Anatèm
  • Date de parution 13/10/2021
  • Nombre de pages 800
  • Poids de l’article 390 gr
  • ISBN-13 9782253260448
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Cyberpunk Avec Extraterrestres Très bon livre, référence Ouvrage de référence de l'auteur Etranger

Anatèm Tome 1 Anatèm, tome 1

4.06 / 5 (184 notes des lecteurs Babelio)
AVIS DOLPO Très bon livre, une référence

Résumé éditeur

Fraa Érasmas est un jeune chercheur vivant dans la congrégation de Saunt-Édhar, un sanctuaire pour les mathématiciens et les philosophes. Depuis des siècles, autour du sanctuaire, les gouvernements et les cités n’ont eu de cesse de se développer et de s’effondrer. Méfiante vis-à-vis de ce monde extérieur violent, la communauté ne s’ouvre au monde qu’une fois tous les dix ans. C’est lors d’une de ces courtes périodes d’échanges avec l’extérieur qu’Érasmas se trouve confronté à une énigme astronomique qui n’engage rien de moins que la survie de toutes les congrégations. Ce mystère va l’obliger à partir pour retrouver son mentor Fraa Orolo et vivre l’aventure de sa vie. Une quête qui lui permettra de découvrir Arbre, la planète sur laquelle il vit depuis toujours et dont il ignore quasiment tout.Un roman monumental, d’une extrême exigence. On arrive au terme avec le sentiment d’avoir lu un livre majeur. Télérama.Un chef-d’œuvre de la science-fiction qui met longtemps à déployer son univers, mais ensuite ne vous lâche plus. Le Parisien.PRIX LOCUS 2009.Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jacques Collin.

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  • Date de parution 13/10/2021
  • Nombre de pages 800
  • Poids de l’article 390 gr
  • ISBN-13 9782253260448
  • Editeur LGF
  • Format 178 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Alors, disclaimer, d’entrée : je sais pertinemment que le découpage du roman du jour en deux tomes n’est qu’une facétie française s’expliquant tout de même assez aisément par le fait que le roman en question est un beau bestiau. Et qu’en dépit de la plutôt très bonne réputation du beau bestiau, c’est précisément sa taille qui m’a fait hésiter à m’y mettre pendant tout ce temps depuis sa sortie en poche, alliée à la réputation de complexité parfois opaque de son auteur. Mais, fêtes de Noël obligent, j’ai dû prendre le train, et rien de mieux que la perspective de deux trajets de 4 heures chacun pour se motiver à embarquer un gros pavé qui pourrait faire peur à tout·e lecteurice en manque ponctuel de motivation.

Mais en dépit de la réussite éclatante de ce plan, il demeure que je n’ai lu que la première partie de la bête, comme vous aurez pu le déduire du titre de ce billet : ça, c’est parce que je n’étais pas convaincu d’être absolument client du travail de Neal Stephenson, et que je ne voulais pas dépenser de sous qui auraient pu se retrouver mal investis. En plus d’une certaine flemme à la perspective de me taper 1500 pages de SF conceptuelle plus ou moins hardcore d’une traite, aussi, je l’admets ; j’ai mes limites quand bien même elles pourraient ne pas toujours être cohérentes ou compréhensibles de l’extérieur par le commun des mortels.

Mais bref, je m’égare, comme le fit bien malheureusement Hélène un jour ; elle vaut quoi, cette première moitié de ce gros roman qui fait peur ?

Préparez vous à faire des fractions, parce que mon avis et mes perspectives vont devoir être coupé·e·s en petits bouts pour être aussi clair·e·s que possible. En prérésumé : c’est bien, mais c’est long. Mais c’est bien. Mais c’est long.


Fraa Érasmas est un membre de la math de Saunt-Édhar congrégation vivant à l’écart du reste de l’humanité, se consacrant au monde des idées, dans une isolation totale, uniquement et ponctuellement rompue par l’aperte, une période de 10 jours où l’extérieur et l’intérieur se mélangent et échangent. C’est lors d’une de ces apertes, sa première, que Fraa Érasmas va faire une suite de découvertes qui vont bouleverser son existence.


Encore une fois, je suis contraint à faire un très mauvais résumé, principalement parce que suis obligé, pour seulement rendre un minimum compte de l’amplitude narrative de ce roman, d’en spoiler un événement relativement tardif, celui qu’on nomme traditionnellement « l’élément perturbateur ». Ce qui me permet de trancher mon nœud gordien quant à l’entame de cette chronique ; j’hésitais entre commencer par ce qui m’avait séduit et ce qui m’avait gonflé, on va commencer par ce qui m’a le moins plu.

Comme je le disais dans l’introduction : c’est long. Alors pas long « creux et ennuyeux », juste, long. Ce roman est comme qui dirait une multitude, Neal Stephenson y a tout mis. Et dans tout, il y a, de fait, des choses qui me parlent moins que le reste. Dans ce lot, on a des paragraphes descriptifs et /ou techniques qui ne sont simplement pas de mon goût, que j’ai tendance à lire en diagonale en attendant de revenir au vif du sujet. Tout comme on a des séquences narratives où les enchaînements se font au gré des digressions et humeurs du narrateur, causant de temps en temps des ellipses pas très nettes dans le texte ; je me suis plus d’une fois retrouvé à suivre un peu trop nonchalamment le long fil de sa pensée, pour d’un coup d’un seul me demander comment on en était arrivé là, victime d’un coq à l’âne furtif, et forcé à revenir quelques lignes en arrière pour capter le moment du saut.


Et avec ça, le gros problème dont souffre – pour l’instant – ce roman à mes yeux, c’est sans doute que je ne sais pas vraiment ce qu’il veut me raconter. Alors oui, on a un gros Macguffin bien en évidence qui revient régulièrement pointer son nez dans le récit – on y reviendra – mais on a tellement d’autres choses qui viennent à mes yeux parasiter son enjeu premier – notamment une péripétie interminable en conclusion de ce premier tome – que je suis confus quant aux intentions de l’auteur. Pour être tout à fait honnête, j’ai eu plus d’une fois le sentiment d’une écriture très Vancienne, avec ce que ça suggère de compliments et de reproches venant de moi ; l’impression d’une histoire plus prétexte à une exploration littéraire de type planet opera qu’autre chose. Alors certes, ici, on a un soin bien plus important apporté à bon nombre d’aspects du récit pour moi, notamment une intrigue soignée et des personnages assez organiques et complexes pour qu’on ait envie de les suivre, mais quand même ; j’ai souvent lu des choses qui me paraissaient être là pour justifier des détours et des explications – futures comme passées – davantage que parce qu’elles avaient du sens naturel à être présentes. Disons plus diplomatiquement qu’en dépit de tous les efforts couronnés de succès de Neal Stephenson pour rendre son monde aussi vivant et crédible que possible, j’ai un peu trop vu les coutures de son ambition exhaustive pour pouvoir être aussi bluffé que je l’aurais aimé et initialement anticipé.


Et c’est là que je reboucle sur ce qui demeure le plus important à ce stade, étant donné que je n’ai pas fini le roman, techniquement, et que cette chronique n’en est finalement qu’un point d’étape : c’est quand même vachement bien. Certes, j’ai perdu patience sur la fin de cette première moitié, et j’ai un peu soufflé à la lecture de passages un peu trop verbeux pour mon goût, mais le reste demeure.

Et le reste, c’est assez vertigineux, et c’est un travail littéraire de premier plan. Faut pas déconner, à un moment, et il faut le dire : le niveau conceptuel de ce roman est absolument dingo. Je vais même oser le dire, je le mettrais aux côtés d’un Terra Ignota, ne tempérant mon enthousiasme qu’à cause des reproches formulés auparavant ; et parce que je pense, ironiquement, que les choix de cadrage décidés par Neal Stephenson le servent tout autant qu’ils le desservent.

Parce que oui, ce roman est long, mais il ne pouvait pas être autre chose ; il fallait prendre tout le temps du monde nécessaire à la présentation complète et honnête de la congrégation dont fait partie Fraa Érasmas, il fallait bien, au travers de son autoportrait, de la description qu’il nous livre de son monde, chirurgicalement opérer une distinction entre le monde mathique dont il fait partie et le monde séculier qu’il va rencontrer et appréhender différemment, pour la première fois depuis son entrée dans l’ordre qui l’en a précisément isolé.


Et c’est là que le roman est absolument brillant, à mes yeux ; son usage du langage. Mention obligatoire ici au traducteur, Jacques Collin, nouvel entré dans le panthéon des gens qui ont du sévèrement en baver des morgensterns pour réussir à rendre compte avec une telle acuité du travail original d’un auteur qui avait des idées à revendre, et les néologismes tordus pour aller avec. C’est brillant de nous balancer dans les pattes un narrateur qui nous parle depuis son monde où la théorie est reine et où l’isolation a fait que le vocabulaire a bifurqué de celui du monde séculier, nous offrant ponctuellement des entrées d’un dictionnaire du futur, éclairant par anticipation ou retour en arrière des éléments du récit pas forcément claires sans elles. Et au delà de fluidifier la narration, évitant des allers et retours pénibles avec un hypothétique glossaire ou d’incessantes notes de bas de page contextuelles, ce jeu de redéfinitions nous dresse en creux le portrait d’un monde autre, et surtout, surtout, réussit l’exploit que trop peu de romans jusque là avaient accomplis pour moi : il rend compte du temps passé. Sans trop de leçons d’histoires ou d’allusions lourdes, Neal Stephenson réussit à nous raconter beaucoup de choses à propos de son monde et de ses évolutions successives, rendant merveilleusement compte, notamment, de la nature cyclique de l’histoire et des progrès philosophiques et techniques de l’humanité ; par exemple avec de petites astuces où il remplace certains de nos repères les plus basiques juste en changeant leurs noms, mais pas leurs natures. C’est tout bête, en soi, mais ça nous situe instantanément dans un espace-temps complètement différent tout en nous assurant une forme confortable de familiarité.


Ce qui lui permet de prendre régulièrement des chemins de traverse dans son récit, nous offrant de très beaux dialogues philosophiques ou théoriques, vulgarisant sans s’en donner l’air des concepts que je devine assez poussés, mais appartenant à des champs d’expertise tellement éloignés de mes considérations quotidiennes, qu’ils en deviennent complètement exotiques. C’est l’avantage d’autant en mettre dans un seul roman, j’imagine : y en a pour tous les goûts, et avec suffisamment de bonne volonté, je pense que n’importe qui pourra trouver dans ce texte quelque chose qui lui parlera comme m’ont parlé l’évocation de dragons roses péteurs de gaz neurotoxiques. Promis, ce spoil aussi est très mineur.

Tout ça pour dire qu’en dépit de mes reproches à nuancer, Neal Stephenson fait ici quelque chose que je reproche trop souvent à d’autres de ne pas faire : il prend le temps qu’il lui faut. S’il chasse beaucoup de lièvres dans ce roman, il me semble qu’il s’est avant cela octroyé les ressources matérielles et le cadrage narratif adéquat pour parvenir à tous les attraper. Je ne peux dès lors pas honnêtement lui reprocher de faire les choses de manière aussi exhaustives, précisément parce que je crois que c’était son ambition : il voulait avoir un roman conceptuellement vertigineux, avec du sense of wonder de partout, des personnages solides, de l’intrigue, du suspense, des dialogues un peu rigolos, de l’action, de l’amour, tous pleins de sentiments et de mystères, et tous les aspects que j’ai oubliés qui se nichent dans les creux de mon inconséquence.


On est sur le genre de roman que mon copain ursidé conscient de ses limites culturelles pourrait sans doute qualifier, dans sa merveilleuse créativité si personnelle, « d’éblouichiant™ ». Le genre d’exploit technique qui peut perdre du monde en route à force d’en faire des caisses dans le pyrotechnique littéraire et d’essayer d’inventer quelque chose de neuf ou d’original dans un paysage qui exige forcément de tenter des choses très audacieuses pour seulement approcher le succès ou quelque chose d’approchant. Personnellement, c’est ma came, le vertige conceptuel, donc forcément, quand un bouquin réussit à créer quelque chose qui me cueille et a minima m’impressionne par sa fraîcheur formelle, je ne peux pas m’estimer trop malheureux, et le terme de mon blogopote préféré n’est pas de mise. Mais je reste prudent quand même. J’insiste, je ne sais que trop bien que je n’en suis qu’à la moitié : on est jamais à l’abri d’une déception.

Alors voilà. Certes, je trouve qu’il y a de réelles longueurs dès qu’on sort du concept pour aller vers des registres plus communs, que Neal Stephenson, a mes yeux, fait l’erreur de renoncer à la moindre ellipse pour vraiment tout nous raconter ; mais bon sang, dès qu’il est dans son élément plus technico-philosophique, il me tient bien.

Je vais donc me prendre le pas-vraiment-deuxième tome assez vite, et je reviens vers vous dans un mois ou deux, le temps que cette première partie de l’expérience décante complètement. En espérant que la fin soit à la hauteur des promesses subliminales qui m’ont été faites, et que j’aurais plein de nouvelles choses à dire en plus de celles que j’ai oubliées ici.

Sur une planète inconnue, baptisée l’Arbre, des ordres monacaux regroupent des fraas (frères) et soors (sœurs) autour de la philosophie, des mathématiques et de la physique. Il n’est point question de religion ici, mais d’amour de la recherche, de la logique et des déductions. Enfermés dans leurs concentes, ils entretiennent une gigantesque horloge et se consacrent à des débats théoriques enrichis des lectures de leur vaste bibliothèque. L’auteur nous décrit minutieusement une microsociété avec ses règles, ses interdits et ses traditions, sa hiérarchie et ses contre-pouvoirs personnifiés par l’Inquisition. Tout est prétexte à déplier un univers devant les yeux du lecteur.


Difficile de décrire le monde des concentes : médiéval par certains aspects — on se croirait souvent dans un immense monastère de notre Europe — la technologie existe toutefois dans l’horloge dont les mécanismes sont complexes ou dans le télescope avec lequel ils se livrent à des observations astronomiques. On comprend qu’un effondrement de la civilisation a eu lieu dans un lointain passé, mais que des savoirs ont survécu. Les avôts (les fraas et les soors) ont peu de contact avec l’extérieur, où les véhicules et les smartphones existent et sont très communs ; extérieur qui lui-même connaît mal les concentes : deux mondes très différents se côtoient mais ne se mêlent pas.


Mais un jour, une observation du ciel va bouleverser cette planète et le destin de certains avôts.


Autant le dire tout de suite : les premières dizaines de pages exigent un effort. L’auteur a inventé un lexique spécifique, et parfois j’ai eu l’impression d’un exercice de style tant il y avait de nouveaux mots. Certes, le contexte permet de comprendre, mais j’ai été proche de l’overdose. Ensuite, ce roman prend le contre-pied des « conseils en écriture » qui imposent d’exposer l’enjeu ou des conflits dès les premières pages. Ici, pendant 200 pages, vous accompagnez le fraa Erasmas dans son quotidien. C’est heureusement très bien écrit, et surtout le lecteur attentif retrouvera quelques théories majeures de notre philosophie et de nos mathématiques, toutes rebaptisées avec ce lexique inventé. Toutefois, il m’a fallu plus de 50 pages pour « entrer » dans le roman, et par honnêteté je dois souligner qu’une partie du lectorat n’arrivera pas à plonger dans cette histoire : l’auteur aime exposer longuement des débats, mélangeant parfois les disciplines, et je comprends que ça ne plaise pas à tout le monde. Ceux qui veulent de l’action, de l’action et encore de l’action : passez votre tour !


Sans divulgâcher la suite des aventures des protagonistes, nous découvrons ensuite le monde extérieur, assez fascinant, avec lui aussi ses règles et ses non-dits, ses traditions et ses mythes, et surtout une complexité de différentes sociétés.


Ce tome 1 (le roman est en un seul tome dans sa version originale) s’achève sur un rebondissement majeur, et évidemment je vais lire la suite pour connaître la fin de l’histoire.

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