Le petit déjeuner des champions
  • Date de parution 07/02/2019
  • Nombre de pages 304
  • Poids de l’article 230 gr
  • ISBN-13 9782351787045
  • Editeur GALLMEISTER
  • Format 180 x 120 mm
  • Edition Livre de poche
Anticipation Anglo-Saxon Romans étrangers Science Fiction

Le petit déjeuner des champions

3.63 / 5 (140 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Voici l'histoire d'une rencontre entre deux hommes solitaires, maigrichons et plus tout jeunes. Le premier, Kilgore Trout, obscur auteur de science-fiction, passe ses soirées à prédire l'apocalypse à son seul ami, Bill, une perruche. Quant à Dwayne Hoover, riche concessionnaire Pontiac dont l'unique compagnon est un chien nommé Sparky, il est sur le point de perdre la tête. Lorsque Kilgore Trout rencontre Dwayne au cours d'un festival, il lui offre l'un de ses romans. La lecture de ce livre va transformer Dwayne en monstre.

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  • Date de parution 07/02/2019
  • Nombre de pages 304
  • Poids de l’article 230 gr
  • ISBN-13 9782351787045
  • Editeur GALLMEISTER
  • Format 180 x 120 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Il était plus que temps que je m’intéresse au travail de Kurt Vonnegut. Ça fait une paire d’années au moins que je vois passer son nom, entre références planquées çà et là, citations inspirantes ou amusantes et autres recommandations enthousiastes de personnes de confiance qui connaissent bien mes goûts.

Et donc, sans tambours ni trompettes, nous y voilà enfin. J’ai lu du Kurt Vonnegut.

C’était, pour le dire diplomatiquement, une sacrée expérience. Pour le dire plus abruptement, ce n’était pas la lecture la plus simple de ma vie ; j’aurais sans doute pu terminer ce roman plus vite s’il était plus facile d’accès. Et pour autant, je dois bien dire qu’en dépit de cette mitigation formelle, il s’est passé quelque chose de spécial à son contact. C’était un processus singulier.

Ça tombe bien, mes chroniques me servent précisément à verbaliser ce genre de processus. Ne trainons pas plus, voulez vous.


D’un côté, Kilgore Trout, écrivain à la fois génial et minable, invité à un festival d’art un peu par hasard, accident ou erreur, on ne sait pas trop, qui doit voyager à travers les États-Unis pour s’y rendre. De l’autre, Dwayne Hoover, concessionnaire automobile perturbé dont la vie commence doucement à lui échapper à cause de sa mauvaise chimie cérébrale.

Ces deux hommes vont se rencontrer, et ça va mal se terminer.


Un résumé de pure forme, honnêtement, qui n’a qu’un intérêt limité à l’aune du roman lui-même, et qu’on pourrait même qualifier d’un brin malhonnête. Quoique « espiègle » serait sans doute plus approprié. Ce Petit déjeuner des champions, pour le dire sans ambages, est sans doute un des bouquins les plus punks et iconoclastes que j’ai pu lire dans toute ma vie ; et considérant que j’ai lu Outrage et Rébellion, ce n’est pas peu dire. Me permettant au passage un brin de vulgarité, j’oserais même dire que Kurt Vonnegut n’en a strictement rien à foutre. Ce qui est tout à la fois extrêmement déstabilisant et très amusant, dans des proportions qui ne cessent de fluctuer au fil de l’avancée du roman. Tout dépend du degré de laisser aller et de transgression que vous êtes capables d’encaisser dans une optique clairement satirique et narquoise.

Ainsi, je peux sourire et pouffer de façon complice avec l’auteur lorsqu’il se fait plaisir à coups de scuds assassins sur la culture et l’histoire américaine ou les effets du capitalisme, d’autant plus en réalisant encore et encore qu’on est en 1973 au moment de la première parution du roman. Comme je peux un peu grincer des dents quand la volonté de transgression, aussi bien intentionnée puisse-t-elle me paraître, pousse ce même auteur à en faire des caisses sur le sujet de la taille de bites de différents de ses protagonistes masculins ou les mensurations de ses protagonistes féminines. Clairement, c’est foutraque, thématiquement, narrativement ou chronologiquement, avec tout ce que ça suggère de malin, de couillon, de drôle ou de pas autant amusant. C’est un peu comme les dessins volontairement médiocres émaillant le roman : c’est régulièrement marrant par un simple effet d’absurde, mais ponctuellement, on se demande quand même ce que ça vient faire là.


En soi, je pourrais probablement m’arrêter là, je pense ; en terme de pure expérience de lecture, je pense avoir tout dit de l’évidence. Mais en dépit du côté bordélique du roman, de son côté parfois un peu trop jusqu’au-boutiste-sale-gosse qui me fait ne l’apprécier qu’à moitié – allez, 70/75% – force est de reconnaître que le sieur Vonnegut a touché quelque chose du doigt dans ce roman qui me fera quand même le défendre bec et ongles. C’est là l’avantage de clairement maîtriser les codes au départ, ou du moins de suffisamment les connaître : au moment de les détruire avec application, on sait quoi faire pour que ça fonctionne quand même. Et l’auteur, ici, se paie même le luxe de verbaliser ses intentions au sein même de sa narration sans que ça paraisse pompeux ou arrogant, en tout cas à mes yeux.

Alors oui, le résultat de ces ambitions n’est pas forcément complètement à mon goût, mais bon sang que la démarche est audacieuse, et surtout : rafraichissante. C’est d’autant plus surprenant et moderne quand on se remémore la date de parution initiale ; je sais que je me répète, mais ça me semble trop pertinent pour souffrir la redondance. Le petit déjeuner des champions, pour moi, est une impressionnante réussite avant tout pour son intemporalité. En dehors de quelques menus détails facilement ajustables et brillant avant tout par leur absence de nos jours ultra technologiques, l’essentiel de ce récit demeure impeccable de solidité, tant dans ses mécanismes que dans la psychologie de ses personnages.


Non, tous les choix opérés par Kurt Vonnegut ne m’ont pas conquis. Mais de tous ses choix découlent le même enthousiasme malicieux, la même sincérité : ce roman n’est pas issu d’un calcul savant ou d’un arrangement de tropes à la mode. Il n’est même pas le résultat d’une volonté militante ou d’une colère particulière, en dépit de ses attaques féroces et justifiées contre l’American Dream, tout ça n’est que de dégât collatéral à mes yeux. Ce roman est le résultat d’une volonté pure d’écrire quelque chose qui tenait à cœur à son auteur, d’une volonté, aussi, de s’amuser en le faisant, tout en exorcisant quelques démons au passage. Ce qui explique sans doute la profusion de fulgurances au fil du récit, autant de petites phrases et menus paragraphes qui frappent extrêmement juste, que ce soit en terme de réflexion politique, sociale ou philosophique, d’une manière amusante, déprimante ou enragée, mais toujours avec une lucidité difficilement discutable, et une forme de nihilisme positif que je trouve personnellement assez touchant. C’est pas parce que c’est la merde qu’on peut pas essayer de s’amuser un peu quand même.


Tout ceci explique sans doute la moue de satisfaction approbatrice qui s’est peinte sur mon visage au moment de refermer ce roman. Je n’aurais aucune difficulté à lister des choses qui m’ont réellement déplu dans ce roman, mais pourtant, je peux avec autant d’aisance vous dire que je l’aime beaucoup. On est dans ce cas assez beau à mes yeux de roman de niche absolu : si c’est votre came, vous pourrez mettre de côté tous les reproches du monde pour en saisir la joyeuse et substantifique moëlle. Dans le cas contraire, vous y serez hermétique, et puis c’est tout. Le seul moyen de savoir, c’est d’essayer.

J’ai essayé, et maintenant, ma curiosité est pleinement attisée : je vais tâcher de trouver d’autres Vonnegut à lire. Je sens qu’on va être potes.

Les romans de Kurt Vonnegut Jr sont en général plutôt déjantés...

Heureusement, ils ne sont pas que ça. Le seul fait de raconter des histoires loufoques ne peut en effet suffire à assurer la qualité d'un roman.

Vonnegut, c'est aussi un style, qui mêle érudition et impertinence, paillardise et fausse ingénuité.


"Le breakfast du champion" est aussi un roman déjanté, mais qui manque selon moi d'une certaine profondeur...


Dès les premières pages de ce récit, l'auteur nous apprend qu'il va y être question de la rencontre entre deux hommes qu'a priori tout sépare.

Kilgore Trout est un obscur auteur de science-fiction, qui n'a réussi à se faire publier qu'en vendant ses textes à diverses revues pornographiques. Ce joyeux drille mène sa vie avec désinvolture, sans se soucier des apparences et du qu'en dira-t-on.

Dwayne Hoover est quant à lui un individu entreprenant et ambitieux qui a fait carrière dans le commerce automobile, grâce auquel il a fait fortune. Veuf, il entretient avec sa secrétaire une liaison stable et sereine.

Sa réussite professionnelle dissimule des troubles mentaux qui, au fil du récit, vont coloniser son esprit de manière exponentielle, provoquant des hallucinations gênantes et suscitant une paranoïa grandissante.

Trout sera l'élément déclencheur de l'apothéose de ce dysfonctionnement psychologique, par l'intermédiaire d'une idée qu'il va introduire dans l'esprit de Dwayne, et qui consiste à se croire entouré de robots, lui seul étant capable, en tant qu'humain, de ressentir des émotions.


Tout en détaillant les événements qui précèdent la rencontre des deux hommes, Kurt Vonegut, par le truchement de multiples digressions, ou en résumant le synopsis des diverses fictions imaginées par Kilgore, en profite pour exprimer son rejet des valeurs prônées au sein d'un empire américain "bâti par des propriétaires d'esclaves", et son dégoût d'une humanité dont il décrit la propension à la destruction et à la violence.

Il fustige, en vrac, la guerre du Viet Nam, le racisme, le sexisme, le désastre écologique que le comportement irresponsable des hommes rend inéluctable. Pour ce faire, il s'exprime vis-à-vis du lecteur comme si ce dernier était originaire d'une autre planète et qu'il devait lui servir de guide pour lui faire découvrir les moeurs des terriens. Il énonce ainsi, avec une simplicité quasiment enfantine, des postulats tels que :


"Le Viet-Nam était un pays où l'Amérique essayait d'empêcher la population de devenir communiste, en les arrosant , par avion, de produits divers".


ou encore :


"Du fait qu'elles sont de gros animaux, les femmes se trouvent toutes pourvues de grosses cervelles, mais elles les utilisent assez peu, pour la raison suivante : on peut se faire beaucoup d'ennemis en ayant des idées inhabituelles, et les femmes, afin d'obtenir un minimum de confort et de sécurité, ont besoin d'avoir le maximum d'amis".


Vous trouverez dans "Le breakfast du champion" une multitude d'explications du même acabit, sur des sujets aussi divers que l'utilité ou l'origine de certains ustensiles, la complexité des rapports entre êtres humains, l'antisémitisme, les limites du consumérisme, l'agonie de la planète Terre et j'en passe... Ils sont souvent agrémentées de petits dessins de l'auteur, destinés à illustrer son propos avec plus de clarté.

Et c'est sans doute là que le bât blesse : le récit finit par tourner à la démonstration, une démonstration superficielle, assez puérile et peu constructive, même si le fond du propos est souvent juste.


Certes, de nombreux passages sont assez drôles, mais cela n'a pas suffit pour que je considère ce roman à la hauteur d'un "Abattoir 5" ou d'un "Galápagos"...


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