
Fille
Résumé éditeur
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l’avis des lecteurs
C’est la biographie d’une fille, les moments d’une vie vus par le prisme du genre, de ce à quoi il renvoie, de son influence sur les perceptions et les comportements.
Absence de souvenirs oblige, le récit s’adresse d’abord à la fille sur un tu qui évoque ses trois premières années.
Elle nait à la fin des années 1950, dans une famille de la classe moyenne ; le père est médecin, la mère au foyer. Le prénom de sa sœur aînée -Claude-, en annonçant la déception que représente le simple fait d’être fille, pose d’emblée le contexte. La bonne nouvelle, c’est que ce n’est tout de même pas si dramatique : elle aurait pu naître -ou pas, justement- en Inde ou en Chine… En France, elle devra comme sa mère accepter de ne pas avoir de compte en banque à son nom, ni le droit de travailler ou de faire un chèque sans l’assentiment de son mari (parce que forcément, elle en aura un).
La fille, Laurence (et ne vous y trompez pas : chez les anglo-saxons, ce prénom est masculin), prend ensuite la parole. Ses premiers souvenirs précèdent ceux d’étapes marquantes de son parcours féminin, sur lequel elle pose avec le recul un regard analytique, enrichi d’un humour tantôt faussement naïf et tantôt franchement grinçant.
Son ventre replet lui vaut le surnom, par sa sœur (qui voudrait l’anéantir), de "Gras-du-bide". C’est sinon une enfant plutôt précoce, qui parle tôt et bien (normal c’est une fille…). Le premier constat, c’est que le champ lexical lui-même contraint celles qu’on dit du "sexe faible" dans une infériorité ainsi naturellement admise. Le mot "fille" désigne à la fois le genre et la sujétion aux parents, comme celui de femme se refuse à ne désigner que le sexe de l’individu, se rapportant là encore à la dépendance, cette fois vis-à-vis d’un mari qui a pu quant à lui se sentir garçon en plus d’être fils, puis homme en plus d’être époux. La découverte de la différence anatomique entre garçons et filles matérialise une amputation physiologique qui, en définissant les secondes par une absence (celle de sexe), entérine la conviction de leur manque de valeur. Les récits dont on les abreuve assignent par ailleurs à la place qui leur est due, ou à laquelle elles sont censées aspirer, celle d’une princesse patiente faite pour être aimée (avant de se marier et d’avoir beaucoup d’enfants, les quelques cinq décennies restantes disparaissant comme par magie dans les limbes de cet accomplissement). L’aventure ou l’héroïsme, les bandes dessinées le prouvent, sont réservées aux garçons, qui se moquent bien d’être de bons princes…
En grandissant, on lui découvre un QI supérieur à la moyenne (elle tient forcément de son père). Lectrice compulsive, elle tente de comprendre ce qu’est une femme, traque ses représentations ou, là encore, ses absences, dans Sade et Fantômette, Guy des Cars ou Le Club des Cinq. Pute ou princesse, adulée ou méprisée… à 11 ans, Laurence voit bien que les choses sont sans doute bien plus complexes, ainsi que l’illustrent les femmes qui l’entourent -une grand-mère ravie d’avoir des petites-filles, une sœur brutale et une mère qui pour affirmer sa liberté prend un amant. Mais le contexte familial reste surtout marqué par la misogynie du père (absolument détestable), qui impose à chaque étape de la vie le poids d’un patriarcat méprisant (dans le genre goguenard) et dominateur. Elle apprend peu à peu de ses propres expériences, de celles qui confirment l’impuissante vulnérabilité des filles -les attouchements d’un oncle vicieux sur lesquels on pose une chape de silence, les accès de violence de prétendants repoussés.. - comme de celles qui l’instruisent de leurs pouvoirs : la découverte des plaisirs solitaires (extraordinaire trouvaille) puis celle du désir, ou de la fragilité des garçons…
Etudiante, elle s’intéresse au féminisme, mais dans une approche qui tient davantage de la curiosité que de la quête d’une voie intime. Elle navigue entre la crainte d’une concupiscence masculine parfois perverse et sa quête d’amour, entre transgressions envers l’ordre établi -en avortant, en flirtant avec inconséquence...- et difficulté à se libérer du poids de l’empreinte du sexisme paternel et des diktats sociétaux pour cheminer hors des itinéraires tracés par une définition séculaire des rôles : elle se réjouit, comme d’un triomphe, à l’annonce du sexe masculin de son premier enfant, laisse passer une gifle donnée par son mari…
De l’enfance jusqu’à ce qu’elle devienne elle-même mère d’une fille, Laurence évolue en même temps que la condition féminine, malgré des ambigüités et des lacunes persistantes, progresse.
Un récit touchant et souvent drôle, qui souligne à la fois l’absurdité et la violence d’une iniquité dont les conséquences sont parfois tragiques.
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