L'épée, la famine et la peste Tome 1 L'épée, la famine et la peste, tome 1
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Synopsis
Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall vit des temps sombres : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas condamnent les hommes à la mélancolie et aux idées noires.
Trois êtres brisés deviennent la cible d’une population aux abois : Cillian, un adolescent possédé par l’esprit d’un loup ; Erin, une jeune fille soupçonnée de sorcellerie ; et enfin Sulyvahn, un ancien soldat persuadé que son fils vit dans l’œil d’un cerf…
Pourchassés par l’inquisition, ils vont devoir s’allier pour survivre. Mais sont-ils des boucs émissaires ou, au contraire, trois redoutables Fléaux qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant ?
Avis lecture
Retour dans l’imaginaire d’Aurélie Wellenstein
Ayant lu – et beaucoup aimé ! – la majorité des écrits d’Aurélie Wellenstein, il était pour moi évident que j’allais me jeter sur sa dernière parution dès sa sortie. Une fois n’est pas coutume, il s’agit d’un diptyque.
Bon, comme d’habitude, je suis en retard. Heureusement pour moi, l’occasion de me rattraper s’est présentée grâce à la proposition de service de presse de la part des éditions Pocket que je remercie pour l’envoi.
Comme je le pressentais, ce fut un retour réussi à la dark fantasy. Pourtant, ce récit se distingue des précédents selon moi. Il n’est pas meilleur ou moins bon, simplement j’ai trouvé que l’auteure prenait davantage son temps pour fouiller son univers et creuser ses personnages. Le rythme fut donc moins haletant que ce à quoi je m’attendais, néanmoins j’ai apprécié la découverte progressive du worldbuilding et de la personnalité des héros.
J’espère que vous n’avez pas peur des araignées…
Si rien que le fait d’en imager une vous répugne, ne vous lancez pas dans L’Épée, la Famine et la Peste. Elles sont partout ! Heureusement, je ne suis pas arachnophobe, ce qui m’a permis d’apprécier d’autant plus cet univers à l’ambiance un peu poisseuse, à l’image des toiles tissées par ces petites bêtes qui peuvent pénétrer votre tête et s’emparer de votre esprit. Vraiment, j’ai adoré les idées développées par Aurélie Wellenstein sur ce point.
D’autres aspects de l’univers m’ont également beaucoup plu, comme le cerf dans l’œil duquel dort un enfant entoilé dont on ne sait pas grand-chose, si ce n’est qu’il redonne de l’espoir à l’un des héros. Est-ce un miracle ou une malédiction ? Difficile à dire, mais c’est peut-être ça la plus grande réussite de l’auteure : le merveilleux et l’horreur se côtoient, se confondent même, au sein d’un seul univers, tantôt onirique, tantôt cauchemardesque. Fascinant !
Trois héros liés par le destin
Au début du roman, Aurélie Wellenstein nous présente leur quotidien peu réjouissant. Tout d’abord, il y a Cillian, un adolescent rejeté à cause de son bégaiement. Ensuite Erin, une jeune fille terrifiée à l’idée que son affinité avec les araignées lui vaille le même sort tragique que sa mère. Enfin Sulyvanh, un ancien inquisiteur piégé dans une spirale sans fin de violence, tant envers lui-même qu’envers les autres.
Ils n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est leur besoin de fuir. Pour sauver leur peau, mais aussi ce en quoi ils croient : leur droit d’exister, malgré leurs différences.
Pris séparément, leur histoire aurait pu ressembler à celle de n’importe quel paria. Mais, ensemble, ils forment un trio très touchant. Bon, je l’avoue, j’ai relevé quelques facilités dans leur construction, comme leur nature profonde qui ressurgit au bon moment ou encore les liens qu’ils nouent parfois trop rapidement. Je pense notamment à Erin qui change subitement d’avis au sujet de Sulyvanh.
Malgré cela, ils portent en eux un espoir que j’aurais souffert de ne pas voir se réaliser, bien que j’ignore encore si ce sera le cas…
Fuir ou combattre ?
Dès lors qu’ils sont réunis, nos trois héros n’ont qu’une seule priorité : fuir l’inquisition et trouver un endroit où ils pourront vivre libres. Mais un tel endroit existe-t-il vraiment ? Telle est la question judicieusement posée par Aurélie Wellenstein à la fin de ce premier volet.
Je ne vous en dirai pas plus, mais je comprends mieux ce pivot dont parlait l’auteure dans son interview organisée par le podcast Les grimoires de l’imaginaire : la nécessité, pour une fois, de couper le récit en deux afin de marquer un tournant dans l’intrigue. Et quel tournant !
Je n’ajouterai qu’une seule chose : vu le dénouement, difficile oserais-je dire, de ce premier tome, j’ai hâte de lire la suite !
Depuis quelques années, Aurélie Wellenstein est une signature qui s'est imposée aux littératures de l'Imaginaire.
Aujourd'hui, sa bibliographie compte une quinzaine de romans, auxquels s'ajoutent quelques bandes dessinées puisque l'autrice s'essaye depuis peu à ce format graphique.
Sa dernière actualité est la réédition en poche de sa duologie, L'Epée, la Famine et la Peste.
Lu dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Pocket Imaginaire, je remercie Emmanuelle Vonthron pour l'envoi de ce service de presse.
Résumé :
Le royaume de Comghall connait des temps troublés depuis que la population est condamnée par les terribles tarentas, faisant disparaître des villages entiers sous des toiles d'araignées. Or, pour lutter contre ce fléau et le culte qui lui est dédié, l'inquisition a été dépêchée et exerce sa mission avec beaucoup de zèle. Elle va d'ailleurs prendre en chasse un ancien soldat qui a pris bien malgré lui sous son aile deux jeunes gens : Cillian, en proie à une malédiction de loup et Erin, accusée à tort de sorcellerie. Alors que le piège semble se refermer sur eux, arriveront-ils à s'échapper ?
Mon avis :
L'Epée, la Famine et la Peste est une fantasy crépusculaire qui nous entraîne au cœur d'un royaume mourant, marqué par la famine et la peste grise. Fruit d'une malédiction qu'il doit à la morsure d'une tarentule venant du royaume voisin et condamnant la princesse mordue à devenir une tarenta, autrement dit une femme araignée.
Pour nourrir son univers, Aurélie Wellenstein emprunte donc à cette croyance païenne de la Tarenta comme araignée mythique qui, par sa morsure symbolique et le poison inoculé, génère des troubles du corps et de l'âme. Entre ces lignes, les conséquences de la morsure de l'araignée dépendent de l'espèce en présence. Ainsi, la veuve noire tisse les pensées de leurs victimes les plongeant ainsi dans une profonde mélancolie, la lycose de Tarente change les femmes en sorcières et les hommes en illuminés, et la fileuse suscite des rêves prémonitoires. Certaines femmes mordues prennent donc des caractéristiques physiques ainsi que des capacités propres aux araignées. En outre, Comghall est littéralement envahi par ces arachnides qui tissent leurs toiles partout au point d'étouffer toute étincelle de vie. Mais le tarentisme n'est pas le seul fléau qui sévit dans ce monde car il faut aussi compter avec des cas de lycanthropie.
Pour tenter d'endiguer cette tragédie entre en scène l'inquisition qui va traquer à l'extrême toute suspicion de tarentisme ou de lycanthropie faisant régner la terreur au sein du royaume car les persécutions vont bon train. Sa présence ajoute de l'infâmie à l'horreur ambiante et donne de suite le ton funeste au texte.
Ici, les manifestations surnaturelles sont autant considérées comme des malédictions que comme des miracles, selon l'interprétation que chacun leur donne. On en croise beaucoup au fil des pages de ce livre, tantôt pour émerveiller tantôt pour horrifier.
En outre, l'autrice joue également sur le détournement de conte. En effet, derrière ce palais maudit et entoilé que l'on est amené à visiter à un moment de l'histoire, il est très facile d'y voir une personnification du château assoupi de La Belle au Bois Dormant, notamment à travers ce temps suspendu qui semble avoir cours en ces lieux. Seulement, les résidents ne sont pas victimes d'un sommeil éternel car dans ce cas-ci, ils sont bel et bien morts. Emmaillotés dans les toiles, leurs corps ne tombent simplement pas en poussière.
Comme à son accoutumée, l'univers qui sert d'écrin à son intrigue est très immersif, troublant et captivant à la fois.
Le récit est également très riche, porteur de questions de société. Aurélie Wellenstein nous y parle de la persécution des minorités et des femmes. Sa plume est incisive pour traiter cette thématique du bouc émissaire comme catalyseur de la violence sociale. Le livre est dur et rugueux nous plongeant dans un tourbillon d'émotions fortes jusqu'à tutoyer l'insoutenable.
Et pourtant de cette noirceur quasiment étouffante, elle réussit à dégager une lumière d'espoir à travers son trio de personnages qui se trouvent et tissent même un lien semblant indéfectible. Les destins contés sont juste bouleversants. A travers ces trois personnalités, elle joue beaucoup sur leur angoisse et leur espoir pour donner du relief à son récit.
L'autrice table donc sur trois protagonistes très différents les uns des autres. Il y a d'abord Sulyvahn qui incarne la figure du soldat déchu en quête de rédemption. Hanté par ses exactions passées et traumatisé par la disparition des siens, il cherche un signe auquel se raccrocher pour vivre. Par ses choix de vie, celle-ci a tournée à la tragédie. On va donc le suivre dans ses regrets et ses espoirs de se racheter. Cillian, lui, est un enfant maltraité. Orphelin, la vie ne lui fait aucun cadeau. Il grandit dans le plus grand dénuement, subit la moquerie et les brimades des enfants de son âge. Son bégaiement est source d'insultes. Très affecté par sa situation, il va intérioriser sa souffrance et s'empêcher de s'épanouir. Sa rencontre avec Sulyvahn, suivie de celle d'Erin vont être décisives pour lui, notamment du point de vue de son évolution. Enfin, on rencontre la seule jeune femme du lot prénommée Erin. C'est une adolescente hyper attachante qui va être dans un premier temps victime des hommes. Pour avoir refusé d'être abusé, pour s'être défendu, elle va en payer le prix fort. Pour autant, en dépit de l'horreur dans laquelle elle plonge jusqu'au cou, elle conserve sa bonté d'âme et sa personnalité solaire. C'est un personnage tampon qui fait beaucoup de bien aux autres personnages au point de les rendre meilleurs, peut-être ? Elle se révèle au fil des pages pour laisser dans nos cœurs une marque indéfectible.
Pour conclure :
Avec L'Epée, la Famine et la Peste, on est à nouveau sur un texte puissant et très psychologique. Aurélie Wellenstein m'a une nouvelle fois embarquée sans mal dans cette histoire. Comme d'habitude, j'apprécie le travail poussé qu'elle fait sur ses protagonistes. L'univers est intriguant et ne laisse clairement pas indemne. Vite, la suite !
Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall s’enfonce dans un âge sombre : les monstres pullulent, des villages entiers disparaissent dans les toiles d’araignées, et les tarentas tissent dans l’esprit des hommes, les condamnant à s’étioler dans la mélancolie et les idées noires. Trois êtres brisés deviennent la cible d’une population aux abois. Un garçon possédé par l’esprit d’un loup, une jeune fille soupçonnée d’avoir les pouvoirs d’une araignée, un ancien soldat qui a tout perdu, persuadé que son fils vit dans l’œil d’un cerf…
Pourchassés par le chef de l’Inquisition et son archère, ils vont devoir s’allier pour survivre. Mais sont-ils des bouc-émissaires ou, au contraire, trois redoutables fléaux qui porteront le coup de grâce à ce monde agonisant ?
Bienvenue dans un royaume sombre où les monstres pullulent, où les toiles d’araignée engloutissent les âmes et les villages. Cillian, souffre-douleur de ses camarades, est possédé par l’esprit d’un loup; Erin, accusée d’être une tarenta, est jetée dans les geôles de l’inquisition; Sulyvahn, ancien soldat, a tout perdu et erre sur les routes à la recherche de son fils prisonnier dans l’œil d’un cerf. Qui sont ces personnages et qu’ont-ils en commun?
Dans ce premier tome, Aurélie Wellenstein ne fait pas dans la dentelle avec ses personnages et prend beaucoup de plaisir à les maltraiter. C’est un monde sombre et violent qu’elle nous présente ici avec des personnages torturés, aux secrets bien gardés.
J’ai beaucoup aimé cette atmosphère lourde, pesante faite de mystères. Les toiles d’araignée envahissent peu à peu cet univers dans lequel il n’est pas bon d’être différent. Les femmes libres ou à part sont accusées d’être des tarentas, sortes de sorcières mi-femme mi- araignée. L’inquisition s’est trouvée une nouvelle tâche en se donnant comme mission de les éradiquer. La torture n’est jamais bien loin…
Ce premier tome nous permet de faire connaissance avec des personnages uniques qui vont œuvrer pour la même quête. C’est une histoire de quête de soi que nous offre Aurélie Wellenstein. Qui sommes-nous vraiment? Les personnages le découvriront peut-être à l’issue de ce diptyque. Ce récit à trois voix permet d’en savoir plus sur eux. Ils vont devoir faire cause commune et évoluer tous ensemble pour survivre. La plume de l’autrice est envoûtante parfois glaçante et j’ai hâte de me plonger dans le second tome pour connaître la suite et le dénouement de cette histoire de fantasy.
Laissez-vous entraîner dans la toile de l’autrice et venez donc écouter son récit sauvage et envoûtant.
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