Kallocaïne
  • Date de parution 06/06/2024
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782073034526
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Ouvrage de référence de l'auteur Dystopie et Uchronie Anticipation Scandinavie Romans étrangers Réédition moins d'1 an

Kallocaïne

3.82 / 5 (269 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Dans une société où la surveillance de tous, sous l'oeil vigilant de la police, est l'affaire de chacun, le chimiste Leo Kall met au point un sérum de vérité qui offre à l'État Mondial l'outil de contrôle total qui lui manquait. En privant l'individu de son dernier jardin secret, la kallocaïne permet de débusquer les rêves de liberté que continuent d'entretenir de rares citoyens. Elle permettra également à son inventeur de surmonter, au prix d'un viol psychique, une crise personnelle qui lui fera remettre en cause nombre de ses certitudes. Et si le rêve des derniers résistants, une mystérieuse cité fondée sur la confiance, n'en était pas un ? Kallocaïne est le chaînon manquant entre Fahrenheit 451, Le meilleur des mondes et 1984. Dès 1940, la dystopie visionnaire de Karin Boye interroge les limites, s'il y en a, du contrôle que peut exercer un État totalitaire sur ses citoyens.

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  • Date de parution 06/06/2024
  • Nombre de pages 288
  • Poids de l’article 1 gr
  • ISBN-13 9782073034526
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Ce livre faisait partie de l’abonnement proposé par les Moutons électriques, l’éditeur ayant sorti une édition spéciale avec couverture cartonnée en bonus. Cette édition est d’ailleurs plutôt réussie et garde la même couverture que l’édition parue chez Hélios.

Kallocaïne est une dystopie c’est à dire: un récit de fiction qui prend pour univers une société imaginaire organisée de telle manière que ses habitants ne peuvent accéder au bonheur. Elle est due à la mise en application d’une idéologie censée amener à un monde parfait et apporter le bonheur aux gens du moins du point de vue officiel. On y retrouve des choses aussi peu sympathiques que l’uniformisation de la pensée et bien sûr une perte évidente de liberté. Ce genre est le plus souvent une dénonciation des risques néfastes d’une idéologie. On retrouve bien tout cela dans Kallocaïne, écrit pendant la seconde guerre mondiale dans un pays confronté à la fois au nazisme et communisme.

Le monde décrit dans le roman est une société totalitaire où les citoyens vivent uniquement pour le servir et ce dès l’enfance. Les enfants vivent en camp de jeunesse très tôt et sont élevés dans le but d’être utiles à la société. Les gens n’ont aucun loisir, ils travaillent et une fois leur travail terminé, ils vont faire des taches au service de l’état. Tout est régi, décidé, formaté par le gouvernement en place.

C’est dans ce monde que vit Leo Kall, chimiste, et narrateur du roman. Il invente un sérum de vérité qu’il appellera kallocaïne en référence à son nom. Leo Kall est marié à Linda et ils ont 3 enfants. Il travaille au département des chimistes et son supérieur s’appelle Rissen. Il vit pour servir « l’état mondial » et c’est dans ce but qu’il met au point la kallocaïne. Ce sérum fait révéler à celui à qui on l’injecte ses pensées les plus intimes, il ne peut pas mentir, ni cacher quoi que ce soit. Leo a inventé ce sérum dans le but d’aider la société à traquer les criminels et à éviter le pire. Il a une vision totalement ancrée dans « l’état mondial » et ne pense même pas aux dérives possibles d’une telle drogue.

Il va petit à petit se rendre compte que la drogue peut lui être utile et l’utiliser sur sa propre femme. Ce passage est assez poignant et permet à l’autrice de parler de la condition féminine dans une société totalitaire, des douleurs et des difficultés des femmes. L’autrice parle aussi par ce biais du problème de la confiance entre époux, entre collègues et plus généralement dans la société. Comme toujours dans les dystopies, le personnage prend peu à peu conscience de la société dans laquelle il vit.

La fin du roman est un peu abrupte, le récit est sombre, avec peu d’espoir. Encore une fois ceci s’explique par le contexte dans lequel le roman a été écrit. Le propos n’en est que plus percutant et son propos est toujours d’actualité. Le monde décrit est oppressant et la kallocaïne fait froid dans le dos. Le roman est court mais nous fait réfléchir sur l’histoire et sur notre société. Un roman d’autant plus impressionnant qu’il n’a pas vieilli.


Quatrième de couv’ :

Fondé sur la surveillance des uns par les autres, la force de l’état mondial est d’avoir érigé la délation, acte civique. Aussi l’ingénieur Kall n’a-t-il aucun mal à se persuader que sa découverte — une drogue de vérité à laquelle il donne son nom — servira un état qui pourchasse sans pitié toute forme d’individualisme. Le viol cérébral qu’il commet sur Linda, son épouse, mettra le doute dans son esprit. Il fera siens aussi les secrets qu’accusés ou suspects soumis à interrogatoire délivrent avec sérénité, comme si, soudain délivrés de l’angoisse, ils retrouvaient leur âme. Contraintes de se libérer du silence, les consciences vont se défaire dans un tissu de révélations qui mettront en péril l’organisation de l’état.


Mon avis :

J’ai l’ambition au fur et à mesure des années de découvrir les classiques de la SFFF et même les classiques tout court même si cette deuxième catégorie sera encore plus rare que la 1ère car on a bien remarqué je pense que j’étais peu branchée littérature blanche (c’est l’euphémisme du siècle hein ^^) :

  • L’intrigue :

Bienvenue dans l’Etat Mondial où tout le monde espionne tout le monde, la police a des yeux et des oreilles partout jusqu’à la chambre à coucher parentale et il ne faut surtout pas parler seul à seul avec quelqu’un sous peine d’être suspect. La vie en communauté est obligatoire, être asocial est vu comme dangereux et les individus de ce genre sont extraits de la société, comprendre tués. Toute la société est standardisée, logement, alimentation, habillement sont identiques pour tout le monde, les temps de loisirs sont également planifiés tout autant que les exercices militaires et policiers chaque jour après le travail, autant dire que la population est totalement aliénée. Notre héros malgré lui, Léo Kall, reproduit une sorte de sérum de vérité qu’il appellera Kallocaïne et qui permettra de dévoiler les pensées intimes des gens, tout sera su, plus aucun jardin secret individuel ne subsistera.

La terminologie des citoyens appelés Camarades-soldats, l’obligation de vie communautaire, et les traits typés des personnages, me font penser que cette dystopie dénonce le communisme d’une Chine qui au temps de Mao était fermée sur elle-même mais ça ne colle pas trop sur les dates même si assez proche vu que le Parti Communiste Chinois est apparu en 1949, par contre le communisme soviétique est probablement l’influence de Karin Boye (c’est peut-être dit dans une pré ou postface, mea culpa je ne m’en souviens plus ^^).

  • Le personnage :

Notre ingénieur chimiste nous rapporte son histoire sur un journal intime, on sait qu’il est aux arrêts et n’a aucune nouvelle de ses proches depuis des années, on apprend quels évènements ont causé sa perte, il revient donc sur son passé.

Léo Kall, le chimiste qui met au point la Kallocaïne, est un pur produit de la société qui ne remet rien en question, il est même fier de sa trouvaille qui va sûrement lui permettre de grimper de nouveaux échelons. Avant la mise sur le marché il faut tester le produit, il aura donc à sa disposition du « matériel humain » ou autrement appelé Sacrifices volontaires qui après une bonne campagne de propagande sont prêts à faire avancer la science. On apprend qu’il est marié avec 3 enfants et le plus âgé de 8 ans est déjà embrigadé dans un camp de jeunesse. Le temps des tests se fait sous la supervision de son chef Rissen, Léo va de plus en plus le suspecter ainsi que sa femme et sa paranoïa ne sera pas sans conséquence.

En bref, clairement je n’ai pas envie de vivre dans une telle société de toute façon il y a longtemps que j’aurais passé l’arme à gauche les asociaux ne sont pas bienvenus ^^ entre les sociétés hyper individualistes et hyper communautarismes, il y a un juste milieu à trouver. Ce livre fait partie des références du XXème siècle avec 1984, Le meilleur des mondes et Fahrenheit 451 à part ce dernier j’en ai aucun dans ma PAL mais petit à petit je complèterai mon éducation dystopique.

D’autres avis chez : Xapur.

Bonne lecture !

Dans un futur dystopique, Leo Kall est biologiste dans la ville Chimie-4 et entretient des relations distantes avec son épouse Linda et ses enfants. Il sert l’État, comme tout le monde autour de lui, et il se méfie de son chef Rissen qu’il soupçonne d’avoir une aventure avec Linda. Leo vit — et trouve normal de vivre — dans une société où le contrôle social est omniprésent, chacun surveillant son voisin ou son conjoint. Même les chambres sont espionnées, pour le bien d’un État en lutte contre un autre État. Dans une ville qu’on ne quitte jamais et sans aucun contact avec l’extérieur, on doit des jours de service à la police, on envoie ses enfants dans des camps où ils sont conditionnés et détachés de leurs familles, et les jeunes gens peuvent être arrachés à leurs proches pour être envoyés vivre ailleurs selon les besoins en main-d’œuvre. Cette société se voit comme l’étape ultime de la civilisation, chaque individu ne se justifiant qu’à travers le service de l’État.


Leo vient d’inventer une drogue extraordinaire, qu’il baptise la Kallocaine, en référence à son propre nom. Sous ses effets, les prisonniers confessent leurs pensées les plus secrètes, et les tests montrent que même les idées qu’ils n’osaient s’avouer à eux-mêmes font surface.


Leo est fier, très fier. Il a découvert le moyen infaillible de débusquer les ennemis de l’État. Bientôt, il va militer pour le vote d’une loi contre les crimes de la pensée, maintenant que son invention permet de les dévoiler. Pourtant, au contact de son chef Rissen qu’il méprise, et de sa femme Linda qui lui échappe à son grand regret, quelque chose s’éveille en lui. Une chose qui l’effraie, lui, le brave petit soldat de l’État : les sentiments pour autrui. Ce serait une catastrophe dans un univers réprimant les sentiments et les émotions comme asociaux.


Ce roman court mais dense — et assez littéraire dans sa plume — a été publié en 1940 par une auteure suédoise qui se suicidera l’année suivante : avant même d’ouvrir le livre, on sait que le ton sera grave et la fin sera sombre. Son testament est marqué par son époque : les pays totalitaires, le contrôle étatique sur les citoyens et la certitude d’agir pour le bien collectif au détriment de l’individuel.


Kallocaïne fait immanquablement penser à 1984, plus tardif, et qu’il a sans doute inspiré sans en posséder la richesse thématique ni la profondeur de la description de la société. Il n’en reste pas moins une vision glaçante d’un régime totalitaire diablement efficace car tous les citoyens sont endoctrinés dès le plus jeune âge, toute déviance est a priori impossible grâce au contrôle de chacun sur chacun. Les sentiments sont perçus comme asociaux, et rares sont ceux qui comprennent être prisonniers d’un système qui les prive de relations humaines véritables.

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