de lieux historiques qui deviennent le terrain de jeu de cet écrivain qui allie avec talent réalité et fiction.
Car Je Suis Légion se présente comme une enquête à la Sherlock Holmes tout en mariant des hauts faits historiques apparentant ainsi le récit à de l'uchronie. Le résultat aboutit à un texte à l'action palpitante qui nous harponne immédiatement. Pour sa belle réédition, il fait donc toujours son petit effet.
Un premier essai de lecture réussi pour Fantasy à la carte qui vient ajouter avec plaisir Xavier Mauméjean parmi ses auteurs à suivre.
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