La part du fils
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Longtemps, je ne sus quasiment rien de Paol hormis ces quelques bribes arrachées.
« Sous le régime de Vichy, une lettre de dénonciation aura suffi. Début septembre 1943, Paol, un ex-officier colonial, est arrêté par la Gestapo dans un village du Finistère. Motif : “inconnu”. Il sera conduit à la prison de Brest, incarcéré avec les “terroristes”, interrogé. Puis ce sera l’engrenage des camps nazis, en France et en Allemagne. Rien ne pourra l’en faire revenir. Un silence pèsera longtemps sur la famille. Dans ce pays de vents et de landes, on ne parle pas du malheur. Des années après, j’irai, moi, à la recherche de cet homme qui fut mon grand-père. Comme à sa rencontre. Et ce que je ne trouverai pas, de la bouche des derniers témoins ou dans les registres des archives, je l’inventerai. Pour qu’il revive. »
J.-L.C.
Le grand livre que Jean-Luc Coatalem portait en lui.
Ma lecture
Dans ce récit en partie autobiographique Jean-Luc Coatalem se lance à la recherche de son grand-père paternel breton, Paol, dont l’arrestation pendant la deuxième guerre mondiale et les conditions de celle-ci sont tues par la famille. Il fut dénoncé, arrêté et n’est jamais revenu.
Voulant en savoir un peu plus, il se lance sur ses traces mais aussi sur l’histoire d’une famille, sa famille et plus particulièrement sur trois hommes : Paol, son fils Pierre (le père de Jean-Luc Coatalem) et également sur lui-même. Famille de taiseux où l’on ne parle pas ou peu, préférant le silence plutôt que les paroles, l’auteur va se lancer dans une enquête afin de trouver des informations, peu nombreuses, auprès de certains descendants ou témoins, administrations et associations et pour ce qu’il n’a pu trouver, imaginer ce qui a pu se passer.
Comme dans ce conte où le coffret interdit ne cache qu’un fragment de miroir, sa vérité était ailleurs, mon histoire raccommodée ne le résumerait pas : Paol était surtout ce que je ne savais pas, ce que je ne saurais jamais, n’apprendrais en aucun cas. Allant vers lui, j’avais fait au mieux un peu de chemin vers moi….. (p158)
L’auteur navigue (en bon breton) entre trois générations, trois hommes, Paol, Pierre et lui-même et c’est peut-être cela qui m’a un peu gênée sans toutefois me perdre. On peut comprendre que ce genre d’événement, de disparition mais surtout de savoir qui l’avait dénoncé et pourquoi, peut laisser peser sur la famille une chape de silence et l’on ressent d’ailleurs tout le poids de celui-ci sur chaque génération, toutes les questions qui restent en suspens, sans réponse. Pour ma part je suis restée à distance, peu touchée à la fois par le style et l’écriture.
Il évoque l’arrestation (très rapidement disposant de peu d’éléments), la déportation et les camps mais tout cela j’ai trouvé sans chaleur, ni émotion et pourtant je pense que retrouver l’histoire de ceux qui nous ont précédés doit provoquer un chamboulement intérieur et mettre en lumière certains comportements, attitudes et caractères de la famille.
Découvrir les personnalités d’aïeuls permet parfois de se trouver soi-même et comme souvent le but n’est finalement le plus important, c’est le chemin qui y mène qui est le plus révélateur. Pour moi le chemin était peut-être trop personnel, pas assez abouti au niveau émotionnel, peut-être un manque d’adéquation entre l’écriture et les faits…
J’avais très envie de le lire et il m’a manqué un « je ne sais quoi » pour l’apprécier pleinement. Je l’ai lu jusqu’au bout voulant connaître le résultat de ses recherches mais je suis restée à distance.
Roman, témoignage, récit autobiographique ? Part du fils, du petit-fils, réelles ou imaginées ? L’auteur a pris l’option roman pour parler d’une histoire d’une famille française, la sienne mais que j’ai lu plus comme un témoignage et sans réel éclairage sur les zones d’ombre qui la hante.
Sur les pas du grand-père Paol
En creusant l’histoire familiale, celle de son père et surtout celle de son grand-père, Jean-Luc Coatalem nous offre son roman le plus personnel, mais revient aussi sur les conflits du siècle écoulé.
Commençons par dire quelques mots du titre du nouveau roman de Jean-Luc Coatalem. Dans La part du fils, il est en effet question d’un fils, le narrateur derrière lequel l’auteur ne se cache nullement, cherchant à découvrir qui était vraiment Pierre, son taiseux de père. Mais le récit va au-delà de cette génération et s’attarde encore davantage sur la part de Paol, le grand-père. D’où le titre de cette chronique et les premières pages, qui nous livrent en guise d’introduction, les éléments biographiques connus: «Paol est né en 1894, à Brest. Il vient d’une famille finistérienne où les hommes sont généralement employés à l’Arsenal, la base militaire et navale. Il a fait la Première Guerre. Il a épousé Jeanne. Trois enfants, Lucie, Ronan et Pierre, mon père. Officier de réserve, il a été muté en Indochine, dont il est rentré en 1930. Dans le civil, il a travaillé ensuite pour une imprimerie et dans une entreprise de construction. Puis, comme la plupart des Français, il a été mobilisé de nouveau, en 1939, au grade de lieutenant. Je ne l’ai pas connu. Parti trop tôt, trop vite, comme si le destin l’avait pressé. Mais il nous reste sa Bretagne à lui qui est devenue la nôtre.»
C’est à partir de ces indices que la quête va pouvoir commencer et nous réserver, comme dans les meilleurs romans policiers, quelques fausses pistes et quelques avancées remarquables, accompagnées d’émotions à intensité variable. Car remuer le passé n’est pas sans risques, d’autant que la vérité peut se cacher derrière bien des non-dits ou être à géométrie variable. Alors ne vaut-il pas mieux se taire?
C’est le choix qu’a fait Pierre: «Tout juste nous aura-t-il lâché un peu de son enfance saccagée, la morsure des dimanches pensionnaires, la veilleuse bleue des dortoirs au-dessus des cauchemars, l’odeur humide des préaux, cette dévastation initiale que le temps n’entama pas. Il lui avait fallu être ce fils courageux qui dut porter le poids de l’absence sur ses épaules, grandir quand même, et que les heures de la Libération ne libéreront pas, creusé par ce gouffre, au final le constituant, sans soupçonner que sa souffrance serait un jour, pour moi, son ainé, un appel.»
Après les bribes d’informations soutirées presque contre son gré à ce père, il faut élargir le champ des recherches, se rendre aux archives, chercher dans les dossiers, recouper des informations souvent parcellaires. Et quelquefois se contenter de l’histoire des autres, compagnons de régiment, de tranchée ou de captivité, qui ont cheminé aux côtés de Paol.
Jean-Luc Coatalem a compris que cette communauté de destin soude les hommes et que tous ceux qui se sortent de conflits aussi meurtriers que le fut la Grande Guerre se forgent une «opinion sur la peur, la mort, et entre les deux, ce qu’est la viande humaine sous un déluge de fer ou dans les volutes de l’ypérite.» Avant d’ajouter, fataliste: «Une histoire banale de soldat français. Paol n’a que vingt-cinq ans, Paol a déjà mille ans.» Et passer d’une guerre à l’autre, dont il ne reviendra pas.
Si j’ai beaucoup aimé suivre le voyage qu’effectue l’auteur sur les pas de ses aînés, c’est parce qu’il ne nous cache rien de ses tâtonnements, de ses doutes, de ses interrogations, obligé de concéder que «plus les choses se ramifiaient, plus elles se complexifiaient. Un témoignage venait en contredire un autre, les dates ne se recoupaient plus, il manquait des pièces et des interactions. Tout aurait-il été embrouillé? A qui s’adresser? Il aura beau faire, aller jusqu’à Buchenwald et Bergen-Belsen, le puzzle restera incomplet.
Mais ici ce n’est pas la résolution de l’énigme qui compte, c’est le chemin emprunté. Cette tentative de ramener à la lumière le destin d’un homme oublié, de «tenter de nouer ce dialogue singulier avec lui». Ce beau roman – plein de fureur et de pudeur – y parvient avec talent.
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