La place
  • Date de parution 04/11/2021
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 86 gr
  • ISBN-13 9782072956829
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche
Ouvrage de référence de l'auteur Biographies, Mémoires

La place

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Résumé éditeur

Ouvrier devenu petit commerçant, le père d'Annie espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui.

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  • Date de parution 04/11/2021
  • Nombre de pages 128
  • Poids de l’article 86 gr
  • ISBN-13 9782072956829
  • Editeur FOLIO
  • Format 178 x 108 mm
  • Edition Livre de poche

l’avis des lecteurs


J'ai découvert Annie Ernaux lors d'une lecture de son roman "Les années" qui parle de l'absence de sa mère à l'occasion de l'intime festival à Namur l'an dernier.


L'écriture de "La Place" débute à la suite de la disparition de son père.


Quelle fut sa place dans sa famille ? dans la société ? dans le monde ? Quelle place ce père a-t-il réservé à sa fille ? La place du père, la place de la fille.... Chacun à sa place... Reste à ta place ... lui disait-il souvent. Que cache ce titre ?


Il nous raconte la vie de ce père et la distance créée entre lui et sa fille. Un bel hommage.


Son père était un homme dur, il est décédé à l'âge de soixante-sept ans, il tenait un café-alimentation.

Toute sa vie il a essayé de s'élever, de fuir ses modestes origines.


Souvenez-vous des romans de Proust et Mauriac nous décrivant une époque qui nous semble bien lointaine, des conditions de vie difficiles, dures , c'est ce qui a bercé l'enfance de son père, paysan, charretier illettré.  Alors lorsque son fils eut l'âge de 12 ans, ayant lui obtenu son certificat d'études, il fut retiré de la scolarité et placé comme garçon de ferme. Une bouche de moins à nourrir... et puis à quoi bon les études.


Après la grande guerre, il travaillera à l'usine, dans une corderie. Première victoire et sortie du premier cercle.


Il continuera son ascension sociale en reprenant un café-épicerie. Sa vie fut une lutte continuelle pour s'élever, ne pas retomber dans ses origines.


Lorsque notre narratrice s'élèvera à son tour en poursuivant ses études, elle prendra le relais du rêve de son père mais le fossé entre les deux mondes se creusera.


La communication sera plus difficile, le vocabulaire et le langage étant différents, chacun restera à sa place. Lorsque l'on fait partie des gens simples, on le reste en quelque sorte, il y a des choses qui ne trahissent pas...


Un roman dont l'écriture très dépouillée est la force . La plume est sobre, forte, pudique , toute en puissance. Un court récit magnifique où la honte d'avoir des parents simples se transforme en hommage, respect et fierté.


Un ♥

Dans nombre de ses romans, Annie Ernaux parle d'elle, de ce qu'elle a vécu, des expériences qui l'ont marquée, qu'elles soient douloureuses ou simplement inscrites dans le parcours d'une existence a priori ni plus ni moins extraordinaire qu'une autre. Ainsi, l'amour, la maladie, la mort, sujets qui, s'il en est, nous touchent tous à un moment ou un autre, ont été à l'origine de textes superbes. Superbes d'une part parce que l'écriture d'Annie Ernaux est un parfait mélange d'élégance et de simplicité, mais aussi parce qu'elle a cette -rare- aptitude à pratiquer l'introspection sans complaisance, à exprimer son ressenti sans succomber à la tentation de l'autocensure ou de l'enjolivement.


Avec "La place", elle a une approche quelque peu différente. Dans ce court texte essentiellement constitué de la relation de faits, de souvenirs, d'anecdotes, elle évoque son père, sa condition d'ouvrier puis de commerçant, ses derniers instants.


Elle réalise que pour rendre avec justesse cette "vie soumise à la nécessité", sans éclat ni passion, elle doit s'astreindre à une narration neutre, épurée au maximum de toute émotion. Sans doute est-ce pour cela qu'elle ne prénomme pas ses protagonistes, qui resteront tout au long du récit désignés comme étant "le père", "la mère", ou encore "l'enfant".

On a ainsi l'impression d'une sorte de distance entre l'auteure et son sujet, comme si elle avait des difficultés à se situer elle-même dans le tableau qu'elle brosse de l'existence de ses parents, comme si elle examinait, de manière détachée, la relation qui l'unissait à eux, et plus particulièrement à son père. De même, c'est presque sur le mode du constat qu'elle évoque l'éloignement qui s'est creusé entre eux lorsqu'elle a changé de milieu en devenant professeur et en épousant "un homme né dans une bourgeoisie à diplômes".


"J'ai glissé dans cette moitié du monde pour laquelle l'autre n'est qu'un décor".


Cette autre moitié, celle dont elle est issue, représente quant à elle un monde où l'on parle peu, un monde étranger aux effusions, à l'ironie, à la culture. On s'y montre parfois même un peu bourru, le pragmatisme y tient presque toute la place. Et surtout, ce monde est régi par l'obsession de ce que les autres vont penser de vous. Il convient de préserver sa dignité en toutes circonstances, c'est-à-dire de savoir rester à sa place.


Et pourtant, malgré ce détachement, cet éloignement, qu'elle ne semble pas vraiment regretter, on sent poindre, lorsque survient un souvenir presque attendri, l'expression des sentiments qu'elle éprouvait -et éprouve encore- pour cet homme qu'avec ce roman, elle réhabilite, en quelque sorte. C'est fait avec beaucoup de subtilité : comme la relation qui unissait Annie et son père, tout est, dans "La place", une affaire de retenue et de non-dits.


Et c'est néanmoins très beau...


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