Poisson poison
  • Date de parution 14/01/2025
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 463 gr
  • ISBN-13 9782226493613
  • Editeur ALBIN MICHEL
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format
Thriller médical et scientifique Climat Fiction Moins de 3 mois

Poisson poison

3.55 / 5 (28 notes des lecteurs Babelio)

Résumé éditeur

« Le roman de science-fiction de l'année » The Sunday Times« Brutalement satirique et sinistrement hilarant. » Daily MailTreize centimètres de long. Des yeux globuleux. Une lèvre plus épaisse que l'autre... Le lompe venimeux est loin d'être le poisson le plus sexy de la planète. Autrement dit, la bestiole est moche à crever. Et pour arranger le tout, sa morsure est extrêmement douloureuse. L'anéantissement probable de cette espèce lors d'un accident minier quelque part en mer Baltique n'est donc pas un drame pour l'Humanité. Deux personnes, pourtant, ne l'entendent pas de cette oreille, pour des raisons diamétralement opposées. Karin Resaint, convaincue que le lompe venimeux pourrait jouer un rôle capital dans ses recherches sur l'intelligence animale. Mark Halyard, cadre sup' de la compagnie minière, risquerait quant à lui très gros si le poisson avait vraiment disparu.Contraints de faire équipe, Karin et Mark vont traverser les paysages étranges d'une Europe du Nord qui va droit dans le mur, sur les traces de l'insaisissable poisson. Né en 1985, Ned Beauman est un prodige de la nouvelle littérature anglaise. Son second roman, L'Accident de téléportation (Joëlle Losfeld, 2015) a été finaliste du ManBooker Prize. Glow, également publié aux éditions Joëlle Losfeld, est paru en 2017. Poisson poison a reçu le prix Arthur C. Clarke.

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  • Date de parution 14/01/2025
  • Nombre de pages 384
  • Poids de l’article 463 gr
  • ISBN-13 9782226493613
  • Editeur ALBIN MICHEL
  • Format 205 x 140 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Pour ce début d’année, Albin Michel Imaginaire nous propose un roman qui a reçu le prix Arthur C. Clarke : une science-fiction d’anticipation sur de la destruction des espèces par l’homme.

Mer Baltique, dans un futur proche. Karin Resaint étudie pour le compte d’une société minière le lompe venimeux, un poisson moche et en voie d’extinction. Son but ? Déterminer si l’espèce est intelligente. Car dans ce futur un brin déprimant, on a inventé les crédits d’extinction, à l’image des crédits carbone. Vous tuez les derniers représentants d’une espèce ? Il vous en coûtera un crédit d’extinction, dont le prix varie selon la loi de l’offre et la demande. Et si l’espèce est intelligente, vous devrez dépenser treize crédits d’extinction. Resaint est comblée : le lompe venimeux possède des caractéristiques stupéfiantes d’intelligence. Mais un accident provoqué par la société minière détruit le dernier habitat du lompe venimeux.

Mark Halyard est un cadre supérieur de la société minière. Il a « un peu » magouillé sur les crédits d’extinction dans le dos de son employeur, avec le système des ventes à terme. Ce devait être un gain facile. Pari perdu, un attentat fait exploser le coût des crédits d’extinction qu’il ne peut pas racheter. Il faut donc à tout prix que le lompe venimeux ne soit pas éteint. Ce voyou en col blanc va rencontrer Karin Resaint, qui est son seul espoir pour éviter la prison. Ces deux personnages, a priori antagonistes, vont parcourir le nord de l’Europe à la recherche effrénée du lompe venimeux, s’il en reste encore.

Ned Beauman imagine un système financier autour du crédit d’extinction, aussi froid et calculateur que le crédit-carbone. La mécanique est cynique et rentable. Dans ce monde où on a renoncé à empêcher totalement l’extinction des espèces, on compense par l’argent et par la numérisation de leurs connectomes (plan neuronal du cerveau), sous prétexte que le connectome serait la substantifique moelle des espèces vivantes : elles ne seraient donc pas totalement disparues. On se donne bonne conscience avec un concept technologique fragile. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner, hein ?

Le roman est dense, foisonnant, et grinçant. Ned Beauman multiplie les digressions, toutes intéressantes, sur la fragilité des espèces et exprime sa fascination pour le miracle de l’évolution. Des millions d’années ont donné naissance à des êtres vivants souvent étonnants. Il souligne à juste titre que nous sommes plus sensibles au sort du panda géant qu’au destin de quelconques oiseaux ou insectes, moins spectaculaires mais tout aussi précieux et qui disparaissent sans que nous levions un sourcil : nous n’avons même pas connaissance de leur extinction.

Les deux protagonistes sont pétris de contradictions, et donc très humains. Resaint est une biologiste qui se passionne pour les animaux mais travaille pour une société qui les détruit, et sa personnalité qui mériterait une solide psychothérapie. Halyard, quant à lui, est à première vue un cadre cynique et égoïste, mais on sent des failles dans cette carapace de financier amoureux de la bonne chère, surtout celle qui n’existe plus dans ce futur où les espèces les plus prisées des gastronomes sont éteintes.

C’est un roman intelligent : le message militant est évident, mais jamais lourdement asséné. L’auteur a préféré nous parler d’espèces fascinantes et montrer l’immoralité de certains humains. Quelques actes d’un nombre restreint de personnes suffisent pour entraîner des dégâts considérables. Nous suivons deux « héros » improbables qui vont tout tenter pour un poisson moche et venimeux, mus par des motivations pas si idéalistes. Leur quête mouvementée est rondement menée, et le lecteur se rend compte que des événements a priori accessoires ont une grande importance, comme dans les enquêtes policières les plus solides.

En conclusion, un roman d’anticipation dont le fil conducteur dessine le tableau d’une humanité cynique et égoïste qui détruit son environnement en toute conscience, à travers une histoire riche et mouvementée dans les eaux de la mer Baltique, puis sur les terres du « Royaume Ermite » que je vous laisse découvrir.

Poisson poison est un roman de l’auteur britannique Ned Beauman. Celui-ci est connu pour son style et son humour noir, notamment dans le roman L’accident de téléportation publié en 2012 puis traduit en France en 2015. Poisson poison, qui a reçu le prix Arthur C. Clarke en 2023, est publié par Albin Michel Imaginaire en ce début janvier.

Le monde imaginé par Ned Beauman est le notre, en légèrement pire et dans quelques années. Le réchauffement climatique est toujours là, les espèces animales disparaissent sans que cela n’affecte vraiment l’humanité, exceptée celle du dernier panda géant qui a pour conséquence la création du « crédit d’extinction ». Celui-ci a pour but d’inciter les nations à limiter les disparitions animales dues à l’action humaine. Comme tout système a toujours ses failles vite trouvées et vite exploitées, des sociétés se créent pour détourner le système en numérisant et conservant l’ADN des espèces animales disparues.

Karin Resaint est une biologiste spécialisée dans l’évaluation du niveau d’intelligence des espèces animales menacées. Elle travaille depuis quelques temps sur un poisson nommé le lompe venimeux. La zone de reproduction de l’animal est au large de la Suède, là où la compagnie minière Brahmasamudran veut lancer ses travaux. Les conclusions du travail de Karin Resaint sont donc primordiales pour la compagnie. La future extinction du lompe venimeux va l’amener à rencontrer Mark Halyard, un cadre supérieur de la compagnie minière. Ensemble, ils vont essayer de trouver s’il reste des lompes en vie au cours d’un périple en Europe du nord.

Le ton du récit est celui de l’humour noir et grinçant. Le roman est une critique de notre société et de la manière dont elle gère la protection de la biodiversité. L’intelligence des espèces est un enjeu important pour décider ou non de leur survie, sans prendre en compte l’impact sur le climat, sur la biodiversité, sur la planète. Le capitalisme est roi, et Ned Bauman le met parfaitement en scène. L’intrigue est riche, cohérente. Le récit est dynamique et le rythme assez intense. L’auteur pousse au maximum les travers et erreurs humaines pour imaginer un futur encore plus cynique où tout a empiré. Ned Beauman se paye même le luxe d’apporter des moments d’humour tout en satire. Cependant, un point n’a pas su me convaincre: les personnages auxquels je n’ai pas accroché. Les deux protagonistes sont assez caricaturaux et manquent de nuances, leurs motivations sont très personnelles et frisent la folie (pour Karin Resaint surtout).

Poisson poison est ainsi un roman prenant et intelligent sous forme de satire sociale des nombreux travers de l’humanité. Il permet sous couvert d’humour noir de nous faire réfléchir sur nos comportements envers l’environnement et les autres espèces.

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