
La mère noire
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Même si l’histoire commence au Musée d’Orsay, devant Le Déjeuner sur l’herbe de Manet, ce n’est pas par petites touches impressionnistes que Jean-Bernard Pouy et Marc Villard déroulent cette fois leur nouvelle collaboration à quatre mains. Pour le coup, chacun entonne sa partition en solo, en deux parties liées mais distinctes. On se souvient de leurs précédents et fraternels Ping-pong ou Tohu Bohu chez Rivages, suites de une-deux vifs et rapides, comme on en parle dans le monde du football (sport détesté par JB et adoré par Marc). Ici, et pour rester sur le même terrain, ce serait plutôt une longue passe transversale que s’accordent les deux compères. Pas de buts, mais du beau jeu…
C’est Jean-Bernard Pouy qui ouvre le bal, avec la danse de ses formules toujours justes et acidulées, drôles et innervées, avec cette fois les mots croisés d’un père célibataire et de sa fille de douze ans. Jean-Pierre, on l’apprendra très tard, et Clotilde qu’ils s’appellent. Entre eux, ça roule bien. Papa-peintre assure gîte, couvert et sérénité brinquebalante à une gamine piquante, singulière et carrée dans sa tête. Le précaire équilibre tourne hélas à l’orage lors de congés scolaires en Bretagne. Embarquée dans un barnum syndical insurrectionnel, Clotilde essuie un tir de flash-ball : la tronche morfle, le moral du père aussi, puis Marc Villard intervient.
Lui, raconte l’histoire de Véro, la mère, partie se dorer les chakras du côté de Katmandou, Goa, Krishna, des trucs dans l’genre, ou presque. En rêve surtout. En vrai, son évasion des routines familiales tourne en naufrage glauque et cloisonné au bord d’une Camargue sans issue. Braquage foireux, clinique psychiatrique, ennui endémique, rencontres hasardeuses : avant l’évidence d’un retour à ce cocon « pas si mal », synonyme surtout d’un fataliste « c’était mieux avant ».
De ces deux écritures uniques, différentes mais néanmoins mitoyennes, éclot une nouvelle parenthèse noire toute en subtilités. Entre la rugosité goguenarde de Pouy et la poésie aigre-douce de Villard (nous gratifiant en off de quelques vers libres et sublimes), le court opus s’équilibre autour des lavis de « lard moderne » et des chaos du chemin. Des gars, des gares pour l’un, des gars, d’égards pour l’autre. D’un temps un peu suspendu, ils font le fantasque dérapage d’existences ordinaires, juste humaines, propres donc à prendre les uppercuts et à nous les restituer pleine face.
Les virtuoses sont de retour dans un nouveau numéro de duettistes, différent des précédents. Jean-Bernard Pouy et Marc Villard vous présentent La mère noire.
Papounet, peintre, Clotilde, 12 ans, ado en graine, fan de Zazie, celle du métro, et Véro, la mère, absente depuis 6 ans. Papounet est un super papa, Véro est partie en Inde oubliant mari et fille, et Clotilde est très intelligente et très rebelle, pour la grande fatigue et fierté du papa. Une grève de la SNCF, des gilets jaunes, des flics. Tout cela va traumatiser, au sens propre et physique Cloclo. Sous la plume de Jean-Bernard Pouy. Et l’on suivra alors les pérégrinations de Véro, perdue, souffrant le martyre sous celle de Marc Villard.
Chacun son style, chacun ses thématiques fétiches, pour une seule histoire, aussi cohérente que leur vision de notre société moderne.
L’impression de facilité, d’évidence que dégage ce nouvel opus de la paire infernale de Zigzag ou Ping-pong saute une nouvelle fois aux yeux, et c’est la marque des grands, de ceux qui maîtrisent parfaitement leur art et qui font croire aux lecteurs, ou pire, aux écrivains en herbe, que c’est tellement facile d’écrire. Erreur.
Ce qui impressionne cette fois, alors que chacun reste sur ses thématiques et son écriture, c’est de constater que l’ensemble est bel est bien un livre cohérent, et pas juste la juxtaposition de deux histoires différentes.
Les trains et les gares, la contestation sociale plus ou moins organisée, les jeux de mots, l’humour, l’hommage à Queneau, la verve sarcastique … pour l’un ; la dérive et la souffrance psychologique, les marges non (ou moins) organisées, la drogue pour l’autre.
Et ce qui fait du tout un roman cohérent, ce sont les trajectoires finalement liées des trois personnages principaux, et la vision d’ensemble d’une société qui, généralement, écrase les plus faibles, mais qui tient, tant bien que mal, grâce à la résistance et à l’humanité d’une petite minorité.
Dans un exercice à la fois habituel et inédit, Jean-Bernard Pouy et Marc Villard, une fois de plus, tiennent leurs promesses et enchantent leurs lecteurs. Vivement le prochain.
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