Kong
  • Date de parution 21/02/2019
  • Nombre de pages 1152
  • Poids de l’article 587 gr
  • ISBN-13 9782757872987
  • Editeur POINTS
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français Biographies, Mémoires

Kong

4.16 / 5 (61 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Survivants de la Grande Guerre, Ernest Schoedsack et Merian Cooper se rencontrent à Vienne. Le premier a filmé l’horreur des tranchées, le second s’est illustré dans l’aviation. Un unique but scelle leur amitié : filmer le réel, dire le monde et la guerre sans fard. Leurs films sont acclamés mais quelque chose manque. Des années plus tard, ils donnent naissance à une fiction folle : King Kong.Écrivain français né en 1944, Michel Le Bris est le créateur du festival Étonnants Voyageurs, à Saint-Malo. Un hiver en Bretagne, La Beauté du monde et La Porte d’or sont disponibles en Points.« Son récit endiablé se dévore avec enthousiasme et jubilation. »François Angelier, Le Monde des livres« Un souffle rare. Magistral ! »Christian Authier, Le Figaro littéraire

livré en 5 jours

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  • Date de parution 21/02/2019
  • Nombre de pages 1152
  • Poids de l’article 587 gr
  • ISBN-13 9782757872987
  • Editeur POINTS
  • Format 180 x 110 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

C'est un roman profus, formidable, délicieusement interminable, qui nous emmène jusqu’au bout du monde, un récit ponctué d'épisodes dignes des plus grands romans d'aventure, et qui pourtant sont véridiques.

C’est l'histoire de la rencontre entre deux hommes qu'a priori tout oppose, mais qui à partir d'une quête obsessionnelle commune, vont nouer une amitié indéfectible.

Merian Cooper vient du sud de la Floride. Issu d’un milieu bourgeois et conservateur aux relents passéistes, c’est un homme petit et musculeux, volubile et enthousiaste, une véritable boule de nerfs ! Ernest Shoedsack –"Shorty"- est né dans une ferme de l'Iowa. Ce géant longiligne, taciturne et flegmatique, aime rester en retrait. C’est un homme de l'ouest jusque dans sa démarche de cowboy. L'un a une âme d’explorateur, l'autre celle d’un pirate, mais tous deux sont d’intrinsèques vagabonds.

La rencontre se passe à Vienne, en 1919, dans le chaos d'une guerre qui n'a pas vraiment pris fin. Cooper, as de l'aviation, s’est distingué comme membre d’un escadron dont les héroïques faits d’armes lui ont valu une renommée internationale. Ernest est aussi, à sa façon, une légende : ce cameraman s’est illustré sur les champs de bataille par son impassibilité et une chance insolente qui lui a permis de revenir vivant de toutes les équipées menées au cœur de l’enfer.

C’est là que se nouent des liens très forts, d’une sincérité inébranlable, à partir d’une reconnaissance intime, celle du traumatisme et du bouleversement que ce dont ils viennent d’être témoins a inscrits en eux. La guerre va les marquer à vie ; elle a libéré des forces de destruction et de fureur qui ont révélé l'homme en prédateur, a réveillé des monstres qui, ils en sont persuadés, ne vont pas disparaître de sitôt. Car débute alors une autre guerre, pour la conquête des esprits, qui va diviser les consciences. Le Vieux Continent bouillonne, et continue, en Russie, en Turquie, d’être le théâtre de violences et d’injustices. Une volonté, pressante, en émerge : celle de filmer au plus près du réel, sans comédie ni artifice - la fiction s'étant épuisée dans le gouffre noir, la réalité dure de la guerre-, la sauvagerie et la cruauté du monde, mais aussi sa splendeur, et la force à l'œuvre au cœur des hommes qui, confrontés aux forces déchaînées de la création, doivent puiser en eux, pour survivre, des ressources qu'ils ne soupçonnaient pas. Il s’agit d’inventer un cinéma du réel, de trouver un moyen de "dire le monde". Plus qu’un projet, un pacte.

"Le seul vainqueur de la guerre c'est la guerre. Elle a pris possession de tout."

Comme une évidence, et sans s’être vraiment donné rendez-vous, les deux hommes se retrouvent quelques mois plus tard -Cooper aura entretemps connu les geôles bolchéviques-. Toujours hantés par leur dessein, aussi prompts l’un que l’autre à faire fi de toute contrainte, à contourner l’impossible, désireux de se confronter à l’histoire de leur temps et d’en capter les remous, de "filmer sa force obscure", ils partent la chercher ailleurs, au cœur des populations qui vivent en contact direct et quotidien avec la dureté du monde sauvage.

De multiples pérégrinations, d’Afrique au Proche-Orient, les mènent en Iran, aux côtés des Bakhtiari, l’une des dernières tribus nomades du pays. Ils les accompagnent au cours d’une migration de quarante-six jours, au cours de laquelle ils devront notamment traverser à la nage un impétueux torrent en compagnie d’un troupeau de plusieurs milliers de tête et franchir le Zard Kuh enneigé, deuxième point culminant d’Iran avec ses plus de 4000 mètres. Il en résultera le documentaire "Grass : A Nation’s Battle for Life" (1925). 

A peine le projet est-il mené à bien que le duo repart, cette fois dans la jungle siamoise, en quête du mystère de la sauvagerie. Immergés dans un monde végétal d’une inimaginable profusion, univers à la fois monstrueux et suprêmement beau de dévoration, de mastication et de déglutition, ils traquent les tigres mangeurs d’hommes. "Chang : A Drama of the Wilderness" (1927) sera nommé pour l'Oscar de la meilleure production artistique la première cérémonie de ce prix (en 1929).

"Personne, non, jamais, n’avait filmé pareille dinguerie !"

Michel Le Bris nous fait littéralement revivre ces expéditions du bout du monde, qui, rappelons-le, sont menées dans les années 20, avec des moyens de communication et du matériel sans commune mesure avec ceux que nous connaissons aujourd’hui. Le transport du matériel cinématographique représente à lui seul une aventure, qui nécessite endurance et ingéniosité ! Tantôt frigorifiés et trempés, tantôt ébouillantés, nos deux héros doivent par ailleurs composer avec la malaria ou la dysenterie, les dangers liés au contexte géopolitique, les aléas du voyage (un incendie en Ethiopie détruit une partie de leur travail) et les contraintes financières (il faut parfois choisir entre rentrer et conserver l’intégralité des pellicules…). Mais ils vivent aussi des moments d'intensité incroyable au contact de la nature, des animaux sauvages, des hommes qui habitent ces contrées hostiles. Et s'il y a des gens capables de l'impossible, c'est eux. Infatigables, jamais découragés, ce sont aussi d’éternels insatisfaits en quête de perfection. A la fois artistes, aventuriers, explorateurs que l’argent et la gloire indiffèrent, ce sont des bêtes de travail qui ne font aucune concession pour mener à bien leur objectif.

Ils ne sont d’ailleurs pas, à l’issue de la réalisation de leurs deux premiers films, vraiment satisfaits… Après avoir pris, quelques mois durant, des chemins différents (Merian au cœur d’une aventure plus commerciale, celle de la naissance de la Pan Am, et Shorty, toujours dans le cinéma, à tourner ce qui deviendra un classique du film fantastique : "Les chasses du Comte Zaroff"), les deux compères se retrouvent autour de leur quête de toujours, initiée par ce qu’ils ont vu au plus profond du puits noir de la guerre : la quintessence de l’Inconnu, soit la part la plus sombre, la plus inavouable qu’abrite chaque homme en lui.

L’idée germe en eux depuis le Siam, et la vue des gorilles, qui représentent, peut-être, ce lien troublant et ambigu entre humanité et sauvagerie… 

C’est là encore une aventure qui semble sans fin, contrecarrée par les mutations qui bouleversent alors le monde du cinéma (notamment la transition du muet au parlant), les difficultés financières auxquelles doit faire face cette nouvelle industrie (touchée de plein fouet par les répercussions de la crise de 1929), les contraintes techniques, l’exigence même de ses initiateurs. L’équipe -acteurs, techniciens, musiciens...- s’investit jour et nuit, certains se partageant entre le tournage de Kong et celui de "Les chasses du Comte Zaroff"… Mais le jeu en vaut la chandelle : cette même équipe, portée à bout de bras par l’infatigable Cooper, fait des prodiges, révolutionnant les méthodes de mise en scène (avec parfois trois fois rien mais des trésors d’inventivité)..

Voilà déjà qui explique la densité de Kong et pourtant, je ne vous en ai dévoilé qu’une partie…

Car "Kong", c’est aussi le récit de l’épopée des débuts du cinéma puis d’Hollywood, et comment on est passé d’un art considéré comme un amusement pour le bas-peuple, dont se sont d’abord emparés les jeunes des ghettos -projetant dans des salles minuscules des films financés par les bootleggers- à une industrie dont Hollywood devient, avec ses studios flambants neufs et son idéal climat ensoleillé, le fief. C’est, déjà, la quête d’une démesure qui génère des gouffres financiers -et donc de la spéculation-, mais aussi un formidable vivier d’innovation, où s’entremêlent art et mystification.

Ce sont également des personnages secondaires extraordinaires, et je ne peux pas clore ce billet sans évoquer celui de Marguerite Harrison, mère célibataire, espionne, journaliste, et surtout progressiste passionnée par le monde naissant et tourmentée, à l’instar de Shorty et de Cooper qu’elle accompagnera un bout de chemin, par le démon de l'aventure. Une dure à cuire, aussi intelligente que risque-tout, capable à la fois de supporter les pires conditions de vie et d'exercer sa diplomatie auprès des élites où elle s'introduit avec élégance et séduction. Et surtout, une femme d’une clairvoyance redoutable, qui saisit dans le moindre frémissement social ou politique les remous du monde à venir.

… mais il va bien falloir que je m’arrête, car la listes des richesses de ce roman pourrait être infinie : roman historique, aventure humaine inouïe, portrait d’hommes et de femmes hors du commun, récit d’une quête existentielle, "Kong" vous emmène des salons américains aux endroits les plus dangereux de la planète, vous fait rencontrer oubliés du monde et célébrités mondaines, stars de cinéma et hommes politiques…

INCONTOURNABLE.


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