Une enquête à la Belle-Époque
  • Date de parution 17/01/2018
  • Poids de l’article 545 gr
  • ISBN-13 9782824611211
  • Editeur CITY
  • Format 235 x 153 mm
  • Edition Grand format
Policier historique 19em siècle France 1815 - 1914

Une enquête à la Belle-Époque Tome 1 La lettre froissée

3.73 / 5 (56 notes des lecteurs Babelio)

Rupture éditeur

  • Date de parution 17/01/2018
  • Poids de l’article 545 gr
  • ISBN-13 9782824611211
  • Editeur CITY
  • Format 235 x 153 mm
  • Edition Grand format

l’avis des lecteurs

Quatrième de couverture


Cannes, printemps 1884Plus rien ne semble devoir sourire à Miss Gabriella Fletcher : l'aristocrate britannique, déjà déclassée en raison de sa ruine et de ses préférences amoureuses, vient de perdre son emploi en même temps que son amante, et son avenir s'annonce bien sombre. C'est alors qu'elle tombe sur une petite annonce qui pourrait bien devenir sa planche de salut. La voilà gouvernante de Filomena Giglio, dite « Lola » : sa villa « Les Pavots » est dans un état déplorable et ses murs sont pour le moins dissolues, mais cette patronne hors du commun n'est pas pour déplaire à Miss Fletcher, loin de là.


Mon avis


Alice Quinn a plusieurs cordes à son arc, ou plutôt plusieurs encres dans lesquels tremper son stylo. De ce fait, elle est capable de surprendre, d’aller explorer d’autres genres que celui, plus léger, qui l’a lancé dans le statut de romancière.  Lorsqu’un auteur, car Alice n’est plus un écrivaillon, se lance dans un nouveau style, il se met à nu, car il prend des risques. Le défi est relevé avec brio !


Après la légèreté, au franc parler, de la série Rosie Maldonne, puis le roman noir, à l’approche psychologique,  avec Fanny N., cette fois-ci, c’est l’enquête policière historique qui nous est présentée. Cette nouvelle intrigue se situe à Cannes, dans les années 1880 où personnages fictifs et réels (dont un Maupassant plus vrai que nature) se croisent.


Lola est une jeune femme qui monnaie ses charmes, mais pas à n’importe qui, ni n’importe quand, pour s’en sortir. Miss Fletcher est une jeune femme qui , suite à des déboires et un revers, va se retrouver à travailler pour Lola. La frivolité cannoise associée à la rigueur anglaise. Un savoureux mélange qui donne au lecteur différentes approches de la vie à l’époque ainsi que la présentation  de caractères totalement différents. Lola a été contactée par une amie, une femme de chambre d’un grand hôtel. Puis, prise par ses occupations, elle n’a pas répondu tout de suite à son appel. La bonne est retrouvée morte, tout laisse à penser qu’elle s’est suicidée. Vrai ou faux ? Lola s’en veut de ne pas avoir été là lorsque sa camarade a demandé de l’aide. Devant l’inertie de la police, qui aurait tendance à classer l’affaire, elle va se lancer dans une enquête pour élucider ce décès qui la bouleverse. Parallèlement, il lui faut trouver de l’argent pour rester dans la belle villa qu’elle occupe grâce à un de ses galants.


C’est une histoire bien construite, on sent les recherches faites par l’auteur pour donner du crédit à son propos. Que ce soi(en)t les lieux, les protagonistes, la vie quotidienne, les vêtements, les mœurs, tout a été réfléchi, travaillé avec soin pour rendre crédible ce qui est évoqué. Ce qui est très bien, c’est que cela ne se sent pas. On n’a pas l’impression que les informations historiques sont « plaquées » au milieu du reste. Elles sont parfaitement intégrées, apportant un aspect essentiel aux événements qui se succèdent.


Ce roman m’a enchantée, et pourtant je ne suis pas forcément une adepte des textes historiques.  Je l’ai trouvé intéressant, d’une part parce qu’il m’a fait découvrir  la vie à Cannes dans les années mentionnées, mais également par la façon dont il est raconté. C’est Miss Fletcher qui écrit mais comme elle rapporte également ce que lui retranscrit Lola lorsqu’elles ne sont pas ensemble, on dirait qu’elles s’expriment à tour de rôle.  L’écriture est fluide, parfaitement adaptée au phrasé d’une anglaise issue de la « haute ». Il n’y a pas de longueurs et le rythme s’accélère, juste ce qu’il faut, sur la fin. Un excellent ensemble, bien équilibré.

La découverte de cette trilogie est un coup de coeur. J’avais les tomes 2 et 3 dans ma PAL depuis l’an dernier, je dois d’ailleurs lire le deuxième opus prochainement dans le cadre d’un challenge sur notre forum, du coup j’ai décidé de commencer par le début et cette lecture m’a enchantée.

Alice Quinn nous plonge en 1884, à Cannes, dans la Belle Epoque, en fait pas si belle pour tous ceux qui ne sont pas des privilégiés. Miss Gabriella Fletcher of Ramsey est une aristocrate anglaise désargentée, elle vient d’être renvoyée par Lady Sarah, sa patronne et surtout amante, qu’un corbeau a menacé de révéler sa liaison homosexuelle. La peur du scandale étant bien plus forte que l’amour, elle n’a pas hésité une seconde. Miss Fletcher se retrouve en bien triste posture et tente de se suicider, mais elle s’accroche finalement à une annonce vue sur le journal qu’elle prend comme un signe du destin : On engage une gouvernante à la villa des Pavots. C’est ainsi qu’elle est embauchée par Mademoiselle Lola, une courtisane qui veut apprendre les bonnes manières. Lola vient de se faire quitter par son amant, un fils de bonne famille qui l’entretenait et dont les parents sont intervenus. Elle perd sa rente et la maison est vendue à un de ses amis qui pensait l’acheter avec les meubles. Lola n’aime pas Philémon et se rebiffe, elle va chercher un moyen de devenir indépendante financièrement. Maupassant vient lui annoncer la mauvaise nouvelle, mais essaie aussi de l’aider en lui permettant d’assister à des soirées de la bourgeoisie cannoise. C’est en rentrant d’un spectacle qu’ils tombent tous les deux sur le corps de Clara dans le jardin de l’Hôtel Beau Rivage, elle y était femme de chambre. Lola est bouleversée par la mort de son amie d’enfance et surtout par le fait que la police et le directeur de l’établissement font tout pour étouffer l’affaire. Elle est sûre que ce n’est pas un accident et décide de mener l’enquête avec l’aide de Miss Fletcher et de l’écrivain. On suit les péripéties de ces trois personnages qui se démènent pour découvrir la vérité sur la mort de Clara et sur celles de plusieurs orphelines, qui vivent dans des conditions terribles à côté de la villa, tandis que Lola essaie de trouver de l’argent pour vivre et faire vivre tout son petit monde.

Ce polar historique est une grande réussite, l’intrigue est très bien ficelée et malheureusement très vraisemblable. Le style est très fluide et agréable, les pages se tournent toutes seules, il n’y a pas de longueurs, de très nombreux rebondissements, sans oublier un dénouement qu’on ne voit pas du tout venir, bref un excellent polar. Il s’apparente aux cosy mystery, il est peu violent, même s’il commence par l’assassinat de Clara. L’aspect historique est très documenté et l’auteure nous donne de nombreux renseignements sur la ville de Cannes à la Belle Epoque dans l’annexe. Comme je ne connais pas du tout cette région, j’avoue que ça m’est passé un peu au-dessus de la tête, mais les descriptions dans le livre ne sont jamais lourdes et l’aspect régional passionnera ceux qui connaissent la contrée, c’est vraiment un plus dans les polars.

Les personnages sont très intéressants, en particulier les deux héroïnes qui se partagent l’enquête, elles n’ont pas leurs entrées dans les mêmes milieux et sont complémentaires. J’ai une petite préférence pour Lola, qui est moins transparente que Miss Fletcher. Cette dernière est plutôt coincée dans les conventions et elle ne veut pas fréquenter certaines soirées, elle a l’impression de déchoir, son côté pessimiste et très centré sur elle-même est aussi un peu lassant. Lola est au contraire une femme lumineuse, elle ne pense pas qu’à soi et ne se laisse pas décourager par les circonstances, c’est une battante habitée par une idée de justice. Elle a connu la pauvreté et est prête à tout pour accéder à une vie meilleure, en particulier vendre son corps. Elle sait manipuler les hommes et aussi parfois Miss Fletcher dont elle a vite compris qu’elle était tombée amoureuse d’elle.

Le thème de l’homosexualité est très présent, en particulier du côté féminin, mais pas que. Toutefois à l’époque c’était complètement tabou et caché. Les moeurs étaient parfaitement hypocrites, en particulier dans la bonne société, on se rendait dans des maisons de rendez-vous pour des rencontres tarifées, même les dames de la haute société se prostituait à l’occasion pour s’offrir des bijoux ou des vêtements si leur mari était pingre, car les femmes mariées n’ont pas accès à l’argent de leur dot.

L’autre thème est la condition des femmes, en particulier des plus humbles. Elles avaient le choix entre des travaux pénibles et la prostitution. Elles subissent de plein fouet la violence des hommes. Pour les privilégiés elles ne sont que des objets et leur sort n’intéresse personne, ainsi Lola s’est fait violer enfant et les orphelines meurent dans l’indifférence générale. La belle vie n’est réservée qu’aux riches et aux aristocrates qui viennent passer l’hiver dans le Midi. Maupassant fait la liaison entre les différents milieux.

J’ai beaucoup aimé ce livre et je découvrirai les deux autres très prochainement avec plaisir.

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