L'ombre à Berlin
  • Date de parution 23/09/2022
  • Poids de l’article 428 gr
  • ISBN-13 9782361838157
  • Editeur MOUTONS ELECTR
  • Format 210 x 164 mm
  • Edition Grand format
Fantasy Ouvrage de référence de l'auteur

L'ombre à Berlin

3.75 / 5 (6 notes des lecteurs Babelio)

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  • Date de parution 23/09/2022
  • Poids de l’article 428 gr
  • ISBN-13 9782361838157
  • Editeur MOUTONS ELECTR
  • Format 210 x 164 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Berlin, été 1932. Les nazis sont aux portes du pouvoir, les SA installent un climat de terreur dans la population allemande, les persécutions contre les juifs et les batailles rangées avec les communistes sont quotidiennes, les assassinats politiques sont si nombreux, que la presse n’a plus le temps de suivre.

Comme si ça ne suffisait pas, des assassins terrorisent les Berlinois.

 On entrevoyait dans l’ombre des silhouettes souvent à moitié nues au seuil des bordels, on saisissait des rires, des plaintes et des cris de peur ou de plaisir, parfois l’écho de détonations, suivi de temps en temps par des coups de sifflet. Berlin semblait vibrer dans la torpeur estivale comme un paysage tremble dans une vapeur d’incendie. Et ces brefs voyages en voiture, qui leur faisaient fendre sans encombre cette épaisse atmosphère de menace permanente, étaient les seuls moments où la tension qui régnait dans la métropole prenait quelque chose de grisant, presque vertigineux. Le goût du danger. L’excitation d’y échapper par la vitesse. La présence de Willy tenant fermement le volant, les yeux fixés aussi loin que possible pour déceler d’éventuels barrages installés par les schupos ou par les SA afin de coincer des communistes, des juifs ou des miliciens des partis centristes et sociaux-démocrates. 

 Elle regretterait Willy, lorsqu’elle aurait quitté Berlin et l’Allemagne.

La jeune et bien prude Adele termine les corrections du Sozialistische Arbeiter Zeitung pour lequel elle travaille avant d’être raccompagnée chez elle par Willy, jeune sourd-muet soigneur au zoo de Tiergarten. Arrivés au 7 Parochialstrasse, devant l’horlogerie paternelle, ils découvrent une indescriptible scène de bagarre mêlant SA, policiers, voisins et gangsters locaux. Son père, ancien combattant et juif, vient d’être arrêté pour le meurtre plus ou moins rituel d’un jeune SS. Et on lui en colle un paquet d’autres sur le dos avant même qu’il ait repris sa respiration.

Entre en scène la savoureuse Frau Kolt, logeuse d’Adele et de son père, boxeuse, boiteuse, lesbienne et rompue aux arts divinatoires, ancienne légende du Berlin nocturne et détective à ses heures. C’est dans son appartement digne du cabinet de curiosités qu’Adele trouve refuge, les nazis berlinois rêvant de la pendre.

On va suivre ce curieux couple enquêter dans les sphères berlinoises, où la droite nationaliste catholique, les anciens malfrats rhabillés en guignols SS ou SA, la vieille police prussienne de l’Alex, les milieux ésotériques adeptes de vieilles légendes, les amateurs d’histoires macabres et de magie noire se mélangent selon les intérêts croisés des uns et des autres.

Après une poursuite dans la ville, Nicolas Texier, insére à son histoire une dimension plus fantastique. Que dissimule la sombre demeure de Frau Kolt ? Qui est donc l’invisible Lotte von Sommer ? Et l’alchimiste Sandor Hrabal, surgissant d’un lointain passé ? Quel être se terrait aux côtés d’Adele et Willy alors qu’ils se cachaient dans les loges du Kleines Theater ? 

 Le vieux bâtiment à colombages du 7 Parochialstrasse est rempli de grimoires, de passages secrets, de bruits de pas, de gémissements, de voix, de pleurs, qui remettent en mémoire le « Malpertuis » de Jean Ray. Ses locataires sont tous plus ou moins détraqués, possédés. Que se passe t-il dans cette vieille bicoque ? Quelle est l’influence de ces vieux murs humides sur les habitants ?

 « Enfin bref, j’ai su que la sortie de ce tunnel de longs jours vides et de nuits désolées, dont je tentais de m’extraire en risquant ma mâchoire sur les rings, que cette sortie était en vue, et brillait d’une si jolie lumière ! Et Lotte, de son côté, s’est tout de suite persuadée qu’au 7 résidait la preuve. La solution, tu comprends ? » 

Avec L’ombre à Berlin , Nicolas Texier livre un bel hommage à la littérature populaire : aventures, amour, magie, enquête, mystères, aucun genre n’est oublié. Il nous fait également le portrait d’une ville prise dans une histoire tempétueuse en la parcourant de long en large à pied, en métro ou en voiture ; on passe ainsi par des lieux bien connus, l’Alex où siège la police, Unter Den Linden, ou d’autres plus originaux, le cimetière des suicidés de Grunewald-Forst, une crypte dédiée à Wotan.  

 Pour ajouter encore un peu de plaisir à la lecture du roman, l’éditeur a eu la bonne idée d’ajouter en guise d’apéritif quelques pages d’illustrations couleurs pleine page de Melchior Ascaride qui signe aussi la couverture.

L’écriture plutôt classique est mise au service d’une histoire bien ficelée, avec des personnages attachants, et d’autres franchement repoussants. Voici un roman sans temps mort, dont le rythme jamais ne s’essouffle, qui reprend quelques codes feuilletonesques et n’a aucune difficulté à provoquer de nombreux rebondissements ou à susciter l’effroi, que ce soit en vendant son âme ou tirant à coup de pistolet-mitrailleur. 

 Il faut déposer un peu de rationalité au vestiaire, se laisser prendre au jeu des âmes fuyantes et des fantômes, du légendaire commerce avec le diable, des vieilles mythologies germaniques et des nazis attifés en sorciers. Tout cela est bien dosé par l’auteur, et le texte ne se transforme pas en fourre-tout illisible. Finalement, les fantômes du texte sont un peu comme les nôtres, ceux que l’on a perdus et que l’on choisit de garder près de soi.

Après avoir collaboré au roman graphique, Fumée, publié en août dernier, Nicolas Texier n'a pas quitté sa plume car il signe en septembre, L'Ombre à Berlin, magnifiquement illustré par Melchior Ascaride

Lu dans le cadre d'un nouveau partenariat avec Les Moutons électriques, je remercie Erwan Cherel pour l'envoi de ce service de presse. 

Résumé :

Été 1932, Jakob Blumen est accusé du meurtre d'un jeune SS. Sa fille, Adèle n'arrive pas à croire à sa culpabilité et est bien décidée à prouver son innocence, en dépit des milices nazies qui ne vont pas manquer de la traquer. Avec l'aide de sa logeuse ex-bosseuse et lesbienne extralucide et de son ami, soigneur dans un zoo, ils vont s'engager dans une enquête dangereuse plongeant à pieds joints dans le surnaturel auquel le NSDAP semble intiment lié. Pour autant, arriveront-ils à faire éclater la vérité sans y perdre eux-mêmes la liberté et même la vie ? 

Mon avis :

L'Ombre à Berlin est un récit uchronique qui prend cadre dans la République de Weimar moribonde puisqu'on est propulsé au moment où le pouvoir politique est progressivement confisqué par le NSDAP. La montée du nazisme marque le début des persécutions juives. L'ambiance est donc à la suspicion et à l'accusation. Or, elle sert parfaitement l'intrigue de Nicolas Texier qui prend comme point de départ le meurtre d'un SS et que la police veut faire endosser à un Juif. Il nous embarque dans les méandres d'une enquête : celle d'une jeune fille prête à braver le danger pour innocenter son père. D'ailleurs, ses investigations la conduisent à explorer l'envers du décor de l'idéologie nazie. Sous la plume de Nicolas Texier, l'obsession d'une race aryenne supérieure est ici liée à une résurgence de la mythologie germanique. En effet, les Nazis interprètent les nombreux malheurs qui se sont abattus sur l'Allemagne depuis la Grande Guerre comme étant le signe d'un prochain Ragnarök, autrement une apocalypse dont ils imaginent pouvoir s'extraire grâce au mythique navire Naglfar. Ainsi, l'auteur emprunte avec beaucoup d'ingéniosité des éléments notables des mythes pour servir à dessein son intrigue qui repose allègrement sur le complot. 

L'univers imaginé par Nicolas Texier est donc très immersif car il mêle les heures sombres de l'Histoire à un ésotérisme marqué par du spiritisme et des expériences scientifiques fort étranges. 

Dans son roman, l'auteur s'appuie sur un duo de personnages féminins détonnant car elles forment pour le moins une association inattendue. Il faut dire que la jeune fille timorée qui vient demander de l'aide à l'ex-bosseuse forte en gueule a de quoi surprendre. Néanmoins, on apprécie autant Adèle pour sa fraîcheur, sa témérité et sa ténacité que Viktoria pour sa personnalité haute en couleurs. Si l'une voit dans cette aventure l'occasion de se chercher et de s'affirmer, l'autre, quant à elle, va devoir affronter son passé pour enfin faire la paix avec elle-même.

Dans ce 20e siècle devenu antisémite et intolérant, quoi de mieux que de mettre en scène une Juive, un handicapé et une homosexuelle pour faire un pied de nez à cette société autoritaire. En outre, ce choix présente également l'intérêt de parler d'inclusivité au sens de l'orientation sexuelle et de la différence physique, ce qui est clairement un point fort de plus de ce roman. 

Finalement, L'Ombre à Berlin recèle de nombreuses qualités car non seulement, il nous plonge dans une enquête passionnante mais nous parle également d'amitié et d'amour apparaissant ici comme deux phares balisant l'espoir. 

Enfin, on notera les superbes illustrations et la couverture signées Melchior Ascaride qui donnent à cette aventure un avant-propos pour le moins explosif !

En conclusion :

Gros coup de cœur pour cette fantasy urbaine qui flirte avec l'Histoire et nous offre une lecture sans temps mort. 


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