Ces rêves qu'on piétine
  • Date de parution 02/01/2019
  • Nombre de pages 352
  • Poids de l’article 186 gr
  • ISBN-13 9782253073536
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Biographies, Mémoires

Ces rêves qu'on piétine

3.92 / 5 (746 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

À Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l'Allemagne nazie. L'ambitieuse s'est hissée jusqu'aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu'elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s'enfonce dans l'abîme, avec ses secrets.Au même moment, parmi les colonnes des survivants de l'enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d'une tragique mémoire : dans un rouleau, elle tient cachées les lettres d'un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d'un homme et le silence d'une femme : sa fille. Elle aurait pu le sauver. Elle s'appelle Magda Goebbels.C’est passionnant et c'est glaçant. Sabine Delanglade, Les Échos.La vérité des personnages nous saisit, avec grâce et puissance. On tourne les pages, tendu par un véritable suspense et on sort du livre le souffle court. Leïla Slimani, Le Monde des livres.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 02/01/2019
  • Nombre de pages 352
  • Poids de l’article 186 gr
  • ISBN-13 9782253073536
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Où?

Le roman se déroule principalement en Allemagne, à Berlin, Auschwitz, Buchenwald, Stöcken et Mieste, mais également en Hongrie, à Komarom, en Belgique, à Bruxelles et Vilvoorde, en Moravie, entre Brno et Olomouc, en Russie, à Nemmersdorf

Quand?

L’action se situe en 1945.

Ce que j’en pense

La Seconde guerre mondiale continue de hanter les écrivains, qu’il s’agisse d’en faire le thème central de leur livre où en y intégrant cette période dans une fresque plus large. Historien de formation, Sébastien Spitzer a choisi pour son premier roman un angle bien particulier, celui des derniers jours du régime nazi, va à la fois du côté des vainqueurs (mais dans quel état !) et des vaincus (mais dans quel état !).

Ava incarne la première catégorie. Cette toute jeune fille est née dans le bloc 24-A à Auschwitz d’une mère qui servait au divertissement de ses geôliers. Pour elle la vie dans le camp, mais aussi après avoir réussi à fuir, ne se limite qu’à une chose : survivre.

En un contraste saisissant, la seconde catégorie est incarnée par Magda, une icône du régime: « Magda rajuste son chignon du plat de la main. Elle plisse ses yeux gris d’orage. Elle est un peu cernée. Redresse et gonfle sa poitrine, teutonique. Elle n’a jamais été la plus belle femme du pays, mais elle a de l’allure. Une beauté hors d’âge, imperméable. Magda se plaît encore. Elle lisse son tailleur sur ses hanches. »

Très vite, le lecteur va comprendre que cette femme qui vient prendre ses quartiers dans le bunker berlinois d’Adolf Hitler au moment où la vie ville subit un bombardement en règle, n’est autre que l’épouse du ministre de la propagande nazie, Joseph Goebbels. Grâce à une construction astucieuse, le lecteur est invité à suivre successivement le destin de l’une et de l’autre. Le lien entre les deux récits, aussi inattendu qu’historiquement avéré s’appelle Richard Friedländer.

Issu d’une famille de commerçants juifs berlinois, il est le père adoptif de Magda et l’une des victimes du plan d’épuration des juifs. Sébastien Spitzer nous offre de lire les lettres qu’il envoie à sa fille depuis le camp de concentration où il a été interné et où la mort l’attend. « Richard Friedländer a été. Il a lié son destin à celui de votre famille. Je suis Markus Yehuda Katz, fils de Salman et d’Olga Sternell. Et cette chaîne de mots, de moi, de nous, de noms infalsifiables, vous rattrapera, où que vous soyez. Il n’y aura pas d’oubli. Nous sommes le peuple qui doit durer, celui qu’on ne peut pas éteindre… Un jour, on se souviendra de lui comme de tous ceux qu’on a voulu faire disparaître, en vain. »

Et même si ces lettres sont apocryphes, les faits qu’elles relatent sont tout autant documentés que les dernières heures du régime et qui prendre la dimension d’une tragédie grecque en faisant de Magda une Médée moderne, soucieuse de ne pas offrir à ses enfants les images de la capitulation. « Elle a porté beaucoup d’enfants. Sept en tout : Harald, Helga, Hildegarde, Helmut, Holdine, Hedwig, Heidrun. Les prénoms des six derniers commencent par un « H », à la gloire de ce régime qui a fait d’elle une grande dame. Celui aussi de Harald, son aîné, né quand rien n’était encore, avant le putsch de la Brasserie, avant les premiers faits divers qui feraient parler d’eux. Ses enfants servent la grande cause. La sienne, bien sûr, mais aussi celle de l’Allemagne tout entière. Ils seront sacrifiés. Ils tomberont avec elle. »

Pendant ce temps, Ava tente de se relever. Elle fuit avec Judah qui a été raflé, embarqué brutalement avec son père, ses deux oncles et ses cousins.

« Je n’ai même pas eu le temps de l’embrasser, dit-il.

— Qui ça ? demande-t-elle.

— Ma mère. Je n’ai pas pu l’embrasser! Les soldats nous ont tassés dans des trains pour la Pologne. Mon cousin est mort de froid, à côté de moi. C’était la première fois que je voyais un mort. Et il avait mon âge ! Sur le quai de l’arrivée, on a reçu d’autres coups. Olejak nous a sélectionnés, mon père et moi, pour son camp. Je suis devenu un homme au fond d’une mine. »

Là encore, l’ironie de l’histoire vient confronter les deux destins. Les matières premières extraites dans les monts du Hartz par Judah et ses compagnons d’infortune feront la fortune de Harald, le fils de Magda, et de ses descendants. Après avoir produit les piles Varta pour l’armée du Führer, cer derniers possèdent aujourd’hui la plupart des actions du groupe BMW. La notion de vainqueur et de vaincu est donc toute relative, comme le montre ce roman qui va creuser dans l’âme des personnages les raisons qui les font agir, dans le paroxysme des situations leurs motivations les plus intimes. Un premier roman qui est d’abord un grand roman!

Allemagne, avril 1945. Les parcours croisés de Magda Goebbels, femme la plus puissante du IIIe Reich, et d’Ava, trois ans, enfant du KZ-Bordell d’Auschwitz. Tandis que les alliés progressent, la première s’enfonce dans l’abîme de la folie nazie et la seconde, miraculée de l’horreur, tente d’échapper à son destin.

J’avais repéré ce titre chez Margaud Liseuse. Il m’attendait tranquillement dans ma PAL. Je l’ai lu en deux jours. Sébastien Spitzer signe ici un premier roman passionnant et très émouvant.

Le thème des camps de concentration est un thème qui m’est cher et qui me touche personnellement. Ma grand-mère a été l’une des rescapés de ces camps de la mort et elle a connu, comme les personnages au début du roman, les marches de la mort. Alors que l’Allemagne est de plus en plus affaiblie, les dirigeants nazis décident de sacrifier des dizaines de milliers de déportés afin de finir le sale boulot et d’effacer toutes traces de leurs terribles agissements. La première scène du roman de Sébastien Spitzer s’ouvre sur une de ces marches de la mort qui se terminera, pour de nombreux personnages, par une mort indigne.

Ainsi, l’auteur va nous raconter l’histoire d’Ava et de sa maman Fela qui ont pu s’échapper de leur convoi forcé. Il nous raconte aussi, en alternance, les dernier jours de Magda Goebbels, femme du bras droit d’Hitler. D’un côté, le lecteur suit le destin d’une mère et de sa fille, porteuse de manuscrits retraçant la vie de plusieurs déportés; de l’autre, il assiste à la déchéance de Magda, terrée dans son bunker, entourée de ses enfants, attendant une fin à laquelle elle ne se résout à croire.

Sébastien Spitzer entraîne son lecteur loin dans son récit. Aux côtés de Fela et d’Ava, le lecteur souffre mille tourments, frissonne à l’évocation des horreurs subies dans les camps à en avoir la nausée; aux côtés de Magda, il voit toute la folie d’une classe dirigeante qui ne voit en l’Autre qu’un étranger à éliminer, à tuer. Les personnages de Magda et de Fela sont à l’opposé l’un de l’autre. Le roman en est d’autant plus percutant.

On découvre la noirceur de ceux qui ont mis en place la solution finale. Magda est un personnage, qui malgré son rôle dans l’Histoire, reste fascinant pour le lecteur. Partie de rien, elle a su s’élever au rang de première dame du pays, damnant son âme, trahissant les siens pour atteindre les sphères du pouvoir. Ses ambitions, ses convictions lui ont faire perdre sa part d’humanité. Les passages qui lui sont consacrés sont glaçants.

Sébastien Spitzer a fait un énorme travail de recherches pour bâtir son roman et cela se voit. Rien n’est laissé au hasard et son texte a un côté documenté très appréciable qui plonge le lecteur au cœur de l’Histoire la plus sombre.

Avec ce roman, Sébastien Spitzer nous offre un roman poignant et dérangeant. Il est un auteur à suivre, assurément.

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