L'architecte de la vengeance
Résumé éditeur
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
Ella vit en Californie dans un quartier défavorisé, elle est noire et a un don qui lui permet de voir l’avenir des personnes qu’elle croise. Elle sait que les petits garçons de son voisinage appartiendront certainement à des gangs et certains seront tués très jeunes. Son petit frère Kevin nait durant les émeutes de 1992, suite à l’acquittement de policiers blancs qui ont tabassé un Noir. La famille déménage à Harlem, dans un appartement minuscule, dans un quartier où la délinquance est importante. Les deux enfants sont très liés et Ella veut protéger son frère des nombreux dangers qui le guettent. Son don se développe, mais elle ne le maîtrise pas et risque de tuer sa mère, aussi part-elle dans le désert pour le développer sans faire courir de risques à sa famille. Kevin est bon élève, il est ambitieux mais finit par se laisser entraîner dans un braquage qui tourne mal par son meilleur ami.
J’ai eu beaucoup de peine avec ce roman très violent et sans nuance. Il nous parle de la condition des Noirs américains qui vivent des des quartiers délabrés, n’ont pas d’avenir, peuvent être abattus sans raison par la police etc. On les emprisonne pour un oui ou un non, et même lorsqu’ils peuvent sortir en conditionnelle, on continue de les contrôler. Kevin est présenté comme une victime, Ella a un certain pouvoir grâce à son don qui lui permet de voir le passé et l’avenir des gens, mais elle ne rêve que de vengeance. J’ai de la peine avec ce genre de littérature. Finalement la haine des blancs parce qu’ils sont blancs ne fait qu’alimenter les violences raciales aux USA, justifier l’idéologie suprématiste et faire perdurer un cercle vicieux meurtrier sans espoir d’en sortir. Comme l’auteur le souligne, la société américaine s’est construite sur la violence puisque la terre a été volée aux Indiens, mais on dirait qu’elle s’y complaît avec délice. Je ne nie pas les terribles injustices que subissent les minorités dans ce pays, mais je doute que la solution soit celle préconisée par Ella, qui souhaite juste inverser la situation.
Le roman est suivi de deux articles qui précisent le contexte et l’expliquent. Le manque de nuance m’a dérangée, tous les Noirs sont des victimes, tous les blancs sont d’infâmes salauds (les flics ou les gardiens de prison) ou des minables (les turfistes). Sinon j’ai apprécié le côté fantastique et les pouvoirs d’Ella qui structurent le récit. Elle se donnera les moyens d’en faire quelque chose de positif, du moins de son point de vue.
Le style est à l’image du récit, sans fioriture. La narration n’est pas très construite, c’est une suite de scènes et de flashbacks qui laissent la première place au ressenti et à la colère de l’auteur, c’est cohérent avec le message. Ce roman est avant tout un cri de rage devant les injustices subies par la communauté noire. Je peux évidemment l’entendre et le comprendre, mais la solution me heurte : Est ce que la vengeance désirée ne va pas seulement engendrer encore plus de haine, de violences et d’injustices ? Pour moi la lutte contre le racisme ne consiste pas à remplacer une sorte de discrimination par une autre mais plutôt d’essayer de construire une société diverse, apaisée et tolérante, mais certains considèrent ce point de vue comme de la naïveté. Merci à Netgalley et Audiolib pour cette découverte.
Tochi Onyebuchi est un écrivain nigérian américain de fantasy et de science-fiction. Après la publication de trois romans Young-Adult, il signe avec L'Architecte de la Vengeance, son premier livre destiné à un public adulte.
Frappé par la qualité de ce texte, Gilles Dumay a souhaité l'éditer sous son label "Imaginaire" et cela, en dépit de son format court.
Il m'a fait la surprise de me l'envoyer en service de presse, alors je le remercie d'autant que ce fut une lecture très intense.
Kevin est né lors des émeutes qui ont secoué les Etats-Unis en 1992. Sous l’œil vigilant et protecteur de sa sœur aînée Ella, télékinésique, il va grandir et embrasser un destin pavé de violence. Dans une Amérique policière et persécutrice vis à vis des Noirs, Kevin et Ella pourront-ils échapper aux pièges de ce système pernicieux et survivre ?
Heurté par les décès successifs de Michael Brown, d'Eric Garner et de Laquan McDonald, en 2014, tombés sous les coups de policiers, Tochi Onyebuchi a eu besoin d'extérioriser ces exactions et les émeutes qu'elles ont entraînées. Dès lors les premières idées d'un roman ont commencé à germer dans son esprit, notamment autour de son duo de personnages principaux.
L'Architecte de la Vengeance s'est nourri des failles du système américain qui accorde l'impunité à des représentants de la loi ayant usé d'un excès de violence sur des citoyens entraînant de graves blessures et même la mort. A travers les destins cabossés de Kevin et d'Ella, l'auteur souhaite mettre en exergue les injustices et les persécutions dont peuvent être victimes certains de ses concitoyens dont le seul tort est d'avoir la peau noire. Avec son expérience d'avocat en droit civique, Tochi Onyebuchi nous rappelle la nécessité de faire respecter les droits civiques de chacun afin de maintenir l'égalité entre les hommes.
L'Architecte de la Vengeance est un texte plein de fureur qui nous conte le destin tourmenté d'un garçon en passe de devenir un homme dont l'enfance va être marquée par de mauvaises fréquentations sans pour autant être enrôlé dans le moindre gang grâce à l'omniprésence d'une mère et d'une sœur aimantes. Néanmoins, cela ne va pas l'empêcher d'être arrêté et incarcéré à tort au pénitencier de Rikers et d'y subir de plein fouet la haine policière. Tochi Onyebuchi insère donc son récit dans un contexte politico-social très fort qui suscite émotions et indignation. Les violences policières sont plus que jamais une thématique d'actualité qui revient au cœur des débats. En effet, qu'elles visent des populations pour leur ethnie, leurs oppositions politiques ou leur revendications sociales, la répression est là et semble sans limite. Elle s'installe de plus en plus dans de nombreux pays et est une redoutable arme d'état. D'ailleurs, avec son livre, l'auteur l'a remis au cœur des préoccupations.
Mais L'Architecte de la Vengeance est également un roman dystopique imprégné de notes fantastiques. Celles-ci s'expriment à travers le don que possède Ella car elle est capable de s’immiscer dans l'esprit des autres pour communiquer ou y induire des émotions. Ce court roman est une fiction spéculative qui réserve son lot de surprises jusque dans ses dernières lignes. L'auteur y projette ses hypothèses autour de l'évolution possible de la société qui oscille entre modernité et dérive.
Voici un court roman qui est finalement très foisonnant car il réserve à ses lecteurs une tournure très inattendue. La force de ce texte réside aussi dans le caractère attachant de ses personnages. En effet, ce livre est un huis clos dont l'intrigue se focalise autour d'un duo de personnages, formé par Ella et Kevin. Un choix narratif qui donne un ton intimiste au texte tout en assurant une proximité avec les lecteurs.
Dans ce récit, le frère et la sœur ont deux personnalités bien différentes. Grâce à son don, Ella est une personne très empathique. Véritable éponge émotionnelle, elle se prend les événements qui ont embrasé l'Amérique de plein fouet, et les interprète de manière bien différente. C'est ainsi qu'elle va s'assigner la mission de changer les choses, en commençant par sauver son frère en lui ouvrant les yeux. Etant très jeune au début du livre, elle évolue beaucoup au cours de l'histoire. Or, la maîtrise et la compréhension de son don y est clairement pour quelque chose. Pour son frère, la situation n'est pas la même. Il n'a que peu de prises sur les choses et se laisse souvent entraîner sur la mauvaise pente. Kevin incarne autant force et faiblesse dans le sens qu'il va connaître la malchance d'être accusé à tort mais va ressortir de cette expérience avec un mental renforcé. Peu à peu, il s'engage dans une lutte acharnée pour ne pas être broyé par ce système inique.
A travers ces deux figures, l'auteur nous fait passer par un panel d'émotions fortes où la peur, la colère, la tristesse côtoient l'espoir et l'amour.
L’Architecte de la Vengeance est un récit puissant qui nous tient en haleine par son intrigue sans concession. Le propos de Tochi Onyebuchi y est d'une grande finesse et son analyse de la société est ciselée.
Récompensé par le New England Book en 2020 et par le World Fantasy Award en 2021, L'Architecte de la Vengeance est également finaliste des prestigieux prix Locus, Nebula et Hugo. Pluie de récompenses pour un texte explosif d'une très grande qualité à découvrir d'ores et déjà en librairies.
Roman coup de poing !
Ella, adolescente noire qui vit dans les quartiers déshérités de Los Angeles dans les années 1990, a un Don. Elle voit le destin de certains enfants autour d’elle, y compris le petit garçon qui mourra lors d’une fusillade. Dans une Amérique gangrénée par le racisme, tout son univers tourne autour de la violence, la pauvreté et l’injustice. Le danger est omniprésent.
Pendant les émeutes raciales de 1992 naît son petit frère Kev. Rapidement, le don d’Ella évolue, et leur mère s’inquiète. Ella veut protéger son petit frère, Ella voit ses congénères noirs victimes de la violence policière dont les USA sont coutumiers, Ella réconforte Kev quand il est envoyé en prison et le visite d’une manière inhabituelle…
Servie par une écriture âpre et à fleur de peau, l’auteur dissèque cette Amérique où trop de jeunes sont happés par une destinée implacable. L’histoire est prétexte à un cri de douleur et un désir de vengeance ; la touche fantastique crée l’allégorie de la femme à la fois protectrice et prophétesse dans un univers où le sang coule trop facilement, où l’impossibilité de grandir en paix comprime toute une communauté qui aspire à une autre vie.
Le voyage prend aux tripes le lecteur. Quand le style de l’écriture porte autant le message que l’histoire elle-même, on est sans conteste dans de la littérature.
On n’est pas dans la nuance ni la complexité du monde : chez l’auteur, tous les policiers sont des racistes violents, et tous les noirs sont des pauvres vivant dans des quartiers gangrénés par la criminalité. Il s’en dégage une révolte face à des situations que le lecteur au courant de l’actualité sait être trop fréquentes dans les USA, encore aujourd’hui.
L’auteur, un ancien juriste spécialisé dans les droits civiques, se sert de sa plume pour dénoncer une société américaine qui enferme les noirs des quartiers pauvres : même ceux qui ne sont pas en prison ne jouissent pas réellement de libertés. Les articles joints au récit confirment une vision sombre de la société raciale — du moins aux États-Unis — et un fort sentiment d’injustice allant jusqu’à une argumentation approchant certaines notions du racisme systémique. Vous êtes prévenus !
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés