
Ce que murmure la mer
Imprimé sur demande
l’avis des lecteurs
Ce que murmure la mer de Claire Carabas est un roman paru aux éditions Magic Mirror, en 2017. C’est une réécriture de la petite sirène, figurant dans la collection « Enchanted » de la maison. Et en effet, ça m’a enchantée. J’ai trouvé ce texte touchant, joli et musical. Une petite douceur délicate, parfois piquante aussi. Ma dernière lecture du mois de la fantasy (nous avons trouvé l’amour = romance) : j’ai fini le mois de mai et le challenge en beauté ! 🙂
La petite sirène de Claire Carabas
Une toute jeune sirène n’a qu’un rêve : rejoindre la surface de l’océan et voir le monde terrestre. A sa première échappée, elle aperçoit un marin, Yvon. Elle tombe sous le charme. Souhaitant ardemment le retrouver, elle se rend auprès d’une sorcière, apte à lui donner des jambes. La vilaine lui coupe la langue en plus…
Affolée, Galathée la sirène ne peut plus faire demi tour, et se lance dans la poursuite d’Yvon. Un jour, celui-ci croit l’apercevoir, le temps d’une seconde. Mais les sirènes n’existent pas, n’est ce pas ?
Yvon va ensuite plonger dans une dépression assez profonde, et une amertume liée à son retour à terre.
Jusqu’au jour où il secourt sur le sable une jeune femme muette…
Une réécriture intéressante
Un texte rythmé et musical
On retrouve les aspects traditionnels du conte : pas de happy end, avec une morale destinée au jeune public; un récit un peu hors du temps et du réel. Pas évident de déterminer exactement quand le texte se déroule, mais aucune importance, le récit raconté est universel.
Le texte est très bien écrit, riche en vocabulaire marin. On est littéralement plongé dans ce roman. Les points de vue d’Yvon et de Galathée s’entremêlent, miment le flux et le reflux de la mer. Ca ondule comme les vagues… C’était une lecture vraiment agréable.
Une réinterprétation du conte
Certes, les deux voix s’entremêlent, mais ne s’accordent jamais, et apportent leur lot de quiproquos et de malentendus. On a ici une réflexion intéressante sur la différence et le dialogue entre deux mondes trop distincts pour se comprendre (sirène//humain, mer//terre).
Mais il y a aussi une morale cruelle et dure à propos de la confrontation des rêves des personnages à la réalité. C’est une dimension supplémentaire (et appréciable) ajoutée au conte originel : les personnages sont fouillés, humains, avec leurs failles, leurs rêves, leurs désirs, leurs déceptions, amères et leur violence contenue.
Une roman doux et piquant
L’ouvrage est un bel écrin pour cette réécriture du conte d’Andersen. La couverture signée Mina M est très douce, j’aime beaucoup les couleurs et ces effets d’ondulation. Comme toujours chez Magic Mirror, la maquette de l’ouvrage est jolie, feuilleter le livre est agréable et la lecture aussi, et ce malgré quelques coquilles (il me semble que cet ouvrage était l’une des premières publications de la maison).
Si j’ai fondu devant l’objet livre, j’ai aussi été touchée par Galathée. J’ai beaucoup aimé cette petite fille perdue dans l’océan, dans ses rêves d’amour parfait, dans son admiration béate d’Yvon, seule dans son silence, et en proie à de violentes désillusions. J’ai beaucoup aimé sa métamorphose, que j’ai trouvée convaincante.
Et j’ai aussi aimé le traitement de la romance, qui n’est pas facile, ni évidente, comme le souligne très justement Lullaby sur son blog Lullastories. Y en a t-il seulement une, en fait ? Peut-être n’est ce encore qu’un rêve de Galathée… Je vous laisse découvrir ce joli roman, teinté de mélancolie.
Ce que murmure la mer de Claire Carabas est un joli roman doux amer de Claire Carabas. J’ai beaucoup aimé l’écriture travaillée de ce roman, et la réinterprétation intéressante du conte de la petite sirène. Cette lecture, je l’attendais avec impatience. Déjà parce que Magic Mirror est une maison d’édition que j’aime beaucoup et dont j’admire le travail (à ce titre, un projet Ulule absolument époustouflant est en cours, pour le financement d’un recueil de contes illustrés par Mina M : après cet article, courrez-y, c’est un ordre !). Et puis aussi parce que ma précédente lecture sur le conte de la petite sirène s’était soldée par un échec cuisant du fait de la médiocrité à pleurer du bouquin (ce qui me fait encore enrager d’ailleurs). Il fallait réparer ça. Ce que murmure la mer l’a fait. C’est véritablement une réécriture réussie et de qualité, dont je recommande la lecture.
Quatrième de couv’ :
» Je quitte mon monde, une fois de plus, pour aller à la rencontre du vôtre.
Je m’approche des lumières qui ceinturent vos rivages.
Je respire l’odeur de votre terre, de vos plantes et de vos feux.
Je longe vos côtes. Je peux nager longtemps.
Inlassable, je fends l’eau. Je cherche ce chant à nul autre pareil.
Ce chant que les femmes adressent à leurs hommes perdus. »
L’histoire de la sirène qui aimait l’homme n’a pas d’âge, l’impossibilité de cette pulsion se noue à la manière des grandes tragédies et étouffe inexorablement l’héroïne. Pourtant, quand Galathée aperçoit Yvon, solitaire sur son bateau à voiles, l’amour la foudroie et la pousse à toutes les folies. Éperdue, désespérée, animée par un espoir aveugle, elle parvient à se faire une place dans la vie du jeune marin, mais qu’en est-il de son cœur?
Redécouvrez le conte d’Hans Christian Andersen à travers les témoignages des amants empêchés et vivez le drame comme jamais vous ne l’avez exploré : de l’intérieur.
Mon avis :
Je remercie les Editions Magic Mirror pour l’envoi de cet ebook en SP aux petits ululeurs ayant soutenu leur ouverture ^^ :
Ce que murmure la mer est une réécriture du conte d’Andersen La petite sirène et vous pouvez oublier la version Disney qui ne s’approche ni de près ni de loin à l’une ou l’autre de ces versions, les histoires d’amour se finissent mal en général ^^
L’alternance des points de vue entre Yvon le marin et Galathée la sirène offre un récit rythmé. L’utilisation du « Je » pour chacun des personnages permet de suivre leur évolution au plus près et de voir se profiler la catastrophe finale créée par l’impossibilité de communication entre nos deux protagonistes, de leurs attentes envers l’autre et déceptions (ce qui au final peut faire écho à tous les couples en perdition).
Galathée est attirée de manière irrésistible par le monde de la surface, la richesse du Roi son père et la magnificence du monde sous-marin ne sont que prison dorée pour cette petite sirène assoiffée d’aventure. Yvon est un humain appelé par le grand large, en pleine course à voile en solitaire type Vent des globes, il ne se sent bien que sur son bateau même si la mer est une amante dangereuse. Galathée croisera cet homme une fois et ce sera l’amour fou, elle sacrifiera beaucoup dans la plus grande des souffrances pour assouvir son désir.
Une fois ce binôme formé sur la terre ferme, c’est une lente agonie des espoirs déçus qui s’installe et une fin tragique bien que radicalement différente (comme le laisse présager le tout début).
En bref, j’ai été ravie de lire cette réécriture qui m’a beaucoup plu. Comme pour le premier opus de la maison d’édition, Ronces blanches et Roses rouges, le conte original se trouve à la fin du livre et c’est une bonne idée.
Bonne lecture !
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