99 francs
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l’avis des lecteurs
Octave, publicitaire trentenaire branché et fortuné, dopé à la cocaïne, décide d'écrire un roman. Le but est d'y attaquer le marketting tout-puissant qui le fait vivre afin de se faire licencier avec des indemnités conséquentes car, comme il l'avoue lui-même, il "n'a pas les couilles de démissionner" (et il est d'une vénalité affligeante!)
Il nous livre ainsi une description corrosive et sarcastique de ce qu'il considère comme étant la dictature qui nous gouverne depuis la fin du XXème siècle, une dictature universelle et quasiment invincible, puisqu'elle plonge dans une soumission adorée de ceux qui la subissent : la publicité.
En arrière-plan, on suit ses déboires sentimentaux, ceux d'un homme qui refuse tout engagement, et qui finit par en souffrir.
J'ai lu ce roman par curiosité : Frédéric Beigbeder est un personnage dont le peu que j'avais aperçu sur le petit écran m'avait donné une image de "bobo" faussement encanaillé, et le seul fait de savoir qu'il fût critique littéraire pour Voici me paraissait assez rédhibitoire. Puis, lors d'un entretien radiophonique au cours duquel il présentait son dernier roman ("Au secours, pardon"), j'ai été agréablement surprise par son sens de l'autodérision, et sa façon de s'exprimer.
Finalement, en lisant "99 Francs", j'ai plutôt renoué avec ma première impression. Bien que le fond du discours soit juste, la critique, même si elle est parfois savoureuse, a néanmoins fini par me lasser. Octave n'a de cesse de fustiger l'empire de la publicité, voire à comparer son emprise et ses méthodes à celles de la propagande utilisée par le régime nazi (et notamment par Goebbels) au cours du IIIème Reich, il n'en reste pas moins l'un de ses acteurs, et donne surtout le sentiment de cracher dans la soupe, tout en continuant à profiter du système.
Sans doute est-ce volontaire de la part de Beigbeder : il décrit finalement un système contre lequel on ne peut combattre, tant les enjeux financiers sont importants. Si combat il y a, il ne peut être qu'individuel, mais l'auteur semble sceptique sur la capacité de chacun de nous à ne pas se laisser gagner par l'influence du marketing et des médias.
A mon humble avis, une cinquantaine de pages aurait suffi pour parvenir au même résultat, et c'est probablement le premier et dernier roman de Beigbeder que je lirai.
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