Le Grand Jeu
  • Date de parution 02/01/2019
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 120 gr
  • ISBN-13 9782743645908
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 109 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français Survie Solitude

Le Grand Jeu

2.97 / 5 (335 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Avec son style acéré, Céline Minard nous offre un roman brillant sur les jeux et les enjeux d'une solitude volontaire confrontée à l'épreuve de la nature. Installée dans un refuge high-tech accroché à une paroi d'un massif montagneux, une femme s'isole de ses semblables pour tenter de répondre à une question simple : comment vivre ? C'est dans l'espoir d'une réponse qu'elle s'est volontairement préparée, qu'elle a tout prévu : longues marches, activités de survie, rédaction d'un journal de bord... Tout, sauf la présence d'une ermite, surgie de la roche et du vent, qui bouleversera ses plans et changera ses résolutions.

livré en 5 jours

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  • Date de parution 02/01/2019
  • Nombre de pages 192
  • Poids de l’article 120 gr
  • ISBN-13 9782743645908
  • Editeur RIVAGES
  • Format 170 x 109 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Où?

Le roman se déroule sur un territoire situé à 2871m, vraisemblablement aux Etats-Unis. New-York est a seule ville qui y est évoquée.

Quand?

L’action se situe de nos jours.

Ce que j’en pense

***

Disons que cette période de l’année se prête volontiers à l’introspection et que le temps des bonnes résolutions est souvent l’occasion d’un retour en arrière pour aborder ce nouveau roman de Céline Minard.

Pour la narratrice, il s’agit en effet de se livrer à une expérience ultime, vivre seule dans un environnement hostile et se rapprocher de la nature pour mieux appréhender la vie, pour mieux comprendre son rapport au monde.

Au début du livre, on assiste à l’aménagement de sa maison sur un pic montagneux situé à quelques 2871 m d’altitude.

En fait de maison, c’est par hélicoptère qu’on lui livre « un habitacle thermo-réfléchissant, des panneaux photovoltaïques, deux plaques de cuisson performantes, une douche à thermostat » ainsi que des outils de jardinage, des vêtements, des livres et du matériel divers. Car elle a tout calculé, tout réfléchi, tout envisagé. Il ne s’agit pas de se retrouver tel un naufragé sur une île déserte, mais de s’installer avec un certain confort dans cette nature qu’il va falloir apprendre à connaître afin de la maîtriser.

« L’odeur, le volume de l’air, le son feutré de mes pas, la sérénité m’ont cueillie tous ensemble, et l’espace a subitement changé de texture. J’ai eu conscience de mon poids, de ma présence, de l’échange gazeux que j’entretenais avec mon milieu. »

Tout en préparant ses plates-bandes, en pêchant, en chassant afin de préparer l’hiver, elle est plus que jamais attentive au milieu qui l’entoure. Très vite elle constate : «La vie était partout à mes pieds et autour de moi, le désert n’existait pas. » Mais alors qu’elle semble prendre ses marques, un curieux incident vient gripper cette étude personnelle. Au cours de ses expéditions, elle découvre non seulement une bâtisse sur son vaste territoire, mais elle voit aussi «un bras maigre s’agiter au-dessus d’un tas de laine sombre».

Pour elle, qui n’avait pas prévu être dérangée par un être humain, cette rencontre est des plus déstabilisantes, même s’il s’agit en l’occurrence d’un moine muet ou plutôt d’une ermite qui entend, elle aussi, continuer à vaquer à ses occupations.

Cependant, et comme dans Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier, elle se rend très vite compte qu’il «n’y a pas de non-relation entre humains», que l’autarcie qu’elle entendait construire se heurtait à cette présence. Que sa théorie du rapport à l’autre, « Je veux imaginer une relation humaine qui n’aurait aucun rapport avec la promesse ou la menace. Qui n’aurait rien à voir, rien du tout, avec la séduction ou la destruction.» restera une vie de l’esprit.

Il en ira de même du programme qu’elle avait élaboré, «Les habitudes aussi, il faut les construire. Effectuer les gestes de l’autarcie, les gestes simples, quotidiens, voilà ce que je m’étais proposé de construire pour habitude.» et que les circonstances et la météo vont bousculer.

Si la promesse qu’elle s’était faite « est peut-être au fond une promesse de cohérence», force est de constater que les impondérables dictent davantage le quotidien et que la quête devient au fil des jours non plus mystique, mais existentielle. Comme l’écrit avec beaucoup d’à-propos Céline Minard, «le vide est une étude personnelle.» À vous de le ressentir. Vous en sortirez bouleversé !

Les circonstances d'une lecture sont parfois primordiales pour apprécier pleinement un roman. Ainsi en a-t-il été de celle du "Grand jeu" (du moins au début, comme nous le verrons par la suite), dernier roman en date de Céline Minard, dont je n'aurais sans doute pas autant aimé l'entame si je ne l'avais découvert dans un environnement montagnard.


Attention, loin de moi l'idée de comparer les conditions du séjour dans les hauteurs de son héroïne avec les miennes. J'ai pour ma part banalement passé quinze jours de vacances à Barcelonnette, dans un confortable studio où je rentrais chaque soir profiter d'un lit, d'une douche et d'une plaque de cuisson sur laquelle je préparais des denrées achetées au supermarché du coin... alors que le personnage de Céline Minard s'isole en pleine altitude dans une espèce de cylindre accroché à flanc de roche, spécifiquement aménagé pour pourvoir à ses besoins en toute autonomie. Elle plante ses fruits et ses légumes, pêche la truite, explore les environs et en équipe certaines parois naturelles de pitons en prévision de balades nécessitant une sérieuse connaissance de l'alpinisme... bref, rien à voir avec mes gentilles randonnées journalières qui, même si elles m'ont fait parfois cracher mes poumons (que voulez-vous, en région bordelaise, l'altitude, on n'a pas trop l'habitude), ne représentaient pas de réel exploit.


Il n'empêche que certains passages du "Grand jeu", que j'aurais peut-être trouvés un peu longs dans un autre contexte, m'ont vraiment parlé, parce que j'y retrouvais certains éléments dans lesquels me plongeaient mes journées. Cette sensation, au contact des espaces désertiques et minéraux, de s'imprégner de l'air, de l'odeur de la roche et de la terre, de réapprendre à s'émerveiller de la couleur d'une fleur ou des ailes d'un papillon... ce sentiment si ressourçant d'être seul au monde (ou du moins dans un périmètre de quelques kilomètres carrés), loin de ces nuisances sonores et de tous les parasites divers que nous impose le milieu urbain...


Mais que vient faire, en ces lieux désolés, et surtout dans les conditions détaillées ci-dessus, cette jeune femme dont nous ne savons rien de l'existence avant cette curieuse expérience ?


On pense comprendre qu'il s'agit d'une retraite, l'aboutissement d'une démarche qu'elle estime nécessaire, un moment de sa vie où il lui est devenu indispensable de se poser certaines questions, loin des distractions de la société et des interactions humaines qui pourraient nuire à sa réflexion. On se demande quel dégoût des autres ou quelle recherche de soi l'a amenée ici. S'agit-il d'apprendre à vivre avec soi-même ? Avec les autres ? Elle se pose de nombreuses questions sur la consistance de notre présence et de notre conscience au monde, s'interroge quant à la force et à l'influence des connexions entre les êtres sur leur personnalité, et leur rapport à eux-mêmes. Des questions auxquelles elle n'apporte d'ailleurs pas de réponse...


Et puis, presque aussi soudainement qu'elle m'avait conquise, Céline Minard m'a perdue... je ne voudrais pas gâcher le futur plaisir de ceux qui, malgré ce billet, auront envie de découvrir ce très curieux roman, aussi ne m'étendrai-je pas sur les événements insolites -voire surnaturels- qui viennent perturber l'isolement de la narratrice, et qui m'ont donné l'impression de faire irruption dans le récit comme des cheveux tombent dans la soupe... une véritable douche froide !


Je ne sais que dire de plus... ce roman m'a complètement décontenancée, je crois n'avoir rien compris à ce que je tenais entre les mains...


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