Sur tes traces

Je suis toujours impatiente de découvrir le nouveau Coben et encore plus quand j’ai la chance de l’avoir en version audio. La lecture de Sylvain Agaësse est excellente, il interprète brillamment les différents personnages, sa voix leur donne beaucoup de consistance.

David Burroughs est en prison depuis cinq ans pour le meurtre de son fils de trois ans. Il ne se souvient de rien, aurait agi dans une crise de somnambulisme après une soirée trop arrosée alors que son couple battait de l’aile. Une voisine a juré l’avoir vu enterrer une batte de baseball, ce qui a convaincu le tribunal. David est persuadé de ne pas avoir tué Matthew, mais il ne l’a pas protégé, il est rongé par la culpabilité, s’est replié sur lui-même et ne veut voir personne. Sa belle-soeur Rachel vient toutefois le visiter, elle a découvert une photo sur laquelle se trouve un petit garçon qui pourrait bien être Matthew. David demande à voir le directeur de la prison qui n’est autre que son parrain, il le mets au courant, mais le vieil homme ne le croit pas. Toutefois dans la journée suivante, David subit deux agressions, on en veut visiblement à sa vie et Philip McKenzie, le directeur, un vieil ami de son père n’aura pas d’autre choix que de l’aider à s’évader, s’en suit une intense cavale pour retrouver l’enfant avec l’aide de Rachel, une journaliste d’investigation en quête de rédemption également.

On retrouve des thèmes récurrents de l’auteur notamment, comme dirait Brel « un mort encore vivant », un enfant disparu et de lourds secrets de famille. L’intrigue manque de vraisemblance, l’évasion est un peu trop facile, tout comme le court laps de temps nécessaire pour retrouver l’enfant, la piste est un peu cousue de fil blanc. Toutefois ça ne m’a pas gênée pour me faire embarquer une fois de plus par cet auteur que j’apprécie. Il arrive se renouveler malgré la récurrence de ses thèmes favoris, il sait à chaque fois créer une nouvelle recette avec ces ingrédients. Le style est agréable et efficace, les chapitres courts s’enchaînent, donnant un rythme haletant à l’intrigue, le lecteur ressent l’urgence à laquelle sont confrontés les deux fugitifs qui ont le FBI à leurs trousses et qui peinent à les semer. Les deux agents spéciaux, Max et Sarah, mettent une note d’humour avec leurs propos décalés.

Coben dénonce une fois de plus le système judiciaire expéditif de son pays, le règne de la mafia et des ultra-riches qui peuvent tout se permettre grâce à leur puissance de corruption. Les personnages ne sont pas tout blancs ou tout noirs, à l’image du chef mafieux qui aidera David, par amitié pour son père, un policier qui aurait bien des choses à se reprocher au regard de la morale selon lui. La fidélité et l’amitié font aussi partie des valeurs sûres de l’auteur. Ce roman est un one shot, mais on y retrouve Maitre Crimstein.

J’ai beaucoup aimé ce thriller très bien ficelé, avec des personnages attachants pour la plupart, mais surtout bien développés. Une intrigue efficace avec un dénouement que je n’ai pas venu venir. Merci à Lizzie et Netgalley pour leur confiance