
Rain Dogs
Résumé éditeur
Rupture éditeur
l’avis des lecteurs
Si vous me demandez la raison pour laquelle j'ai acheté Rain Dogs, je ne vous ferai pas de réponses alambiquées en prétendant avoir fait un examen complexe pour dégotter un bon polar. Ce livre a piqué ma curiosité tout simplement parce qu'il porte le même titre qu'un album de Tom Waits datant des années 80 et que les chansons cabossées du chanteur à la voix rauque pouvaient correspondre aux fêlures du personnage principale de Sean Doolitle. De toute manière avec un roman édité aux éditions Rivages/Noir, je ne prenais pas de gros risques en matière de déconvenue.
Après la mort de sa petite fille et le départ de sa femme, Tom Coleman, ancien journaliste à Chigago, est un homme qui ne trouve le réconfort que dans le fond d'une bouteille d'alcool. En reprenant une petite exploitation de location de canoës, perdue au fin fond du Nebraska, héritée de son grand-père, il n'aspire qu'à s'enterrer d'avantage dans son chagrin. Mais panser ses plaies en retournant sur les lieux de son enfance n'est pas une chose aisée, surtout lorsque l'on retrouve son amour de jeunesse. Elles les sont d'autant moins lorsque, à proximité du domaine, explose un laboratoire de came clandestin et que des flics ripoux s'en prennent à l'un de ses employés. Ces magnigances ne vont qu'attiser la curiosité de l'ancien journaliste d'investigation et tant pis s'il le fait à ses propres risques et périls.
On pourrait reprocher le style très classique de Rain Dogs, mais c'est ce qui en fait sa force. Exit les intrigues tarabiscotées et les rebondissements douteux. Avec Rain Dogs on retrouve le classicisme du polar nord-américain dans ce qu'il a de plus noble et de plus efficace. Chaque mot est pesé avec soin, les dialogues sont forts bien construits et cette efficacité dans l'écriture nous permet de nous plonger dans ce coin perdu du Nebraska où, au travers des superbes descriptions de l'auteur, l'on se surprend à deviner les tumultes de la rivière dissimulée derrière un bouquet de chênes noueux et de pins odorants. Une histoire simple, des personnages familiers, cela pourra dérouter plus d'un lecteur bien trop habitué aux récits sophistiqués de certains auteurs plus soucieux du nombres d'exemplaires écoulés que de la qualité de leurs textes.
C'est dans les liens qui unissent les personnages que l'on trouvera l'émotion à fleur de peau qui caractérise Rain Dogs et l'on frissonnera particulièrement avec cette relation posthume entre un grand-père et son petit-fils pouvant évoquer une enfant que la maladie a emporté bien trop rapidement. En guise d'introduction au récit, il y a cette du lettre du vieil homme qu'il adresse à son petit-fils. A elle seule, elle donne un avant-goût de la sobriété talentueuse d'un écrivain méconnu, mais bourré de talent.
« Thomas,
Aujourd'hui tu enterres ta petite. J'imagine que tu as le cœur brisé et je suis bigrement désolé. J'aimerais te dire que j'aurais aimé être là, mais en fait, non. Plus le temps passe, et moins je supporte les gens. Je suppose que cette rivière est probablement ce qu'il y a de mieux pour un vieux chien sans collier comme moi. Peut-être que tu ne voudras rien avoir à faire avec cet endroit. De toute manière, la terre, les bâtiments et le camion sont à toi. Fais en ce que tu veux. Peu importe, moi je suis sous terre. Pas grand-chose à ajouter. Bonn chance fiston.
Parker Coleman »
Avec Savemore paru il y a peu, on a découvert ici Sean Doolittle, un raconteur d’histoire efficace dans la plus pure lignée nord américaine. Il confirme avec Rain dogs, son second ouvrage traduit en France.
Tom Coleman est un homme à la dérive depuis la mort de sa petite fille de trois ans. Il a laissé tomber son boulot de journaliste à Chicago, s’est séparé de sa femme et s’est mis à boire. C’est peut-être pour cela que, lorsque son grand-père lui lègue sa maison, il tente de refaire sa vie dans le Nebraska, sa terre natale.
Il y hérite d’une maison, d’un embarcadère sur une rivière, et d’un camping qui accueille les fous de descente de cours d’eau. Malheureusement, cela ne règle en rien son problème avec l’alcool, et même l’explosion tout près de là d’un laboratoire clandestin de came ne semble pas pouvoir réveiller son instinct de reporter. Qu’il le veuille ou non, il ne va pas pouvoir éviter d’y être mêlé.
Rain dogs confirme ce que j’avais pensé de Savemore. Rien de révolutionnaire ni de génial, mais un solide artisan qui sait vous faire passer un bon moment.
Car Sean Doolittle est un auteur qui sait construire des personnages (et en particulier ceux de loosers attachants) et écrire des dialogues qui fonctionnent à merveille.
On mord bien à son histoire, on sent l’odeur de la rivière, on a surtout mal au crane en même temps que Tom et on ressent très bien l’impression déprimante d’être un étranger au milieu d’une communauté qui a son fonctionnement et ses habitudes, une communauté plutôt fermée pour celui qui vient de la ville.
Un bon moment de lecture donc, même si j’ai préféré le précédent peut-être un peu plus resserré.
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