
S'adapter
Résumé éditeur
livré en 5 jours
livré en 5 jours
l’avis des lecteurs
C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire.
Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires.
Mon écoute
Je ne reviendrai que succinctement sur l’histoire, celle d’un enfant né avec un important handicap au sein d’une famille cévenole. L’originalité tient essentiellement à la construction et à la narration faite par les pierres qui entourent la maison et du point de vue de la fratrie : l’aîné, la cadette et le dernier, celui né après l’enfant différent et qui ne l’aura jamais connu si ce n’est pas son absence ou à travers sa famille et les souvenirs encore présents dans le lieu.
J’ai aimé écouter la délicatesse avec laquelle les pierres et la voix de Françoise Gillard m’ont conté l’histoire de cet enfant, lui qui ne voyait pas, ne parlait pas, ne bougeait pas, qui était présent mais absent, et qui occupe la place centrale du roman à travers le regard d’un frère aîné protecteur et attentif, d’une cadette indifférente mais pas insensible et d’un dernier qui se pose beaucoup de questions sur l’absent et sur sa propre place, son rôle.
J’ai aimé la manière dont Clara Dupont-Monod a trouvé les mots délicats, les sensations, les odeurs, les touchers, avec pudeur, douceur, sans violence ni pathos mais avec seulement l’amour d’une famille, la manière dont celle-ci l’accueilli avec ce que chacun était, sans jugement, l’a aimé, protégé et en a gardé l’empreinte à jamais. J’ai aimé l’immersion dans les montagnes cévenoles, la nature environnante, le voisinage de la grand-mère, les petits détails emplis de souvenirs, d’odeurs, de parfums, de touchers qui, comme les enfants, ont marqué les narratrices, les forces et les faiblesses de chacun qui ont forgé leurs vies à venir.
Et bien cette fois-ci je me range dans la lignée de ceux et celles qui ont aimé, la plume de l’autrice ayant su m’atteindre, me toucher, m’émouvoir. Alors l’addition des « J’ai aimé » devient un « J’ai beaucoup aimé » parce qu’il y a dans ce roman tellement de tendresse, de justesse, de pudeur, de retenue et d’amour mais tout en nous offrant la réalité d’une vie absente mais tellement présente qu’on ne peut qu’être sous le charme d’une plume mais également de la voix si adaptée aux mots et au sujet.
J’ai beaucoup aimé.
Il est difficile de parler de ce livre qui a déjà tant de prix et d’excellentes critiques, il me semble impossible d’ajouter quelque chose qui n’ait pas été dit ailleurs. De plus, cet écrit plein d’émotions n’est pas facile à résumer, c’est un texte tout en sensibilité et en finesse. Il nous parle d’une famille sans nom qui vit heureuse dans les Cévennes, une famille banale et sans histoire avec deux enfants de neuf et sept ans. Puis arrive un troisième enfant, la vie continue. Lorsqu’il a trois mois, la mère s’inquiète de son peu de réaction, elle pense rapidement qu’il est aveugle. Et tombe le diagnostic : un lourd handicap, l’enfant est paralysé, aveugle et muet. Nous suivons ce tsunami qui bouleverse la famille du point de vue des enfants. La première partie est consacrée à l’ainé, un garçon sociable et leader qui se coupera des autres pour développer une relation fusionnelle avec son petit frère. Il est le premier à comprendre que le petit entend et sent les odeurs, il essaie de lui apporter le plus possible en lui racontant le monde qui les entoure. Il vivra très mal le placement puis le décès de l’enfant. Il se repliera complètement sur lui-même, se consacrant aux sciences et travaillera dans la finance.
La cadette éprouvera dégoût et honte vis vis de son petit frère, qui a pris toute la place dans la famille et surtout lui a volé l’attention de l’ainé. Elle refusera de s’en occuper et développera sa vie sociale. Sa grand mère l’aide beaucoup, elle se sent acceptée comme elle est. Après la mort de cette dernière, elle sent sa famille en danger et prend sur elle pour leur venir en aide avant qu’ils ne s’effondrent. Plus tard elle partira au Portugal.
Et vient le petit dernier, qui vit à l’ombre de ce frère fantôme et aura pour tâche de réparer ses parents. Il l’assumera avec joie et courage, remettant de la vie dans leur existence.
Ce magnifique récit est tout en délicatesse et en émotion. Il raconte comment la vie peut continuer et même repartir après un cataclysme. Chaque enfant réagit à sa manière mais il n’y a aucun jugement de la part des parents ou de la grand-mère. Celle-ci accompagne sa petite fille au mieux pour lui permettre d’émerger du drame, il n’y a jamais le moindre reproche pour son attitude, même lorsqu’elle lâche son frère la seule fois où elle a essayé de le porter.
Le difficile parcours administratif pour trouver une solution est évoqué, les parents s’épuisent et finalement l’enfant sera placé à des centaines de kilomètres. Travaillant moi-même dans le milieu du handicap, je trouve que le système suisse est mieux organisé, une seule administration, plutôt efficace, l’AI, s’occupe de tout et les centres spécialisés pour les enfants ne manquent pas, nous avons de la chance sur ce point.
La nature, en particulier la montagne est un personnage à part entière du livre, elle permet de se ressourcer et d’y trouver force, apaisement ou combativité selon ses besoins. Les trois enfants la lisent de manière différente en fonction de leur caractère. Malgré la gravité du sujet, ce n’est jamais lourd ni pathétique. Au contraire c’est un magnifique message d’espoir et de résilience. Ce sont les pierres de la cour qui ont le rôle de narrateur, c’est original mais déroutant.
Livraison soignée
Nos colis sont emballés avec soin pour des livres en excellent état
Conseil de libraires
et des sélections personnalisées pour les lecteurs du monde entier
1 millions de livres
romans, livres pour enfants, essais, BD, mangas, guides de voyages...
Paiement sécurisé
Les paiements sur notre site sont 100% sécurisés