Le chant des cavalières
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l’avis des lecteurs
Sur le groupe Fb, Les mordus de SFFF, Jean-Yves Loisy organise régulièrement des lectures en duo et cette fois-ci j'ai participé. J'ai lu avec Jean-Yves, eLe chant des cavalières de Jeanne Mariem Corrèze. Paru chez Les moutons électriques en début d'année, c'est une des pépites de l'Imaginaire des indés de l'Imaginaire et un premier roman pour l'autrice.
Un royaume divisé, instable, des forces luttant pour le pouvoir. Un Ordre de femmes chevauchant des dragons. Des matriarches, des cavalières, des écuyères et, parmi elles, Sophie, qui attend. Le premier sang, le premier vol ; son amante, son moment ; des réponses à ses questions. Pour trouver sa place, elle devra louvoyer entre les intrigues de la cour et de son Ordre, affronter ses peurs et ses doutes, choisir son propre destin, devenir qui elle est vraiment.
Dans un monde de fantasy médiévale, nous découvrons l'ordre des cavalières. Un ordre composé de femmes mené par une matriarche où chacune est capable de chevaucher des dragons. Chaque duo de cavalière / dragon est unique et chaque cavalière détient un rôle dans la communauté. Le royaume de Sarda est composé de quatre domaines appartenant aux cavalières, aux quatre points cardinaux où novices, écuyères et cavalières œuvrent à la survie du royaume. Sarda est un royaume sous le joue de son puissant voisin en proie à des conflits politiques internes. C'est dans ce chaudron en ébullition qu'arrive Sophie, novice, bientôt promu écuyère de cendre dont le destin semble entrecoupé celui des personnages les plus importants du royaume.
" Considérons l'ordre comme un arbre; si les feuilles dans leurs multitude sont des écuyères, si les branches, solides et poussant toujours plus haut, sont des cavalières et si les racines, qui puisent savoir et nutrition dans la terre, sont les Ainés, alors le tronc ne peut être que la matriarche. Sans son tronc, un arbre reste une buisson rachitique : il n'y a pas de citadelle sans Matriarche ; de même une Matriarche n'est rien sans sa citadelle."
Avec Le chant des cavalières, Jeanne Mariem Corrèze nous propose un roman au féminin avec des dragons et franchement sur la couv' et le résumé, ça en jette pas mal. Surtout avec l'illustration de Melchior Ascaride et un beau travail d'édition sur l'objet livre.
Dès le début, la plume de l'autrice m'a plu et l'univers proposé, plutôt Light Fantasy avec une magie subtile et mystérieuse, des dragons et un récit tourné vers l'écologie, tout cela m'a semblé prometteur. Les premiers chapitres de mises en place de l'intrigue et de l'univers m'ont particulièrement accroché mais c'est à ce moment là que j'ai commencé à avoir un doute. Le récit que nous fait entrevoir l'autrice dans ce début de roman m'a semblé terriblement ambitieux pour un livre d'environ 300 pages. Impression confirmée par la suite avec pas mal de frustration à la lecture.
Jeanne Mariem Corrèze propose un univers qui emprunte a beaucoup d'autres récits comme Le cycle de Pern d'Anne McCaffrey, la geste des chevaliers dragon d'ANGE et plus généralement aux mythes arthuriens ce qui donne à la fois un sentiment de déjà vu tout en proposant au lecteur un récit au féminin sans violence contre les femmes que personnellement j'ai trouvé agréable (même si j'ai beaucoup aimé La geste des chevaliers dragons, j'en peux plus des histoires de viols qui jalonnent les différents tomes). Cependant, ce premier livre de l'autrice a tout de même pas mal de défauts que même avec une lecture bienveillante on ne peut occulter.
Tout d'abord le récit, l'autrice nous propose un récit de lutte d'influence avec un antagonisme intéressant entre traditionalistes et républicains. Le problème ? Les faits et gestes des différents adversaires politiques qui avancent chacun leurs pions au fur et à mesure que l'histoire se développe, on ne fait que les entrapercevoir à tel point qu'à la fin du livre beaucoup de fil narratifs ne semblent pas finis. L'ordre des cavalières et l'histoire du Royaume et de son gouvernement restent relativement obscurs alors qu'ils sont une partie centrale du récit : pourquoi des dragons ? Que sont vraiment les ordres de cavalières ? Pourquoi n'y a-t-il plus de Reine mais un gouvernement à deux têtes ? Même si j'ai beaucoup d'imagination, là l'autrice en demande peut être trop au lecteur, il manque trop d'aspect pour que la panorama soit complet. Et franchement, en tant que lectrice, j'aurais adoré découvrir plus longuement le Royaume de Sarda et son histoire.
"Qui croit encore aux vieilles légendes ? Qui rêve toujours d'or et de sang ? Il y a plus de pouvoir en chaque citoyen qu'en Lunde l'oublié et Baldré le carmin." Pamphlet républicain.
Ensuite les personnages. Beaucoup de personnages bien construits et intéressants qui nous accrochent dans l'histoire : Berhane, Eliane, Pènderyn et Frêne sont tous des personnages charismatiques. Là encore, où est le problème ? Et bien ce ne sont que des personnages secondaires : Sophie, le personnage principal est bien plus fade et le fait qu'elle n'est pas de prise sur ces actions la rend peu attachante. J'ai aussi peu apprécié l'apparition d'un personnage masculin, un peu à la Merlin, dans le dernier tiers du livre qui efface toutes les autres intrigues politiques pour focaliser sur sa seule histoire. C'est trop rapide et finalement pas ce n'est pas ce que le lecteur a envie de suivre.
Je voudrais tout de même dire que j'ai passé un bon moment de lecture parce que j'ai trouvé la plume de l'autrice fort agréable et son univers prometteur. Le chant des cavalières se lit vite et facilement. Il y a cependant des défauts dans ce premier roman : à mon avis un récit avec beaucoup d'ambition mais qui ne peut pas tenir en seulement 300 pages. Il y a des manques et des raccourcis trop gros pour que je fasse abstraction. Et pourtant, je pense que Jeanne Mariem Corrèze est une autrice à suivre. Son univers au féminin avec une pointe d'écologie m'a plu et je serais curieuse de retrouver l'autrice avec un autre roman. Je pense aussi que c'est un récit qui pourrait plaire aux lecteurs ayant lu peu de fantasy et voulant découvrir un récit féministe au format court.
Me voici dans une position que je n’aime pas du tout : devoir rendre compte aussi objectivement que possible d’un livre que j’ai totalement détesté. Comme c’est un SP, je n’ai pas trop le choix. Je lis peu de fantasy et dans ce style-là j’apprécie particulièrement peu l’héroïc fantasy, justement le genre de ce roman. Je l’ai choisi par curiosité et surtout parce que j’aime les livres audio, qui me permettent de découvrir des romans que je ne lirais sans doute pas en version papier, je les écoute à d’autres moments où je ne peux pas « lire » en vrai. J’aime aussi beaucoup les Editions Voolume qui éditent des textes inhabituels ou méconnus, donc je me suis lancée dans l’écoute de celui-ci malgré un léger doute dès le départ. Il est lu par Cécile Delacherie de manière brillante et appropriée au texte.
Nous suivons la jeune Sophie Pendragon, une jeune novice de l’ordre des cavalières du royaume de Sarda, une société matriarcale où les hommes jouent un rôle secondaire. Les petites filles recueillies par l’ordre y sont élevées, après leur noviciat, elles deviennent écuyères, puis cavalières. Chaque citadelle est gouvernée par une matriarche. Sophie est une enfant qui cherche toujours l’attention des aînées qui les gardent. La matriarche Aquilon est tuée au combat, c’est son élève Eliane qui lui succède. Sophie est désignée par la Dame (déesse locale) pour devenir son écuyère de cendre et par là même lui succéder quand le temps sera venu. Eliane n’a aucune envie de s’occuper de son éducation et la délaisse totalement, c’est l’herboriste Frêne qui s’en chargera. Le fantôme d’Aquilon appelle l’enfant et lui propose d’unir leurs deux âmes pour qu’elle ne se sente jamais seul, ce que Sophie accepte naïvement. Elle grandit au sein de la forteresse du Nord, au sein d’intrigues politiques qui la dépassent. Aquilon lui dit de s’emparer du fourreau de l’épée de la reine Maude pour être acceptée par Eliane, ce qu’elle arrive à faire. Elle devient sans le savoir un enjeu important dans la lutte pour le pouvoir qui déchire le royaume et se fait manipuler durant de longues années, le réveil sera douloureux. Après diverses péripéties peu intéressantes, la guerre est déclarée, le clan d’Eliane semble prendre le pouvoir mais les combats ravagent le royaume.
Le texte se veut une chanson de geste et comprend de nombreux passages voulus poétiques et lyriques, mais que j’ai juste trouvé pédants et rébarbatifs, avec une inversion des adjectifs et des nom, des répétitions. Ce style grandiloquent m’a fortement déplu. Les personnages ne sont pas attachants le moins du monde, en dehors de Penderynn, l’amie de Sophie. Cette dernière oscille entre son côté odieux et colérique et son attribut principal d’être la reine des cruches. Elle se croit héroïne, mais n’est qu’une gamine manipulée et avide d’attention, ce dont Aquilon et Frêne profitent des années durant. Elle a besoin de l’attention des autres et agit sans réfléchir pour l’obtenir. Lorsqu’elle s’empare de l’épée de Maude, le gardien lui ouvre les yeux et le réveil sera brutal. Les autres femmes sont des intrigantes aveuglées par le goût du pouvoir. Le nom de Sophie Pendragon comme celui de Myrdinn l’enchanteur renvoient tout droit à la saga arthurienne, mais on a de la peine à voir dans cette fille stupide l’héritière de ce grand roi de légende, c’est plutôt une triste parodie. Il y a beaucoup de longueurs et l’action n’a rien de fulgurant.
Même si je n’ai pas aimé du tout ce livre, il faut reconnaître qu’il est étonnant pour un premier roman. La plume de l’auteur est sûre et son vocabulaire riche et complexe, aimer son style est une autre affaire. Elle a créé un univers très détaillé, avec une géographie, une architecture, des pouvoirs politiques. Plusieurs visons s’affrontent, faut-il maintenir la paix avec les Sabès que ceux-ci ont obtenu en écrasant le royaume autrefois ? La vision féodale est contestée par un tout petit nombre de démocrates, mais finalement les agissements d’Eliane entraîneront la ruine du pays. L’auteure met en garde contre les ambitieux qui font passer leurs intérêts personnels avant ceux de la collectivité.
Le fait qu’il s’agisse d’une société matriarcale est aussi original, mais ce n’est pas à l’honneur des femmes, car celles-ci se comportent exactement comme les hommes, elles dirigent l’armée, la politique et complotent. Seul le magicien joue un rôle important dans l’histoire, les autres hommes font de la figuration. L’univers de la nature, en particulier la forêt et les plantes jouent un rôle important dans l’histoire et sont décrits de manière minutieuse. A part la présence de dragons en guise de montures et du magicien, on a un univers assez réaliste, classique de la fantasy de type médiéval.
Un grand merci à Netgalley et Voolume pour ce livre, même si la rencontre magique n’a pas eu lieu.
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