
Le carnet d'or
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
« On ne dira jamais assez combien ce livre a compté pour les jeunes femmes de ma génération. Il a changé radicalement notre conscience. » J.C Oates
La jeune romancière Anna Wulf, hantée par le syndrome de la page blanche, a le sentiment que sa vie s’effondre. Par peur de devenir folle, elle note ses expériences dans quatre carnets de couleur. Mais c’est le cinquième, couleur or, qui sera la clé de sa guérison, de sa renaissance.
Ma lecture
Il ne va pas être facile de parler de cette lecture car c’est une œuvre qui tient à la fois du roman, d’un journal, d’un essai à la fois politique, sociétal, mais également sur le travail d’écrivaine et en filigrane une biographie.
Au centre figure Anna, écrivaine qui vit seule avec sa fille depuis sa séparation d’avec le père de celle-ci et elle est à la fois déstabilisée dans sa vie de femme mais également en panne d’inspiration pour l’écriture de son prochain livre, qui va succéder à un premier roman qui a eu du succès et qui lui a permis de vivre avec les droits reçus. Elle a une amie, Molly, actrice, divorcée et mère de Tommy, jeune adulte qui se cherche entre une mère artiste et un père, homme d’affaires.
La structure du récit est assez complexe et je vais tenter de faire simple. Anna a besoin de structurer son travail afin à la fois de bâtir son prochain roman mais également de poser les bases de sa nouvelle vie. Elle tient pour cela quatre carnets : un noir, une sorte de biographie de sa vie, de ses souvenirs et en particulier dans la première partie ceux d’Afrique du Sud touchant au colonialisme et au racisme, un rouge qui concerne ce qui se rattache à la politique car communiste désabusée des révélations sur le parti dans les années 1950/60, un jaune où elle ébauche des histoires à partir de ses expériences et un bleu qui tient lieu de journal intime. Autour de ces quatre carnets il y a la transcription de sa relation avec Molly sous le titre « Femmes libres », de leurs échanges sur leurs vies, leurs enfants et leurs relations aux hommes. Tous ces carnets mènent au Carnet d’Or, celui qui sera la quintessence des carnets, l’œuvre ultime.
Alors disons-le tout de suite, ce n’est pas une lecture facile ou alors soyons plus précise, une lecture par moment laborieuse et parfois fluide, suivant les thèmes abordés et que de thèmes abordés ! Quand je parle de l’œuvre d’une vie c’est pour moi cela, l’auteure revenant et regroupant nombre de ses souvenirs, des ses sentiments, de ses préoccupations, qu’elles soient de l’ordre amoureux, maternel, amical, sociétal, politique ou organisationnel dans son quotidien de femme romancière.
J’ai abordé deux romans par le passé de cette auteure : Un enfant de l’amour, un court roman mais également Le rêve le plus doux que j’avais abandonné car je n’arrivais par voir où elle voulait en venir, mais dans Le carnet d’or j’y ai retrouvé justement cette construction, ce mélange d’idées, de sujets avec il me semble me souvenir des thèmes de l’amitié, de la cohabitation dans un logement (ici elle loue une chambre de son appartement), des engagements amoureux et sociétal
(…) et puis le manque d’homme ne me réussit guère
-J’aimerais bien savoir à qui cela réussit, rétorqua Julia, mais je ne pense pas que n’importe quel homme vaille mieux que pas d’homme (p192)
C’est un roman (puisqu’il est classé comme tel) à la fois sur le travail d’écrivain, sur la manière d’élaborer un roman, comment les idées, la source peut jaillir, qu’il s’agisse du passé de l’auteure, des ses positions vis-à-vis de la politique, de sa vie de femme mais sans que cela ne tombe dans le féminisme avec parfois une élucubration frôlant presque la folie, la frénésie qui habite Anna. Elle se voudrait indépendante et sûre d’elle, mais elle a plusieurs visages et devient parfois une amoureuse jalouse, exclusive sans oublier d’exposer sa relation aux hommes, pas contre les hommes, mais avec les hommes, défendant sa place de femme, son désir, le revendiquant, et les rapports entre les deux sexes.
-Tu devrais te soigner davantage, Anna, tu parais dix ans de plus que tu ne devrais. – tu vieillis. Alors je lui ai répondu : Richard, si je t’avais dit : Oh oui, viens dans mon lit, tu serais en train de me dire comme tu me trouves belle ! la vérité doit être quelque part à mi-chemin …? (p66)
Ses carnets lui servent à tenir, à tracer son chemin de création et deviennent ses piliers, ses fondements, composés parfois d’articles de presse, de détails intimes, de pensées ou de réflexions. Je n’ai pu m’empêcher de la rapprocher de Virginia Woolf (d’ailleurs Anna porte le nom de Wulf….) par l’importance de trouver son lieu d’écriture, la recherche d’indépendance, sa faculté d’observation de ce qui l’entoure mais également de faire le corollaire entre les idées, son besoin à la fois de s’isoler et rechercher le contact avec l’autre. Le carnet d’or est également une sorte de psychanalyse personnelle, Anna étant elle-même en analyse depuis des années avec celle qu’elle nomme Madame Sucre, en appliquant les conseils de celle-ci ou en cherchant des pistes, des techniques, pour s’apaiser et pouvoir calmer son esprit et parfois son corps pour laisser place à l’écriture.
Je dois avouer que par moment j’ai eu beaucoup de mal à me concentrer sur ce pavé très dense mais également très riche d’idées, chaque lecteur peut trouver dans l’un ou l’autre des carnets une préférence mais les quatre carnets + la narration Femmes libres sont nécessaires pour la compréhension de l’ensemble, même si je n’en ai pas tout saisi, si parfois mon esprit s’égarait ou se perdait. C’est une lecture exigeante où Anna/Doris Lessing se livre, nous livre ce qu’elle a de plus personnel, que ce soit dans les moyens utilisés pour écrire, de sa vie personnelle, la manière de cloisonner sa vie afin d’y trouver l’armature de base de ce qui pourra être un roman et qui plus est, comme elle le note à la toute fin, un roman qui aura du succès.
J’ai aimé mais j’ai admiré le travail nécessaire à l’élaboration d’un tel récit, de ce qu’il faut d’exigences pour y parvenir mais sa longueur, les alternances de style et les entrelacements des récits m’ont obligée parfois à revenir en arrière pour recontextualiser la narration que j’avais sous les yeux et comprendre les implications de chaque carnet. Une petite recommandation : lire la préface de Doris Lessing en fin de lecture où elle expose très clairement le but de l’ouvrage.
Pour lecteur(rice) averti(e)s où passionné(e)s du travail d’écriture mais je suis heureuse de l’avoir lu, dans sa totalité, d’avoir ouvert certaines portes sur un thème, le travail d’écrivain qui me passionne et c’est le genre de lecture qui reste gravée en vous pour longtemps par son originalité, son contenu et l’objectif de son auteure.
Quatrième de couverture
La jeune romancière Anna Wulf, hantée par le syndrome de la page blanche, a le sentiment que sa vie s'effondre. Par peur de devenir folle, elle note ses expériences dans quatre carnets de couleur. Mais c'est un cinquième, couleur d'or, qui sera la clé de sa guérison, de sa renaissance.
Mon avis
« Le carnet d’or » a été pour moi une belle découverte mais pas uniquement cela.
Ce livre a été aussi une fabuleuse « expérience littéraire ». Un vrai coup de cœur.
Comment se construire, se reconstruire, se comprendre, comprendre les autres et la vie, avancer avec ses forces et ses faiblesses à l’aide de l’écrit ….
Ces carnets si précieux, dont le plus précieux, « le carnet d’or » sont un formidable travail de retour sur soi accompli par la narratrice, Anna.
On trouve de tout dans ses écrits : l’actualité, les amours, les amitiés, les peines, les joies, la vraie vie … des retours en arrières, des parenthèses, des apartés, des réflexions, des commentaires … Tout cela peut rebuter certains lecteurs … Mais ce serait dommage car le livre vaut largement le détour.
Écrire ? Pour exister ? Pour comprendre ? Pour s’exprimer ? Pour vivre ? Pour tout cela mais aussi terriblement, violemment, profondément …. pour …. ETRE ..... tout simplement …
« Toutes sortes d’idées et d’expériences que je ne reconnaissais pas comme miennes surgirent à mesure que j’écrivais. » Doris Lessing
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