Les rêves de guerre
  • Date de parution 19/01/2024
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 210 gr
  • ISBN-13 9791041412198
  • Editeur POINTS
  • Format 178 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Romans noirs

Les rêves de guerre

3.58 / 5 (18 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Le meurtre de Paul Wallace ravive de sombres souvenirs chez Michel Molina, officier de police lyonnais. Le suspect est Jean Métral, son meilleur ami, à peine libéré de prison après avoir assassiné vingt ans plus tôt Ben Wallace, le frère de Paul. L’enquête ramène Molina dans la région de sa jeunesse et le précipite au cœur de sa propre histoire, du bordel de Mauthausen aux rives du lac Léman…François Médéline est né à Lyon en 1977. C’est après avoir lu Le Grand Nulle Part de James Ellroy qu’il décide de se lancer dans l’écriture. Il travaille dans la politique et pour le cinéma. La Politique du tumulte, son premier roman, est disponible en Points. « François Médéline sait à merveille camper les antihéros : bandits, politiques corrompus, flics caractériels et obstinés. » « Équipier », France Inter

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  • Date de parution 19/01/2024
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 210 gr
  • ISBN-13 9791041412198
  • Editeur POINTS
  • Format 178 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

« Lire rend moins con » c’est avec cet aphorisme de Claude Mesplède que l’on pourrait débuter cette chronique consacrée au dernier roman de François Médéline, Les Rêves de Guerre. Il y a comme ça dans le paysage littéraire des ouvrages qui vous échappent. Et malgré toute la bonne volonté que vous y apportez, il faut bien admettre que l’on ne parvient pas toujours à saisir le sens du récit vers lequel certains auteurs veulent entrainer le lecteur. Lire rend peut-être moins con, mais donne parfois l’impression de l’être toujours un peu. Roman iconoclaste ou récit brillant, Les Rêves de Guerre fait partie de ceux-là.

Michel Molina est un flic atypique qui dirige un groupe de la SRPJ de Lyon. La quiétude des bord du Léman et son charmant petit village d’Yvoire qui l’a vu naître, tout cela est désormais loin derrière lui jusqu’au jour où il reçoit deux coupures de presse relatant le parcours d’un simple d’esprit de la région, condamné pour le meurtre d’un ami d’enfance et qui, après vingt ans de placard, s’empresse de tuer le frère de la victime. Mais autour de ces deux faits divers tragiques, Molina sait parfaitement que la version des journaux ne reflète pas toute la vérité. Accompagné du « Vieux », flic revêche et alcolo, Michel Molina va retourner sur les lieux de son enfance pour mettre à jour les magouilles de cette bourgeoisie provinciale. Amours défunts, sectes solaires, combines financières et politiques, tractations douteuses entre deux pays voisins, Michel Molina va surtout mettre à jour les secrets liés à sa jeunesse et à sa famille peu ordinaire composée d’un frère truand international désormais en cavale et d’une mère mystérieuse dont il découvre le passé par le biais du texte d’un écrivain mythique qui porte le même nom que lui. Du bordel du camp de la mort de Mauthausen aux eaux troubles du Léman, François Médéline interroge la mort, la vengeance et surtout cet irrépressible besoin d’écrire.

Que l’on ne s’y trompe pas, outre le fait d’être tous un peu con, il faut comprendre que Les Rêves de Guerre est un roman spécialement destiné à malmener le lecteur. C’est un récit baroque, chaotique, surchargé de fioritures dont certaines s’avèrent inutiles. Il y a trop de trop dans ce récit. Trop d’intrigues parallèles, trop de styles différents, trop de questions, trop de réponses, trop de références. On s’y perd. C’est très souvent brillant, parfois pompeux et très rarement ennuyant. Le tout est déconcertant, c’est le moins que l’on puisse dire.

Je vous laisse tout d’abord vous attarder sur la couverture du livre. Elle est magnifique. Le portrait d’une femme du ghetto de Varsovie prise par le photographe personnel de Hitler. Ce visage souriant qui se ferme au cliché suivant, illustre l’ambivalence qui résonne tout au long du livre de François Médéline. C’est probablement une Natacha, personnage central du roman.

En guise d’introduction les cinq premières pages au style aussi insolite qu’artificiel nous présente un trio maudit, composé de deux hommes et d’une femme, s’évadant du camp de la mort de Mauthausen. Un style qui n’appartient pas à François Médéline, mais à l’un de ses personnages dont il nous livre des extraits de son roman culte. On oscille entre l’agacement et l’émerveillement pour finalement se laisser entrainer dans ce déferlement de mots disparates chargés d’émotions. Le retour à la normal est relatif puisque le style de l’auteur reste déconcertant avec cette propension surprenante à décliner le passé sur le mode du présent. On évolue principalement dans les années 80 que François Médéline parvient à nous restituer avec une belle justesse que ce soit par l’entremise de la musique, des nouvelles diffusées par les médias et surtout la fameuse Citroën CX. Une belle écriture très bien travaillée nous permet de découvrir des protagonistes atypiques évoluant dans une atmosphère qui évoque les films de Guillaume Nicloux. On appréciera donc ces seconds couteaux comme le « Vieux » flic qui rappelle un Bérurier à l’âme plus sombre. Le personnage principal n’est malheureusement pas dépourvu de clichés. Un flic rebelle qui fume et deal du haschich, franchement on a vu mieux et surtout plus original. Le côté borderline reste également très convenu. Et puis il y a ce romancier énigmatique qui nous livre dans une interview d’Apostrophe sa vision alambiquée, parfois conflictuelle du monde littéraire qu’il méprise dans des envolées délirantes. Sans servir le récit, ce passage ostensiblement pompeux semble parfois refléter le point de vue de l’auteur qui se dissimule derrière les propos de son personnage.

Alors bien sûr, on me dira que je suis trop con pour avoir saisi derrière ce texte chaotique toute la quintessence du génie de l’auteur, la perspective du bien et du mal, la puissance d’un final onirique qui donne son titre au livre, des personnages qui rendent hommage à l’univers de Bialot. Et puis Emile Verhaeven, Juan Ramon Jiménez, Les Nocturnes de Chopin et même Nietzsche. Un étalage culturel éblouissant qui devient finalement trop indigeste.

Avec Les Rêves de Guerre, je me suis perdu dans un roman troublant, déstabilisant où le talent de l’auteur se disperse dans une mise en scène qui oscille entre le sublime et le grotesque. Un livre puissant qui manque parfois de tenue mais qui mérite d’être découvert car même si vous n’en maîtrisez pas tous les tenants et aboutissants, il est absolument certain qu’il vous rendra un peu moins con. 

1989, Michel Molina est responsable de groupe au SRPJ de Lyon. Sa mère Natacha vit dans le sud de la France alors que lui est resté fidèle à son quartier populaire de la Saulaie. Son frère Pierre est passé des maisons de correction aux QHS, de Lyon à l’Espagne, de l’Espagne à la Colombie, des petits trafics aux cartels de la coke. En ce jour où le mur de Berlin s’effondre, Michel Molina apprend le meurtre de Paul Wallace à Yvoire. L’histoire semble se répéter : l’assassin s’appelle Jean Métral, récemment libéré de prison après avoir assassiné en 1969… Ben Wallace, le frère de la victime.

Entre la Suisse et les rives du lac Léman, Michel Molina, flanqué de l’inspecteur Grubin, navigue dans ses souvenirs, les relations consanguines de la petite bourgeoisie provinciale, des seconds couteaux illuminés, des gens taiseux et une gigantesque masse d’eau prisonnière des montagnes. Cette enquête criminelle va le mener au cœur de sa propre histoire, de ses ambivalences et sur les traces de celui qui se cache derrière les lignes d’un écrivain de légende…

J’ai vécu une très étrange et singulière expérience de lecture avec ce roman. Je l’ai abordé tranquillement sans trop penser à ce que je lisais et arrivée au quart du livre, je me suis rendue compte que j’étais en train de passer à côté de quelque chose, une drôle de sensation. J’ai donc tout repris depuis le début, dans un tout autre état d’esprit et là j’ai été happée par la prose de François Médéline. Le bougre a un réel talent pour les phrases qui restent scotchées dans la tête, de celles qu’on a envie d’écrire quelque part pour s’en souvenir parce qu’elles font écho au plus profond de soi.

Les premières pages du roman donnent le ton. C’est sec, aride, il y a de la fureur, de l’amour, de la passion, tellement de peur et de larmes aussi. Se retrouver direct, comme ça, sans prévenir, dans le camp de Mauthausen et son bordel…il faut s’accrocher et il faut oser l’écrire et c’est comme ça pendant tout le roman…il faut s’accrocher. Je ne vais pas vous dévoiler l’histoire, la quatrième de couv’ le fait très bien.

L’intrigue à vrai dire m’est plus ou moins passée au-dessus des oreilles, ce qui ne veut pas dire qu’elle est mauvaise, non, ce n’est pas le cas, elle tient réellement le bouquin, mais ce qui m’a réellement séduite dans ce roman c’est l’ambiance. C’est noir sans aucun doute, noir comme un film de Chabrol avec les non-dits, les mesquineries, la duplicité des protagonistes et comme dans un film de Chabrol ça se déroule dans une province bien silencieuse et un peu morne, au milieu de la petite bourgeoisie étroite d’esprit et emberlificotée dans ses principes et ses certitudes.

Le commissaire Molina est un peu disjoncté et son acolyte, le vieux, pas moins ravagé (et confit dans l’alcool). Il faut voir ce jeune commissaire chercher et fouiller dans ses souvenirs et triturer sa mémoire en fumant un joint sur le balcon de son hôtel sur les bords du lac Léman pendant que son compère évide dans le bac à douche les poissons qu’il a péchés….des personnages vous dis-je ! Un duo de choc qui va mener cette enquête pas forcément en douceur mais avec une certaine finesse et surtout de l’intelligence. Tiens, oui, de l’intelligence, il y en a pas mal tout au long de ce roman. La construction est brillante, l’intrigue est dense, tordue et quelque peu brumeuse, mais c’est surtout l’écriture de Médéline qui m’a captivée. Le bonhomme est capable de faire dans un style résolument aguicheur voire facile et tout d’un coup rompre la cadence et partir dans un lyrisme éblouissant et une poésie poignante…Il y a même quelques morceaux de bravoure que je vous laisse découvrir mais qui ne sont pas prêts de me sortir de l’esprit. Un roman sur la mémoire et l'impossible oubli, sur la résilience aussi.



En bref si vous cherchez un roman un peu creux ou tout au moins pas trop impactant pour vos cellules grises partez en courant, par contre si vous n’avez pas peur de prendre une baffe littéraire, foncez !

Une mention spéciale pour la couverture qui est superbe et troublante. Le regard de cette jeune femme vous restera longtemps dans la mémoire. Photo prise par Hugo Jaeger, photographe d'Adolphe Hitler, dans le ghetto de Kutno (Pologne) en 1940...


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