Tirez sur le pianiste !

Eddie joue tous les soirs du piano dans un bar d’habitués, le Harriet’s Hut. Il joue, ne parle à personne, prend sa paye et disparait jusqu’au lendemain soir. Jusqu’au soir où son frère Turley fait irruption au Harriet, poursuivi par deux malfrats. C’est alors tout le passé de Eddie qui refait surface, quand il s’appelait Edward Webster Lynn et donnait des concerts au Carnegie Hall.

Il aide son frère à fuir, mais se retrouve alors impliqué, en même temps que Lena, la serveuse qu’il raccompagnait chez elle ce soir-là. La tranquillité et le détachement d’Eddie vont devoir prendre fin.

J’ai lu des David Goodis, il y a longtemps, quand je découvrais le polar. J’en avais conclu que c’était fort bien écrit, mais que c’était un style qui ne m’intéressais pas plus que ça. Cette réédition confirme mon ancienne impression. Très bien écrit, beaux personnages, belle progression de l’intrigue, je n’ai rien d’objectif à redire.

C’est juste que l’auteur vous décrit un homme qui, au début met le pied dans des sables mouvants, et s’enfonce petit à petit, inexorablement, sans révolte ou presque. C’est beau, c’est désespéré, mais ce manque de révolte dans les histoires et les personnages de Goodis ne me convient pas, je n’arrive pas à m’y intéresser. Je préfère les râleurs, les rageux, ceux qui au moins se débattent. Plus de hargne ou d’humour, d’émotion, positive ou négative.