
Société noire
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l’avis des lecteurs
Andreu Martin est, entre autres, un auteur catalan de romans policiers. Autrefois publié à la Série Noire, il revient sur le devant de la scène chez Asphalte dont les polars, souvent en langue espagnole, sont redoutables de noirceur urbaine. Citons pour exemples le Chilien Quercia récemment récompensé par un prix de la littérature policière bien mérité et Zanon un autre Catalan dont le « J’ai été Johnny Thunders » fait partie des très belles réussites de l’année. J’ai l’ impression de souffrir de paramnésie mais peu importe les polars d’Asphalte déménagent salement et il faut que cela se sache.
« Les triades ne sévissent pas qu’en Chine : elles se déploient aux États-Unis et en Europe. Seule Barcelone se croit encore épargnée. À tort, selon l’inspecteur Diego Cañas. Il charge son indic Liang, un Sino-Espagnol né à Hong Kong, d’infiltrer pour lui la très discrète mafia chinoise.
Un mois plus tard, on retrouve au petit matin la tête d’une femme sur un capot de voiture. Un crime atroce qui porte la marque des maras, ces gangs ultra-violents d’Amérique centrale. Mais Cañas est convaincu que l’affaire est liée, d’une façon ou d’une autre, à son enquête sur les triades. Reste à le prouver à ses supérieurs… »
« Société Noire » démarre le pied au plancher et le rythme ne ralentira que très rarement grâce à des chapitres courts et souvent survoltés, surtout dans la deuxième moitié. Pendant la première partie, Martin utilise de façon intelligente des flash-back qui nous amènent à comprendre le pourquoi de l’abjection décrite au premier chapitre ainsi que deux autres tueries dont le massacre d’une famille aux modes opératoires qui semblent indiquer qu’ elles ont un lien. Andreu Martin utilise deux fils conducteurs Diego Cañas le flic incompris par sa hiérarchie et en proie à de grosses difficultés familiales avec sa fille ado et Liang, son jeune indic assez attachant et dont on n’imagine pas au départ le rôle crucial qu’il tiendra dans la seconde moitié du roman qui raconte l’après tuerie.
Outre un suspense très bien maîtrisé, ne laissant pas vraiment l’occasion de souffler à cause d’une envie de comprendre et d’un certain attachement qui peut naître pour Liang, petit voyou et surtout grand gosse inconscient qui s’est mis dans une belle panade, le roman, comme toujours chez Asphalte, offre un éclairage sociologique particulièrement intéressant,en l’occurence sur les Triades et les Maras organisations criminelles qui, de manière « cocasse », élisent Barcelone comme nouvelle terre d’épouvante. Enfin, vous comprendrez en lisant, que ne ferait-on pas pour sa mère, le meilleur comme le pire…
Adictivo!
Si vous souhaitez vous orienter vers l’urbain et vers le style propre aux pulps, il faudra vous intéresser aux publications de la maison d’éditions Asphalte que je ne cesse de vous recommandez avec ses ouvrages tirés de la veine hispanique des polars. Vous transiterez du Brésil avec Psiica d’Edyr Augusto (Asphalte 2016) au Chili avec Tant de Chiens (Asphalte 2015) et Les Rues de Santiago (Asphalte 2014) de Boris Quercia en passant par l’Espagne avec J’ai été Johnny Thunders (Asphalte 2016) de Carlos Zanon, un des grands romans noirs de la collection où l’on arpentait les rues désenchantées de Barcelone. Des récits secs et nerveux, dégageant les relents acres de ce bitume qui donne son nom à cette maison d’éditions atypique. Loin d’être un novice dans le genre, puisqu’il compte, parmi la kyrielle d’ouvrages à son actif, deux titres traduits en français dans la Série Noire, Andreu Martin intègre donc l’écurie Asphalte avec Société Noire, un polar qui se déroule dans le monde interlope d’une ville de Barcelone bien éloignée des représentations touristiques.
« Des têtes vont tomber ». A Barcelone, l’expression n’est pas galvaudée puisque l’on découvre la tête d’une femme posée sur le capot d’une voiture. La police met également à jour les corps d’une famille ayant subit des sévices similaires. Les autorités penchent pour un coup des mareros, ces gangs d’Amérique centrale qui inspirent désormais la jeunesse désœuvrée de la cité catalane. Mais pour l’inspecteur Diego Cañas, il se peut que ce soit l’une des très discrètes triades chinoises, bien implantées dans les rouages économiques de la ville qui soit responsable de ce massacre. Il voudrait en savoir davantage, mais il se trouve que Liang Huan, son indic chargé d’infiltrer l’une de ces société secrètes, ne donne plus de nouvelle, au moment même où un étrange braquage a eu lieu dans un entrepôt d’un « honorable » homme d’affaire chinois. Liang aurait-il décidé d’agir pour son propre compte ?
Avec Société Noire, Andreu Martin dresse le portrait au vitriol d’une ville de Barcelone enlisée dans les déboires économiques qui laissent la poste ouverte aux membres de diverses factions mafieuses qui s’implémentent dans un contexte social délabré où une jeunesse sans espoir se tourne vers les modèles de ces gans issus d’Amérique centrale ultra-violents tandis que les pouvoirs politiques ferment les yeux sur une partie des capitaux suspects que certaines sociétés chinoises injectent afin de remettre à flot les structures de ce qui constitue le plus grand port de la Méditerranée. Une fois le contexte, posé, l’auteur décline une atmosphère âpre et haletante dont la temporalité est rythmée au gré de chapitres qui se déclinent tout autour d’un mystérieux braquage. Un texte prenant, ponctué de phrases courtes qui permettent de digérer très aisément les références servant à appréhender tous les ressorts sociaux et économiques qui jalonnent ce roman bourré d’humour et de testostérone.
On découvre ainsi les différents rouages de cette intrigue échevelée, mais qui, au final, se révèle extrêmement bien structurée, par le biais des points de vue de Diego Cañas, inspecteur de la police et de son indic, Liang Huan. Le flic en proie à des soucis familiaux bien plus importants que l’enquête qu’il est en train de mener doit faire face à son adolescente de fille rebelle tandis que l’indic sino-espagnol tombe amoureux de la fille du chef de la triade qu’il doit infiltrer. Malgré la fureur d’un roman jalonné de péripéties captivantes, Andreu Martin prend le temps de s’attarder sur l’entourage de ces deux protagonistes qui donnent ainsi une dimension très humaine au récit. Une somme de chassé-croisé, de poursuites infernales et de règlements de compte sanglants feront que le lecteur se retrouvera plongé dans une spirale infernale où la violence devient l’inexorable recours de cette fuite en avant qui semble perdue d’avance.
Société Noire nous entraîne donc dans l’atmosphère délétère de ces gangs et de ces entreprises mafieuses que l’auteur s’emploie à dynamiter au gré d’un texte où le fantasme côtoie une réalité bien plus trash qu’il n’y paraît. Âpre et rugueux, teinté d’un climat bien sombre, Société Noire comblera les attentes des aficionados des récits de pulp magazines.
On n’entendait plus parler de lui. Il est pourtant, avec Francisco Gonzalez Ledesma et Manuel Vazquez Montalban, un des fondateurs du polar barcelonais (même s’il est arrivé après eux). Et le voilà qui revient, en fanfare avec Société noire, c’est Andreu Martín.
« Mardi 22 mai, deux jours après le braquage ». Le corps d’une femme décapitée est trouvé dans une rue de Barcelone. Peu de temps après, les policiers découvrent le corps d’un homme qui a eu la tête et les mains tranchées, puis une famille entière massacrée. La rumeur attribue les meurtres aux triades chinoises qui seraient en train de s’installer dans la capitale catalane. Pourtant des témoins parlent de deux brutes, semblant appartenir aux sinistres maras, ces gangs ultra-violents d’Amérique centrale.
L’inspecteur Cañas en est persuadé, ce sont les triades qu’il piste depuis plus d’un mois qui se vengent d’avoir été cambriolées. Il faut dire qu’avec son indic, Liang Huan, il a des infos de première main. Il va quand même falloir un peu de temps, de sueur et de larmes pour comprendre comment une simple enquête a pu finir dans un tel bain de sang.
Il a la santé le vétéran ! Quelle pêche ! On ne s’ennuie pas une seconde dans ce polar mené de main de maître, avec un sens aigu du rythme et du temps, et une maîtrise parfaite de la construction. L’auteur jongle avec les flashbacks et avec les personnages et construit son puzzle fait de courts chapitres qui passent du flic à son indic, avant, pendant et après le braquage qui constitue le pivot du roman.
Comme les meilleurs bateleurs, il jongle l’air de rien, donnant l’impression que l’exercice est facile et ne requiert pas vraiment son attention. Il sourit souvent (et nous aussi), et avec une insolente aisance passe de la description d’un massacre aux émois d’un jeune homme qui ne veut absolument pas tomber amoureux, ou de la mortelle inquiétude d’un père pour sa fille à la peinture, en passant, de l’exploitation de travailleurs clandestins.
On sourit, on frémit, on a le cœur serré, on s’enthousiasme, on découvre une partie de Barcelone plongée en pleine mondialisation, décrite au raz du bitume … En bref c’est le pied !
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