Tuer Jupiter
  • Date de parution 10/10/2019
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 109 gr
  • ISBN-13 9782757876251
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs

Tuer Jupiter

2.43 / 5 (89 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Bonjour à tous,12 novembre, 07h30, et un seul titre pour cette édition spéciale : le président de la République est mort. Les circonstances du décès sont encore floues mais nos sources évoquent un assassinat. Une rumeur persistante de chocolats empoisonnés. Et l’État Islamique a déjà revendiqué. Le pays se réveille sous le choc. Nos premières pensées accompagnent bien sûr Brigitte, son épouse, qui pleure la perte de « son Emmanuel ». Nous ne manquerons pas de vous tenir informés dans notre édition spéciale, à suivre en direct, avec nos correspondants sur place, à l’Elysée.Restez avec nous sur BFMTV, la première chaîne d’information en continu.

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  • Date de parution 10/10/2019
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 109 gr
  • ISBN-13 9782757876251
  • Editeur POINTS
  • Format 179 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Destinés à attiser la curiosité du lecteur, les bandeaux ornant les livres de la rentrée littéraire sont désormais légions et peuvent également faire office d’avertissement comme c’est la cas pour Tuer Jupiter, le nouveau roman de François Médéline mettant en scène la mort du président Macron, victime d’un obscur complot impliquant les grands dirigeants de l’ordre mondial. Un drôle de nouveau monde. La fiction politique de la rentrée, le message est clair tout comme cet avant-propos de l’éditeur réitérant le fait qu’il s’agit avant tout d’une création littéraire et non d’un pamphlet ou autre critique politique s’inscrivant dans les récents scandales émaillant cette nouvelle présidence. C’est d’ailleurs mal connaître l’auteur que de le taxer d’opportuniste comme j’ai pu le voir dans quelques retours de lecture où l’on s’étonnait également de la brièveté d’un récit ne faisant que survoler le sujet. Il faut dire que ces quelques détracteurs s’attendaient, avec une fiction politique, à un texte conséquent à l’image des deux romans précédents de l’auteur, La Politique Du Tumulte (La Manufacture de Livres 2012) et Les Rêves De Guerre (La Manufacture de Livres 2014). Mais c’est à nouveau mal connaître François Médéline que de s’attendre à ce qu’il se plie aux exigences des codes pour satisfaire son lectorat en préférant nous livrer un texte à la fois vif et aérien offrant, au gré d’un périple à rebours du temps, quelques épisodes originaux et parfois audacieux de l’assassinat annoncé d’une figure politique élevée au rang d’icône.

#RIPEM. Les hashtags rendant hommage au président Emmanuel Macron fleurissent sur la toile du réseau social. C’est donc le dimanche 2 décembre 2018 que l’on assiste à l’ensevelissement du jeune président de la République lâchement empoisonné dans ce qui apparaît comme un attentat revendiqué par Daesch. Cérémonie au Panthéon conduite par Brigitte Macron, discours vibrant de Gérard Collomb, les hommages sont à la fois dignes et poignants. Mais à la remontée du temps on découvre les arcanes d’un complot où barbouzes et autres groupuscules inquiétants façonnent l’identité de cet Olivier Barnerie, alias Abdelkader Al-Faransi, un ancien néonazi devenu salafiste convaincu. Etrange parcours. Mais entre manipulations et compromissions, les dirigeants des grandes nations sont prêts à tout pour dissimuler leurs obscurs desseins, quitte à sacrifier Jupiter sur l’autel de son nouveau monde.

Tuer Jupiter, il y a bien évidemment, dans ce titre, comme un goût de folie et de provocation, qui correspond d’ailleurs bien à l’état d’esprit de son auteur qui nous entraîne, au gré d’une narration à rebours endiablée, aux origines d’un complot sinistre mettant en scène les turpitudes des grands hommes de pouvoir à l’image de Trump ou de Poutine, mais également de ceux qui font partie de l’entourage du président Macron. En connaisseur avisé du monde politique pour lequel il a travaillé, François Médéline restitue, avec une insolente aisance, toute la mécanique, parfois retorse, des arcanes d’un pouvoir suprême autour duquel gravite une kyrielle d’individus prêt à en découdre pour en obtenir quelques miettes. Dans une espèce de mécanique de la désacralisation, le lecteur va assister à la panthéonisation du chef d’état défunt puis à l’embaumement du corps d’Emmanuel Macron pour finir avec quelques instants d’intimité entre Bibi et Manu qui font écho à ceux de la famille Trump ou de l’entourage de Poutine. Des échanges qui pourraient prêter à sourire, s’il n’y avait pas ce sentiment d’assister à une grande kermesse mondiale dirigée par quelques personnages aux comportements parfois complètement infantiles avec ce sentiment que l’on se joue de tout et particulièrement de la vie des autres qui n’a plus du tout la même valeur dans ces hautes sphères du pouvoir.

Outre la folie et l’outrance, François Médéline prend soin d’instaurer tout au long de l’intrigue un sentiment de confusion dans le réalisme de sa fiction qui se traduit dès les premières pages avec cette série de tweets émanant de vrais ou de faux profils de personnalités commentant la mort du président français. Ainsi l’on serait prêt à rire du commentaire de Brigitte Macron lorsque l’on s’aperçoit que l’on a été tout simplement dupé par l’auteur qui met ainsi en exergue notre propre crédulité. Car avec Tuer Jupiter il est également question de manipulations médiatiques avec cette sarabande de manchettes de journaux, de commentaires Facebook, de blogs et autres moyens de communication qui mettent en lumière cet univers 2.0 dans lequel tout le monde peut s’immiscer pour mieux se perdre dans le chaos de cette hyper communication excessive.

Pouvoir et communication avec pour corollaire cette manipulation de tous les instants, on retrouve, au fil d’un texte aux accents « ellroyiens », toute la mécanique précise de la préparation d’un attentat avec quelques scènes saisissantes comme cette agression dantesque à Aubervilliers qui devient le point central du roman où tout bascule entre le projet et la mise en place du complot en faisant implicitement référence au fameux braquage de Underworld USA.Et puis, comme une espèce de mise en abîme, il y a cette scène étrange se déroulant sur un catamaran où le manipulateur instaure un climat de confiance et de dépendance avec sa victime tandis que François Médéline achève son roman sur voilier au large de l’Atlantique. Paradoxalement, c’est dans l’isolement d’un navire voguant au milieu de l’océan, bien loin de toute cette hyper connectivité que l’on fustige, que le vieux barbouze peut mettre en place des liens forts avec celui qui deviendra l’auteur de l’attentat.

Mise en exergue des egos démesurés de dirigeants infantiles,Tuer Jupiter devient effectivement la rare, voire la seule fiction politique de cette rentrée littéraire où l’audace et la pertinence d’une intrigue fulgurante remplit pleinement toutes ses promesses en livrant aux lecteurs une vision à la fois piquante et intelligente des arcanes du pouvoir.

Dans le cadre Toulouse polars du Sud, je participe avec 5 collègues et amis au prix des chroniqueurs, initié l’an dernier par Laurence de Evadez-moi. C’est dans ce cadre que je lis avec un peu de retard, Tuer Jupiter de François Médéline.


Vous avez forcément déjà lu ici ou là de quoi il s’agit : Le 3 décembre 2018 Macron entre au panthéon. Il a été assassiné le 11 novembre. Du 3 décembre 2018 à fin 2017, où se décide l’assassinat, nous allons remonter le temps pour voir, à rebours, comment tout cela s’est passé, et comment et pourquoi les autoproclamés grands du pays et du monde ont réagi.

Alors, suis-je convaincu ? Pas complètement.

Côté positif il y a l’effet de surprise (amoindri il est vrai en lisant le roman bien après tout le monde), une plume alerte, vive, des scènes assez loufoques, une irrévérence envers ceux qui se prennent pour les rois du monde. J’ai lu assez rapidement, souvent avec le sourire aux lèvres. Le recours à Twitter est assez bien vu, certains portraits sont savoureux et il y a des traits d’esprit qui font mouche.

Mais ensuite, je me suis dit : So what ? Et oui. Pour commencer, si en Corée du nord, au Maroc, ou en Arabie Séoudite il doit être assez gonflé d’écrire un livre où on tue le chef, en France, on ne risque pas grand-chose. Mais ce n’est pas grave.

Je ferais deux reproches essentiels au roman.

Tout d’abord sa structure inutilement compliquée. Pourquoi cette marche arrière ? Pourquoi certains détours en cours d’intrigue ? Ca donne une impression de complexité, de construction savante, mais est-ce que ça apporte quelque chose ? Pour moi non.

Et surtout j’ai plus eu l’impression de lire une suite de sketchs qu’un vrai roman structuré. Deux sketchs avec Trump, bien trouvés, mais on sait déjà qu’il n’a pas inventé la machine à dénoyauter les pois chiches comme dit Oppel. Un avec Poutine. Quelques-uns avec le couple Macron, bien gentils d’ailleurs, quelques autres avec les ministres. Une jolie imitation du célèbre François Molins … Mais une série de sketchs, aussi réussis soient-ils ne fait pas un roman, et là ça manque de liant, et même de véritable intention. Ou du moins je ne l’ai pas vue.

Et puis, c’est bien de rendre hommage à Ellroy (même si je trouve dommage d’expliciter la référence en bas de page), et d’écrire une demi-page dans le style David Peace dans Rouge ou mort, mais l’exploit ce n’est pas de tenir une demi-page, c’est d’arriver à faire avaler ce style à un lecteur qui se fiche du foot pendant 500 pages ! Donc c’est sympathique, mais ça souligne quand même l’écart entre les deux auteurs.

Et c’est là qu’on s’aperçoit que, quand au travers du destin d’un homme public (en l’occurrence l’entraineur des Reds de Liverpool) David Peace décrit tout un peuple et toute une époque, avec Tuer JupiterFrançois Médéline s’amuse à décrire quelques figures médiatiques qui m’intéressent assez peu. Que restera-t-il du roman quand tout le monde aura oublié les Macrons, Collomb, Larcher et autres Trump ? On pourrait me reprocher de faire cette comparaison qui n’a peut-être pas lieu d’être, mais c’est lui qui l’a cherchée !

Bref, amusant, sans plus. Mais c’est peut-être moi qui suis allergique aux Macron, Poutines et autres emplumés qui trônent ici et là. Plusieurs de mes collègues du prix des chroniqueurs ont vraiment apprécié.

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