Laëtitia
  • Date de parution 02/01/2020
  • Nombre de pages 456
  • Poids de l’article 238 gr
  • ISBN-13 9782757883112
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 111 mm
  • Edition Livre de poche
Biographies, Mémoires Récits

Laëtitia

4.11 / 5 (897 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Laëtitia Perrais avait 18 ans et la vie devant elle. Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, elle a été enlevée. Puis tuée. Par la vague d’émotion sans précédent qu’il a soulevée, ce fait divers est devenu une affaire d’État. À travers cette enquête de vie, Ivan Jablonka rend Laëtitia à elle-même. À sa liberté et à sa dignité.Ivan Jablonka est historien et écrivain. Il a publié au Seuil, dans « La Librairie du XXIe siècle », Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus (2012) et L’histoire est une littérature contemporaine (2014).« Un livre poignant, à la mesure de la destinée de cette jeune fille. »Les Inrockuptibles« Un récit historique et citoyen. Et un grand livre. »L’Express« Un thriller à couper le souffle. »Grazia

livré en 5 jours

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  • Date de parution 02/01/2020
  • Nombre de pages 456
  • Poids de l’article 238 gr
  • ISBN-13 9782757883112
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 111 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Plus qu'un roman, "Laëtitia" est une enquête, basée sur un sordide fait divers : l'enlèvement et l'assassinat, en 2011, de la jeune Laëtitia Perrais, qui alimenta la une des médias pendant de longues semaines.


Mais ce n'est pas vraiment aux circonstances de la mort de la jeune fille que s'intéresse Ivan Jablonka, ou en tous cas pas seulement. Sa volonté, ainsi qu'il l'exprime clairement en début de récit, est de faire de Laëtitia autre chose que la figure centrale d'une tragédie sanglante. Il veut lui rendre sa vie, car il trouve profondément injuste qu'elle ne soit connue que par sa fin dramatique, qui met en avant son meurtrier et la victoire de ce dernier sur le cours de son existence. Il s'agit de lui rendre sa dignité, de faire en sorte que son prénom ne reste pas celui que l'on n'associe qu'à une "affaire".


Précisons qu'Ivan Jablonka est avant tout un historien. A ce titre, il met au service de son livre sa rigueur d'analyste mais aussi et surtout une vision du fait divers qui englobe ce dernier dans un contexte social, politique, judiciaire, et humain. 


Il mène une enquête dont le but est de retracer l’existence de Laëtitia, afin, comme évoqué ci-dessus, de lui rendre la réalité de sa présence au monde avant le drame, mais aussi d'y traquer les prémices de sa mort, et tenter de comprendre pourquoi, contre toute logique et contre toute prudence, elle a volontairement suivi son assassin. Il rencontre sa famille -notamment la si touchante Jessica, sa sœur jumelle-, ses amis, ainsi que les magistrats, les enquêteurs et les les journalistes qui ont couvert le meurtre.


Le résultat est un funeste compte à rebours reconstituant les dernières heures de Laëtitia, entrecoupé de la transcription de moments de sa vie issus du témoignage de ses proches, des étapes de l'enquête judiciaire, du retentissement médiatique et politique de l'affaire.


Dès sa petite enfance, Laëtitia baigne dans une atmosphère de violence et de chaos, privée de sécurité affective. Sa mère est violée par son père quand elle a trois ans, et ce dernier, alcoolique et irresponsable, est emprisonné. Sa mère, dépressive, finit par être internée. Ses deux fillettes sont alors confiées aux services sociaux, puis placées dans une famille d'accueil, chez M. et Mme Patron. Les jumelles découvrent alors la stabilité d'une "vraie" famille, et raccrochent plus ou moins un parcours scolaire jusque-là chaotique. Au moment du drame, Laëtitia, âgée d'à peine dix-huit ans, vit encore chez les Patron et est apprentie serveuse dans un hôtel-restaurant de la petite ville balnéaire de Pornic, en région nantaise. Elle voit régulièrement son père, qui, ayant refait sa vie, semble s'être assagi, et s'occupe autant que possible de ses filles.

Mais les jumelles n'avaient pas trouvé chez les Patron le foyer idéal de paix et de sécurité qu'offraient les apparences. La violence les y avait poursuivies : l'arrestation de Tony Meilhon -assassin de Laëtitia- est bientôt suivie des révélations de Jessica sur les attouchements que son père d'accueil lui faisaient subir depuis plusieurs années...


Les filles Perrais sont ainsi, selon Ivan Jablonka, les héritières d'une longue tradition de violences faites aux femmes, qui par ailleurs ne sont souvent pas reconnues, notamment quand elles ont pour cadre le cercle familial (ce n'est qu'au début des années 90 que la loi a autorisé les femmes à poursuivre leur conjoint pour violences sexuelles). Issues de cette classe laborieuse peuplant les cités HLM des ceintures urbaines touchée par le chômage, la précarité et l'alcoolisme, en risque permanent d'échec scolaire, elles font partie de ces enfants vulnérables, qui, parce qu'on leur donne rarement la parole, subissent et se taisent.


Leur arrivée chez les Patron, dans le Pays de Retz, marque une certaine forme d'ascension sociale. Elles s'intègrent alors à cette jeunesse invisible des zones périurbaines, ni citadines ni vraiment rurales, dont le quotidien est celui des trajets en car de ramassage scolaire, du collège où tous les élèves se connaissent, de l'éloignement des activités sportives et culturelles, de l'ennui des petites vacances, dont le paysage est celui d'enfilades pavillonnaires, d'axes reliant des ronds-points. Une jeunesse passée dans des espaces anonymes, entre Mc Do et galeries commerciales, une jeunesse sans emblème, dont on ne parle jamais, et qui constituera ces classes populaires de la "France périphérique", qui travaillent et vivent en silence.


En resituant Laëtitia dans son histoire personnelle et dans son environnement, Ivan Jablonka s'oppose à la vision réductrice et instrumentalisée qu'en fera Nicolas Sarkozy, alors président de la république. Victime, selon lui, d'une justice trop laxiste qui, en libérant le délinquant sexuel récidiviste Tony Meilhon, lui a donné la possibilité de commettre cet assassinat, elle devient un prétexte à étayer son discours sécuritaire, l'occasion d'entretenir cette peur qui sert sa politique crimino-populiste. L'auteur rétablit la vérité en précisant que Tony Meilhon n'a d'une part jamais été condamné pour violence sexuelle, et que s'il était libre, c'est d'autre part parce qu'il avait purgé l'intégralité de sa dernière peine de prison (il avait été condamné pour braquage). La position du président, sa volonté de faire de l'affaire l'étendard d'une cause fondée sur l'incompétence des magistrats, met le feu aux poudres. Ces derniers lancent pour la première fois un mouvement de grève nationale, déplorant leur manque de moyens, et des réformes successives sans réelle cohérence.


Ivan Jablonka montre quant à lui l'implication de ces équipes judiciaires, policières, des services sociaux aussi, constitués d'hommes et de femmes exerçant des métiers difficiles, qui ont à cœur de mener à bien leur mission parce qu'ils sont surtout profondément humains.


Et il n'enferme pas son héroïne dans quelque fonction symbolique, s'attachant, à partir du témoignage de ses proches, de ses écrits sur les réseaux sociaux, de ses lettres, à en faire le portrait le plus fidèle possible. Gamine maigrichonne, timide, inhibée, impressionnable, à l'orthographe notoirement catastrophique, Laëtitia était aimée pour sa douceur, sa gentillesse, et son optimisme. En grandissant, toujours aussi discrète et réticente à évoquer ses blessures, malgré son apparente fragilité, elle était aussi capable de faire preuve d'une grande force de caractère, ainsi que l'évoque sa sœur Jessica.

C'était aussi une jeune fille de son temps, active sur les réseaux sociaux, ancrée dans cette "génération SMS" fan de télévision, de séries et de musique grand public, que distrayaient le star system, ses bimbos et ses bogosses... 


Très intelligemment, "Laëtitia" interroge notre société, ses dérives et ses limites, et s'attache aussi à sonder les failles et les forces de ceux qui la constituent, pour le meilleur et pour le pire... C'est enfin et surtout un hommage profondément touchant à cette jeune fille a priori insignifiante, à qui Ivan Jablonka parvient en effet à rendre sa dignité, et la dimension unique de son individualité.



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