la police des rennes
  • Date de parution 28/09/2017
  • Nombre de pages 552
  • Poids de l’article 280 gr
  • ISBN-13 9782757868430
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs Suède Ouvrage de référence de l'auteur France Thriller 21em siècle

la police des rennes Tome 3 La Montagne rouge

3.65 / 5 (378 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Au pied de la Montagne rouge, une pluie torrentielle épuise les hommes du clan Balva chargés de l’abattage annuel des rennes. Dans le brouillard, Petrus, le chef sami, n’en croit pas ses yeux : des ossements humains viennent d’être découverts dans son enclos. Qui est ce mort sans tête ? Voilà de quoi relancer la bataille juridique entre forestiers suédois et éleveurs lapons. La police des rennes doit agir avec prudence. Surtout lorsque l’enquête révèle de sombres replis de l’histoire suédoise.Journaliste, Olivier Truc habite depuis 1994 Stockholm d'où il couvre les pays nordiques et baltes. Les premières enquêtes de la police des rennes, Le Dernier Lapon et Le Détroit du loup sont disponibles en Points.« Un troisième volume qui finit de donner toute son épaisseur à cette surprenante série lapone, “made in France”. »Le Figaro littéraire

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  • Date de parution 28/09/2017
  • Nombre de pages 552
  • Poids de l’article 280 gr
  • ISBN-13 9782757868430
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Journaliste, correspondant au Monde pour les pays nordiques, documentariste, Olivier Truc vit depuis plus de vingt ans à Stockholm. Il a écrit quatre romans, et le premier tome de la série des enquêtes de la police des rennes « le dernier Lapon » a obtenu une myriade de prix. Je n’ai pas lu les autres tomes de cette série et je sens bien que j’ai loupé des choses au niveau des rapports entre les personnages qui sont complexes et découlent de ce qu’ils ont vécu dans les autres enquêtes. Néanmoins l’auteur donne assez de clés pour qu’on puisse lire ce livre indépendamment. Si je n’ai pas été gênée au niveau de la compréhension, j’ai désormais une grande envie de lire les deux premiers tomes et de retrouver Klemet et Nina dans cet univers si particulier du grand nord.

 « Enclos de la Montagne rouge, sud de la Laponie. Sous une pluie torrentielle, les éleveurs procèdent à l’abattage annuel de leurs rennes. Mais dans la boue, on retrouve des ossements humains.

Qui est ce mort dont la tête a disparu ? Son âge va le mettre au centre d’un procès exceptionnel qui oppose forestiers suédois et éleveurs lapons à la Cour suprême de Stockholm : à qui appartiennent les terres ? À ceux qui ont les papiers ou à ceux qui peuvent prouver leur présence originelle ?

Klemet et Nina, de la police des rennes, sont chargés de l’enquête. Ils découvrent une mystérieuse vague de disparition d’ossements et de vestiges sami. Ils croisent des archéologues aux agendas obscurs, mais aussi Petrus, le chef sami à la poursuite des rêves de son père dans les forêts primaires de la Laponie, Bertil l’antiquaire, Justina l’octogénaire et son groupe de marche nordique et de bilbingo. »

Les deux premiers tomes se passaient dans le nord de la Laponie, en Norvège. Ici c’est dans le sud de ce territoire situé en Suède que l’histoire principale se déroule. En réalité, s’il y a véritablement beaucoup de coopération entre les polices de ces deux pays nordiques, la police des rennes n’existe en tant que telle qu’en Norvège. En dehors de ce point, Olivier Truc qui vit en Suède depuis plus de vingt ans parle de problèmes réels qu’il connaît bien puisque ce sont ses enquêtes et ses reportages qui lui ont apporté la matière brute de ce roman : faits et personnages.

C’est l’automne en Laponie, les températures baissent, la nuit s’allonge et chez les éleveurs de rennes, il y a beaucoup de travail. Beaucoup de tension aussi avec un procès en cours contre les forestiers et les paysans, dont les syndicats sont puissants, riches avec beaucoup d’influence et de grands avocats. Ils refusent aux éleveurs samis le droit d’utiliser certaines terres pour lesquelles ils ont des titres de propriété leur déniant presque ainsi le droit d’exister. Les Samis doivent prouver qu’ils vivaient sur ces terres bien avant les autres mais ils n’ont aucun écrit pour le faire, leur culture étant orale. Leur seule chance d’aboutir est de trouver une preuve archéologique.

Un squelette sans crâne est découvert, il paraît ancien et le crâne manquant pourrait fournir plus de renseignements encore. S’il s’agissait d’un Sami ce serait la preuve d’une présence ancienne des Samis… mais le site est saccagé. Klemet et Nina enquêtent et partent à la recherche de ce crâne. L’enquête est lente, les deux policiers doivent jouer les historiens, se plonger dans les archives et les collections des musées tout en veillant à ce que le conflit ne dégénère pas car les esprits s’échauffent dans les deux camps.

Comme partout, de tous temps, ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire et la théorie dominante, non discutée, est que les Samis ont colonisé ce territoire au XVIIIe, alors que les Scandinaves étaient déjà dans la place. Olivier Truc nous emmène au cœur d’un conflit inédit pour moi et qui ressemble fort à ce que peuvent vivre les Indiens en Amérique du Nord ou les Aborigènes en Australie. Les Samis, des Indiens en Europe…

Au cours de leur enquête, Klemet et Nina se heurtent à des silences, des pressions et des pensées d’un autre âge. C’est lent mais tendu et Olivier Truc dévoile avec cette sombre histoire un pan peu reluisant de l’Histoire, aux relents franchement nauséabonds d’eugénisme avec un institut de biologie raciale créé en 1922 mais qui a perduré bien après la guerre (où pourtant la Suède était neutre) et provoqué des horreurs.

On suit de curieux personnages, tous impliqués, marqués dans leur tête et parfois dans leur chair. La vieille Justina et son sourire plaqué, Klemet le Sami qui se questionne sur son identité car il n’élève plus de rennes, Petrus le vieux chef qui se sent débordé et s’inquiète de ce qu’il va transmettre, Nina qui n’arrive pas à communiquer avec son père… Tous sont humains, attachants, broyés par des histoires qui les dépassent.

Olivier Truc raconte cette histoire en prenant son temps, mettant en scène des éléments épars qui finalement prennent sens dévoilant une part sombre de ce pays dont on idéalise souvent la solidarité. Il n’oublie pas de nous décrire les paysages nordiques dans cet automne où la pluie laisse peu à peu la place aux premiers flocons de neige. Ces paysages sauvages qui permettront peut-être à qui sait les lire de trouver des traces de la présence des Samis au XVIIe voire avant. C’est beau et noir.

Un très bon polar.

Quand on a découvert Le dernier lapon d’Olivier Truc, on pouvait se demander si c’était le début d’une série. La montagne rouge prouve que c’était au moins le début d’une trilogie.


En ce début d’automne les éleveurs de rennes rassemblent leurs troupeaux pour procéder à l’abattage, vendre la viande, et ne garder que les bêtes qui pourront se nourrir pendant l’hiver. Sous des trombes d’eau, la boue de l’enclos où sont parquées les bêtes finit par révéler de vieux ossements. Tellement vieux qu’ils ne devraient intéresser personne. Sauf Petrus Eriksson, représentant des éleveurs samis, engagés dans un jugement de la cour suprême de Stockholm qui doit prouver que les samis utilisent depuis toujours ces terres suédoises. Des terres où les bucherons et les paysans veulent leur interdire d’amener leurs troupeaux, prétextant que ce sont des envahisseurs récents.

Klemet et Nina, de la police des rennes, sont chargés de l’enquête sur les ossements par un procureur qui voit là un bon moyen pour se faire de la publicité. Parallèlement, la bataille fait rage entre les universitaires, et de vieux relents d’eugénisme et d’anthropologie raciale refont surface. Dans ce tumulte, les plus enragés et les plus tordus ne sont pas forcément ceux que l’on présente comme les plus éduqués et civilisés …

Le roman démarre en trombe, sur une scène absolument saisissante. Il faut ensuite accepter de ralentir, et de suivre son rythme plus lent, où les différents mystères s’accumulent, apparemment sans lien les uns avec les autres. Et peu à peu, au gré des avancées des uns et des autres, c’est une réalité bien plus sinistre que le simple conflit entre agriculteurs et pasteurs (un conflit vieux comme l’agriculture) qui est mise en lumière.

Des pans entiers d’une histoire sombre, assez mal connue, et que personne n’a envie de voir revenir sur le devant de la scène. Ces histoires, cette Histoire, Olivier Truc les fait émerger patiemment, le lecteur les découvrant au fur et à mesure des découvertes des différents protagonistes. Des personnages déjà familiers pour certains, complétés par deux ou trois nouveaux venus saisissants que nous ne sommes pas prêts d’oublier.

Heureusement, ce sombre héritage est parfois éclairé de pages lyriques et ensoleillées, où la chaleur d’une amitié, ou un coucher de soleil en montagne viennent nous mettre un peu de baume au cœur.

Un épisode de la série un peu atypique, sans grande virée en motoneige dans la toundra, mais avec une vilaine plongée dans l’histoire récente. Et nous arrivons à l’automne, plus qu’un pour boucler les saisons avec Klemet et Nina ?

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