Les Roses fauves
  • Date de parution 10/02/2022
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 186 gr
  • ISBN-13 9782072962929
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Romans français famille Sentiments amour amitié

Les Roses fauves

3.49 / 5 (822 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

Alors que les roses s'attardent, énormes dans la lumière rasante, le doute la saisit pour la première fois. Et si, à force de se dire heureuse, elle était passée à côté du bonheur..."D'origine andalouse, Lola mène en Bretagne une vie solitaire et sans éclat. Dans sa chambre, face au lit où elle s'interdit de rêver, trône une armoire pleine de coeurs en tissus. Ils renferment les secrets rédigés par ses aïeules avant de mourir. Cette vieille coutume espagnole défend cependant à l'héritière de les ouvrir. Jusqu'au jour où l'un des coeurs se déchire...

livré en 4 jours

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  • Date de parution 10/02/2022
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 186 gr
  • ISBN-13 9782072962929
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs

Lola vit en Bretagne au-dessus du bureau de poste où elle travaille. Elle est jolie, sage et boiteuse. Elle ne désire rien et se dit comblée par son jardin. Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de son potager et, dans sa chambre, face au grand lit où elle s’interdit de rêver, trône une armoire de noces pleine des cœurs de ses ancêtres.

Dans la région d’Espagne où sont nées ses aïeules, quand une femme sent la mort venir, elle brode un coussin en forme de cœur qu’elle bourre de bouts de papier sur lesquels sont écrits ses secrets… À sa mort, sa fille ainée en hérite avec l’interdiction absolue de l’ouvrir. Des cœurs de femmes battent dans la vieille armoire de Lola. Ils racontent une histoire qui a commencé en Andalousie, il y a plus d’un siècle. Lola se demande si elle est faite de cette histoire familiale qu’elle ignore, si le sang des fables coule de génération en génération, s’il l’irrigue de terreurs et de peines qui ne lui appartiennent pas, mais agitent ses profondeurs. Sommes-nous écrits par ceux qui nous ont précédés ? Il faudrait ouvrir ces cœurs pour le savoir…

Un jour, l’un des cœurs éclate, libérant les secrets de son aïeule Inès Dolorès, ainsi qu’un plus petit cœur rempli de graines, d’où naîtront des roses au parfum envoûtant qui envahiront le jardin. Saura-t-elle se laisser porter par son désir, s’affranchir de la voix de son père qui lui a prédit un destin de solitude ?

Ma lecture

Je me souviens de ma lecture de Du domaine des murmures de Carole Martinez et de la façon dont elle m’avait embarquée dans son univers, je me revois installée dans le jardin, dans une chaise longue à mettre en images les mots, l’époque, les personnages.. J’ai depuis des années Le cœur cousu dans ma PAL (je crois depuis sa sortie en édition de poche) mais toujours pas lu malgré les éloges lues ici et là….

Alors c’est avec plaisir que j’ai pris ce roman à lire dans la sélection du Comité de lecture étant pratiquement sûre de trouver du plaisir dans cette histoire de femmes et….. et bien la magie n’a pas autant opéré cette fois-ci.

L’idée de la mise en abyme de son propre personnage, elle, l’auteure, partit en Bretagne pour la rédaction d’un prochain roman avec en toile de fond le conte de Barbe-bleue et sa rencontre avec une préposée aux postes boiteuse du nom de Lola Cam et des femmes pipelettes qui tiennent salon dans la poste avec leurs tricots était intéressante mais elle l’étoffe de l’histoire des aïeules de Lola ayant reçu en héritage, à l’intérieur une armoire, des cœurs cousus contenant sur des petits papiers leurs souvenirs ou pensées jamais avoués, le tout avec une romance style roman-photos entre un très beau comédien américain et Lola le tout sur fond de parfum enivrant de roses et vous obtenez un roman, certes, original mais dans lequel je me suis perdue et sentie frustrée.

Et pourtant il y avait dans cette histoire tous les ingrédients pour me plaire : des destins féminins troublants, transmissibles, teintés d’histoire et d’amour endeuillé, de liberté, des évocations de fleurs magiques et ensorcelantes et finalement arrivée à la fin de ma lecture, j’ai un peu de mal à m’y retrouver, à comprendre l’intérêt de son propre personnage en dehors du fait qu’il lui permet la rencontre avec Lola.

Je garderai le souvenir de cet univers oscillant entre réel, imaginaire et magique que créée l’auteure, avec une écriture poétique avec des personnages troublants, des femmes aux caractères forts et volontaires mais j’aurai préféré moins de personnages mais plus fouillés, m’attarder plus longuement avec eux, sur leurs histoires, mieux suivre leurs vies car finalement nous n’en connaissons qu’un court moment alors qu’ils avaient sûrement plus à dire. Exemple : Inès ou les personnages de Pierre et Marie, dont l’histoire m’a émue, qui sont certes utiles au récit mais pour lesquels je reste sur ma faim.

Il est très en vogue pour les auteur(e)s de se mettre en scène actuellement (David Foenkinos, Emmanuel Carrère) dans leur travail d’élaboration d’un roman mais cela n’offre pas toujours un intérêt et retire finalement de la fluidité au récit. Ah les affres de l’écriture !

Alors oui j’ai aimé, pour l’ambiance générale, pour cette lignée de femmes, pour la manière dont Carole Martinez se fait conteuse et raconteuse d’histoires, mais je vais en garder un souvenir confus, trop superficiel et si vous me demandez dans quelques temps de vous parler de tel ou tel personnage je crois que j’aurai bien du mal à en définir les spécificités.

J’ai aimé mais j’ai été déçue.

«Peu après la sortie de mon premier roman, Le cœur cousu, une lectrice m’a raconté une coutume espagnole dont j’ignorais l’existence : dans la sierra andalouse où étaient nées ses aïeules, quand une femme sentait la mort venir, elle brodait un coussin en forme de cœur qu’elle bourrait de bouts de papier sur lesquels étaient écrits ses secrets. À sa mort, sa fille aînée en héritait avec l’interdiction absolue de l’ouvrir. J’ai métamorphosé cette lectrice en personnage.

Lola vit seule au-dessus du bureau de poste où elle travaille, elle se dit comblée par son jardin. Dans son portefeuille, on ne trouve que des photos de ses fleurs et, dans sa chambre, trône une armoire de noces pleine des cœurs en tissu des femmes de sa lignée espagnole. Lola se demande si elle est faite de l’histoire familiale que ces cœurs interdits contiennent et dont elle ne sait rien. Sommes-nous écrits par ceux qui nous ont précédés? Il faudrait déchirer ces cœurs pour le savoir…»

Tout part d’une rencontre avec une lectrice espagnole. Il existe une coutume en Espagne. Quand une femme sent la mort venir, elle se confie sur des morceaux de papier qu’elle bourre dans un coussin en forme de cœur brodé. C’est la coutume du cœur cousu titre d’un des premiers romans de Carole Martinez. L’auteure choisit dans Les roses fauves de mêler fiction et réalité pour donner un roman original presque magique.

Lola est la guichetière de la poste dans ce tout petit village de Bretagne. Elle vit seule au milieu de son grand jardin qu’elle bichonne avec amour. Lola n’est jamais tombée amoureuse. Elle se l’est interdit car elle boite. Issue d’une longue lignée de femmes espagnoles, elle conserve jalousement les cœurs cousus de ses aïeules dans sa grande armoire avec l’interdiction de les ouvrir. Mais quand une écrivaine en mal d’inspiration débarque dans la vie de Lola, les cœurs se mettent à nue et celui de Dolorès est enfin ouvert…

Carole Martinez choisit de se mettre en scène sous les traits d’une auteure en mal d’inspiration qui voit en Lola une source inépuisable. Les deux femmes vont devenir amies et lorsque la narratrice trouve les cœurs cousus cachés dans l’armoire de Lola, c’est l’occasion de découvrir le passé de Dolorès, une lointaine aïeule espagnole. Le roman est construit sur une alternance de temps: le présent avec Lola et l’auteure, le passé à travers la lecture des petits bouts de papier contenus dans le cœur blanc de Dolorès.

On plonge alors dans une Espagne faite de fantaisie, d’érotisme, d’odeurs sensuelles. Une Espagne où les femmes ont la curieuse habitude (ou malédiction) de faire des enfants avec des hommes presque morts. Carole Martinez envoûte son lecteur avec ses histoires dignes des contes. On ne sait plus où est le vrai, où est le faux. La magie se déploie sous nos yeux à l’image de ces roses à l’odeur fauve qui miment la naissance à la vie de Dolorès.

C’est une écriture merveilleuse. Il faut se laisser embarquer dans cet univers et croire un peu en la magie. Carole Martinez emboîte les histoires les unes dans les autres: celle de Lola qui n’a jamais apprivoisé son corps bancal, celle de Dolorès qui butine les hommes comme un papillon, celle de ces femmes du village qui tricotent en s’échangeant des ragots sur une chaise. Le secrets se dévoilent au fil de la plume. Carole Martinez prend son lecteur par la main et l’entraîne pour le perdre dans un monde fait de sensualité, d’odeurs enivrantes, d’histoires merveilleuses.

Les récits s’enchâssent, se répondent. L’arrière petite-fille Lola est un lointain écho de son aïeule Dolorès, sorte de Belle au bois dormant qui va au-devant de son prince charmant. J’ai adoré me perdre dans ces méandres de contes, de récits et de secrets de famille.

Osez vous laisser guider par l’odeur entêtante ce ces « Roses fauves » et laissez-vous happer par le plume merveilleuse de Carole Martinez.

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