Je ne suis pas seul à être seul
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
Le premier souvenir de solitude ? Un petit garçon coiffé en brosse qui réclame sa mère à l’accueil d’un grand magasin. Plus tard, c’est un enfant de 10 ans qui nage seul dans la mer du nord et qui lorsqu’il se retourne découvre la plage vide : personne ne l’a attendu. Puis c’est la première danse refusée, la première rupture, le premier deuil, mais c’est aussi tous ces moments choisis, voulus, espérés, goutés : seul avec un livre, avec une musique, seul à regarder les autres, seul en écrivant. Jean-Louis Fournier est toujours ce petit garçon, fils unique qui rêvait d’amitiés et d’une grande famille mais qui espérait aussi s’échapper, grandir, rester seul. Aujourd’hui dans un grand appartement, après la mort de sa femme, de ses amis, de son éditeur, ce désir des autres et ce besoin de solitude sont restés les mêmes et il passe de l’un à l’autre.
Ma lecture
Une lecture qui dès les premières « pensées » m’ont un peu gênées par le ton, par les sentiments qui transpiraient, n’ayant jamais lu cet auteur, je lui trouvais des accents Desprogiens qui ont été confirmé dans ma lecture par l’évocation de l’humoriste et de leur travail en commun. Mon ressenti était juste…. N’étant pas réceptive à ce genre d’humour, je sentais que je m’engageais dans un style qui ne me correspondait pas.
Je préfère le silence de la solitude au vacarme de la multitude, la fraîcheur apaisante de la solitude à la chaleur étouffante de la multitude.(p57)
L’auteur est confronté à la solitude, solitude imposée, non choisie et nous fait part de ses pensées sur cette existence faite du vide laissé par les êtres chers et en particulier de sa femme, Sylvie, qui l’attend au Père Lachaise. C’est un court recueil teinté de mélancolie dans lequel Jean-Luc Fournier porte un regard sur lui-même et sur le monde qui l’entoure, regard sarcastique, critique sur ses contemporains et dans lequel il tente malgré tout de trouver encore un sens à son existence.
Il faut être amateur de ce style d’écriture qui mêle humour assez noir et dérision pour rendre les choses plus supportables, comme il l’avoue :
La solitude, c’est tendance et c’est lourd.
J’ai essayé de faire un livre léger.
Avec plus d’accordéon que de violoncelle, quelques rires ajoutés et quelques facéties quand ça devient vraiment triste. (p133)
Pour ma part j’ai eu un peu de mal à l’apprécier car je vois la solitude comme un sentiment plus positif car voulue, le choix d’être une sorte d’ermite, de savourer le silence, de vivre loin du déchaînement du monde moderne.
L’auteur se révèle comme une sorte de misanthrope, jugeant le monde qui l’entoure comme responsable de son état mais ne se remettant pas en question sur son attitude. Ainsi va le monde, ainsi va les aiguilles du temps, les cheveux blanc arrivent et l’horloge tourne, vite, bien trop vie. Seule, Claire, jeune étudiante bénévole déléguée par la Mairie auprès des personnes isolées, trouve grâce à ses yeux, peut-être parce qu’elle passe outre ses remarques, peut-être qu’elle-même comble sa solitude en venant en aide aux autres esseulés.
Oui dans notre monde hyper connecté la solitude s’installe, les gens ne se parlent plus comme ces couples qu’il observe au restaurant et qui n’ont plus rien à se dire, ces familles disloquées, comme ces humains qui étalent leur vie sur les réseaux sociaux mais ne s’inquiètent pas de leurs voisins, nous vivons dans un monde d’ultra moderne solitude comme le chantait Alain Souchon.
J’ai choisi cette lecture pour le thème : la solitude, un thème qui m’intéressait et que je ne trouve pas pour ma part forcément négatif. Je l’ai lu jusqu’au bout car Jean Louis Fournier a malgré tout un regard pertinent sur le monde qui l’entoure à la manière de Philippe Delerm lu très récemment mais sur un ton plus sombre, il n’hésite pas à se montrer sous son plus mauvais jour, celui d’un octogénaire bougon, râleur, égoïste. Il est apparemment coutumier de ce style, c’est donc plus moi qui ne suis pas réceptive à ce langage mais reconnaissons lui le courage de se montrer sous un mauvais jour….
Je vous invite à découvrir le billet de Usva qui apprécie cet auteur depuis longtemps et qui m’a encouragée à le découvrir dans un de ces précédents romans. C’est noté !
A conseiller aux amateurs de ce style, aux inconditionnels de Pierre Desproges qui y retrouveront cet humour parfois glacial et qui moi m’a laissé un peu de glace….
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